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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Cleyam Dim 26 Jan - 13:33

    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] 467596Untitled1

    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] 991167reverstitre

    Ville de Prime-tenure, Île d'Auridia, Archipel de l'Automne
    Le 26 Primétoile 2E 582, aux environs de Midi


    L'altmer, vêtu de soieries taillant à la perfection son corps élancé, regardait avec une certaine perplexité son interlocuteur. On pouvait sentir dans son regard qu'il avait à la fois une certaine réticence à agir de la sorte, à laquelle se mêlait la résignation installée par l'habitude. Il fallait dire que ce genre de clients se faisaient de plus en plus nombreux, ces dernières années, depuis que le Domaine s'était étendu sur le continent. Bien que le Thalmor et leur illustre reine se portent garants de leurs alliés, il avait toujours eu un peu de mal à tolérer ne serait-ce que leur existence.

    Dans le plus pur style altmer, l'établissement de l'aubergiste était construit de la manière la plus raffinée qui soit. Toutes les surfaces avaient été calculées pour être le plus parfaitement perpendiculaires ou parallèles les unes aux autres, et chaque angle avait été réalisé avec le plus grand soin. Des fenêtres élégantes éclairaient la pièce, durant la journée, tandis que le grand lustre en cristaux magiques se chargeait d'apporter de la lumière à la grande salle, lorsque venait l'obscurité. Les couleurs étaient sobres, l'endroit élégant et agréable, et nul n'aurait pu trouver à y redire.

    L'homme-chat non plus, semble-t-il, puisqu'il lui avait commandé une chambre pour quelques jours, ayant semble-t-il quelques affaires à régler dans les environs. L'agent du Thalmor, qui venait souvent prendre ses repas dans son établissement à midi, avait été discrètement sollicité pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas là d'un baroudeur clandestin comptant payer son séjour à l'aide de quelques larcins. Le propriétaire apprit ainsi que l'homme-bête était arrivé par voie maritime, tôt ce matin-là, et qu'il avait été mandaté par le Domaine. Sa mission était, d'après lui, directement orchestrée par le Thalmor, et ne devait donc pas être entravée.

    Accepter la solde du chat devint donc moins difficile, et le problème fut en quelque sorte réglé. Le tenancier regarda, tout vérifiant la véracité des pièces d'or, son nouvel hôte commencer à monter l'escalier pour atteindre sa chambre. Il trouva assez étonnant que, malgré l'armure assez épaisse qui le couvrait, le félin ne fasse guère de ces bruits cliquetants habituels accompagnant les porteurs d'armures lourdes. Il trouva cependant qu'avec leur style ridicule, et sa face difforme d'animal, ces khajiits n'avaient décidément rien à faire chez lui, et pria pour qu'il ne laisse pas des poils partout.

    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Mini_266867Khajiitblason

    Quelle affaire, se fit remarquer Cley'am, tout en rangeant avec soin son sucrelune sur l'étagère de sa chambre. A chaque fois qu'il devait aller quelque part sur l'Archipel, c'était la même histoire. Heureusement que cette fois-ci, il était protégé par ce contrat de mercenaire, sinon quoi il serait encore sur les quais à essayer de raisonner les douaniers du Thalmor pour ne pas se retrouver en geôles pour trafic présumé de skooma. Il fallait dire que dans la catégorie des délits de sale gueule, les khajiits comme lui remportaient la palme, et il ne s'en étonnait plus depuis longtemps. Reprenant un certain optimisme, il se dit que, après tout, cela n'avait guère d'importance, et ponctua sa pensée en se préparant une sucrerie.

    Quand il eut satisfait sa faim, il entreprit de retirer le plus gros de son armure d'acier, fabriquée dans le plus pur style khajiit, certes, mais peu pratique malgré tout pour se promener en ville. Et une promenade, il avait à en faire une, justement. Il ne venait pas se dorer la pilule chez les altmers pour le plaisir, bien qu'il fallait admettre que le coin ne manquait pas d'attraits. Il devait retrouver un autre contact du Thalmor à la grande place de la ville, avec il pourrait alors enfin ouvrir ce mystérieux document dont on lui avait fait part, scellé par un verrou magique. Il avait lui-même la moitié du mot de passe, et son contact devait en posséder la seconde partie.

    Il trouvait étonnant de faire autant d'histoires pour une mission qui, semble-t-il, n'allait guère être différente de ce qu'il avait déjà fait jusqu'à présent. Néanmoins, il avait cessé depuis un moment de se poser des questions, d'autant plus quand il avait vu la paie pour la mission. Il se retrouva sous peu torse nu, et fouilla dans un de ses sacs pour en tirer un buddi un peu chiffonné, qui ferait l'affaire. Il trouva également une légère côte de maille, qu'il enfila par dessous celui-ci, par simple précaution. Il s'observa dans le miroir de bronze poli qui était rivé au mur de la pièce, et lorsqu'il se fut assuré d'avoir l'air d'un civil totalement détendu, hocha du chef pour lui-même.

    Il fixa ensuite à ses poignets des brassards de cuir stylisés, sur lesquels des gravures du Ja-kha'jay étaient visibles. Dans la doublure invisible de ceux-ci, il dissimula un stylet pointu, encore une fois en guise de précaution. Enfin, lorsqu'il s'estima prêt, il sangla sa ceinture à sa taille, par dessus la queue, à laquelle était ceint son sabre, dans un fourreau de cuir dans le même style que ses brassards. Il se saisit de son petit écu rond, qu'il accrocha à un harnais dans son dos, qui venait barrer son torse en diagonale par l'avant. Cela permettait par la même occasion d'empêcher la côte de maille de trop bouger, et donc de passer inaperçue.

    Quand il eut fini de mettre de l'ordre dans sa tenue, pouvant passer aux yeux d'autrui pour un voyageur à peine protégé, il acquiesça à nouveau, puis il quitta la pièce. Il n'accorda pas même un regard pour le tavernier, toujours en train de lorgner dans sa direction en se croyant discret, et sortit. Si toutefois on pouvait parler de sortir, lorsque tout autour de soi semblait aussi calculé et précis que la plus somptueuse réception du Mane ! Il ne chercha pas à trop s'attarder sur tous ces détails ridiculement précis de l'architecture altmer qui montraient le contrôle de ces derniers sur l'environnement. Lui qui avait pendant un temps vécu à Val-Boisé ne put s'empêcher cependant de ressentir un vague malaise en regardant tous ces arbres taillés à la perfection.

    Il reprit la direction du port, et plus particulièrement d'un débit de boisson de celui-ci, perdu dans l'un des coins les moins « parfaits » de Prime-tenure. Tenu par un bosmer, de ce qu'il avait entendu, l'endroit n'était pas le moins du monde apprécié des autochtones, mais avait une clientèle solide de marchands et autres voyageurs du continent, qui y retrouvaient une ambiance moins pompeuse que partout ailleurs sur l'île. Il ne mit pas bien longtemps à trouver ce qu'il cherchait, bien qu'il ait passé la moitié du trajet à se dandiner en trouvant terriblement étrange la parfaite unicité du sol sous ses pattes. Il entra donc sans cérémonie dans la taverne, en ayant au préalable essayer d'en lire la devanture, rendue illisible par le temps, semble-t-il.

    A l'intérieur, il régnait une ambiance festive, qui plut tout de suite au chat. Dans un coin de la salle, sur une estrade, un groupe de musiciens composé exclusivement d'elfes des bois jouaient d'instruments sylvestres, déversant une mélodie joyeuse et entraînante dans la salle, où elle se perdait dans le brouhaha des conversations. Le bâtiment était à moitié rempli par des voyageurs, pour la plupart des marchands, dont aucun n'avait réellement l'air d'être sans le sou. Pourtant, la bonne humeur était de mise, ainsi Cley'am n'eut aucun mal à s'engouffrer dans la masse pour aller se trouver une table libre, après avoir commandé à boire.

    Sirotant son breuvage, il se décida dès lors à attendre. Il était le seul khajiit dans la salle, et il savait que son contact était d'origine bosmer. Aussi, ayant déduit de ses informations que le contact en question devait connaître sa propre origine, il se dit que s'il n'était pas en retard, ce dernier viendrait s'adresser à lui. Sinon quoi... Et bien, il avait une solde à peine entamée ! Il n'aurait qu'à descendre quelques chopes en l'attendant !


    Dernière édition par Cleyam le Mer 26 Fév - 14:23, édité 4 fois
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Vendimus Lun 27 Jan - 14:10

    Musique d'ambiance:

    Le navire se balançait doucement aux grès des flots tranquilles avait comme un aspect reposant. Comme un berceau remué par la mère marmonnant une chanson calme, sifflée par le vent ou même les flibustiers braillant des chants à boire. La Bosmer laissa échappé un petit soupir, la paix allait s’achevé avec la fin de sa route sur les vagues. Étirant ses bras en mêlant le geste par un grognement de fatigue, les manches trop longs de la veste de tissu pendouillaient en rendant le geste enfantin. Jusqu’au moment où elle quitta ses haillons pour dormir afin de s’intéresser à la tenue qui se dressait sur un mannequin improvisé à côté de l’armoire.  Quelques instants lui suffirent pour se visualiser à l’intérieur et chasser les sinistres pensés qui revenaient à la charge chaque fois qu’elle voyait sa tenue. Des flèches perçants son corps à travers les plaques ou le cuir, le sang ruisselant en imbibant le tissu de sa teinture écarlate.

    Mais une fois qu’elle eue oublié ce genre d’idée, elle enfilait une à une les pièces de sa tenue typique de Val-Boisé. Finissant par la cape en fourrure d’une couleur ambre-marron, venant se poser entres ses épaules et sa gorge. Ce n’était pas grand-chose, mais être en partie enroulé dans ce genre de tenue offrait un sentiment de protection à Eïffy. Non pas contre les coups, mais contre la vision des autres.

    Le râlement rauque qu’aurait bien pu envoyer un mort-vivant signala que le navire était à quai. Eïffy prit un moment à réfléchir à l’état de la gorge du marin, mais tout compte fait, elle s’en fichait pas mal. Attendant quelques instants que la plus part des voyageurs finissent de descendre, elle admirait leurs tenues grossières et raccommodés. En se permettant une pensée hautaine qu’elle réprima aussitôt, ce fut son tour de descendre marches après marches pour arriver sur le ponton. Celui-ci craquait et risquait de se troué à chaque pas, il était après tout le quai d’amarrage pour les transports les plus misérables.

    Eïffy avait profité de la stature de ses commanditaires pour trouver une place isolée et honteusement confortable dans ce genre de navire. Il fallut qu’elle dise qu’elle partait en mission pour le Thalmor pour que l’équipage courbe l’échine, et malgré la difficulté de la mission, c’était déjà un avantage appréciable.

    Réajustant sa cape en fourrure, son regard traversera la basse-ville de Prime-tenure. Son premier réflexe due à son naturel paranoïaque fut d’inconsciemment repéré les meilleurs endroits pour se cacher ou fuir. Bien que finalement, elle retenue quels étaient les positions les plus pratiques pour abattre d’une flèche une cible errante dans les ruelles. Elle ne connaissait pas la nature de la quête, possédant la seconde partie du mot de passe servant à passer outre le seau de la missive, elle s’attendait à tout. Et surtout avec le Thalmor, elle s’attendait au pire.

    Une fois un dernier tour sur elle-même achevé, sa marche reprit en essayant de passer le plus loin possible des passants. Et de toute façons, les passants ne s’approchait pas d’elle : Armée jusqu’aux dents, dans une armure de combat. Elle n’avait pas eu la présence d’esprit de s’habillé simplement pour aller en ville. Mais quand l’on connait un peu mieux la Bosmer, on comprend qu’elle se fichait simplement de ce genre de détail. Et si l’on lui cherchait des problèmes, elle avait plus d’une façon de supprimer un danger avec toute son efficacité.

    Découvrant après quelques balades les subtilités de la ville, ce fut par un parfait hasard qu’elle arriva devant cette petite taverne. Au fait, il ne s’agissait qu’à moitié d’un hasard. Plus tôt pendant son errance, elle jugea qu’il était temps de cesser son repérage improvisé pour retrouver son compagnon désigné. Mais comment ? La fatigue tantôt mentale que physique et l’envie de poser son fessier contre une chaise abrégea la question. Quand deux habitants en habit communs marchaient dans une ruelle un peu plus sinistre que les autres, ce fut son coup de chance. Un Khajiit, et l’autre était visiblement un humain, de race Bréton. Parfait, surement deux personnes opprimés par les Altmer de passage, et l’on ne lui en voudrait pas d’enfoncer le clou.

    Son poing trouva un passage rapide jusqu’au nez de l’humain. Une gerbe de sang suivait le tracé de la tête de l’homme qui cogna le mur derrière lui en un hoquet d’exclamation. Croyant voyant venir sa dernière heure, le Khajiit bondit de peur en arrière, et tremblota en bafouant de l’épargner. Eïffy se dressa devant eux de toute sa hauteur, ce qui n’était pas grand-chose, elle se félicita alors que l’un était étalé au sol et l’autre accroupit. Il ne lui fallut que quelques instants pour obtenir l’information d’un « Khajiit avec une cicatrice entres les yeux ». Mais il lui fallut jouer de sa chance, le peu de description qu’elle avait obtenu du Thalmor ne lui facilitait pas la tâche. Et la voilà devant ce petit tripot sentant le poisson et d’autre odeur indescriptible.

    L’ambiance festive de l’endroit lui déplu aux premiers abords, jusqu’au moment où elle put s’y habitué. Ignorant les rires et les exclamations mêlés aux musiques entrainantes, elle trouva son chemin à travers les danseurs ivres en direction du comptoir. Cependant, son chemin fut aussi périlleux que de partir à l’aventure, et un obstacle de taille s’annonça à la mesure d’un « Heeeh ». L’Altmer de basse-naissance se mit sur la route d’Eïffy en se voulant lui offrir un sourire charmeur. Dans l’esprit d’Eïffy, il avait une tête qui lui inspirait n’importe quel saltimbanque avide de luxure, ce qui était d’ailleurs à peu près le cas. L’empêchant d’avancer, mêmes les techniques censés effrayantes ne marchait pas contre l’armure d’ivresse qu’imbibait ce personnage irritant.  Un regard noir, un murmure malpoli, une tentative d’esquive, tout cela le faisait ricaner et enchaîner avec une autre tentative.

    Mais à titiller ce que l’on comparera à une bête sauvage, il est rare de ne pas se faire mordre. Et ainsi, protégé par son gantelet, elle n’aurait pas de remord si sa main est enroulée de cuir. Un bruit de craquement suivit d’un hoquet d’exclamation et de douleur dans un son presque humoristique fit courber l’échine au soûlard. La poigne de la Bosmer venait de lui écrasé les bourses en toute discrétion pour réussir enfin à dégager la route, ce qui fut le cas.

    Quelques pièces d’or tintèrent contre le comptoir en quittant le petit sachet d’Eïffy. Se transformant ensuite en une chope qu’elle récupéra en remerciant un tavernier mit mal à l’aise par le caractère rustre de la combattante. Son regard entraîné lui fit repérer facilement la table où le seul Khajiit présent était installé. Mais bien entendu après avoir trouvé tous les endroits possibles pour quitter les lieux rapidement. Dans des mouvements calmes, en bousculant un peu quelques fêtards sans avoir l’envie de faire le tour, elle arriva à destination. Prenant place à la table, sa chope non entamé trouva une place sur celle-ci. Un soupir las montra immédiatement l’état d’esprit de la Bosmer déjà fatiguée d’être dans un tel lieu. Après un petit moment d’attente, elle s’exprima, oubliant – ou chez Eïffy, se foutant – des formules de politesses.



    « Je viens de la part du Thalmor. »
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Cleyam Lun 27 Jan - 18:03

    Tranquillement affalé à sa table, Cley'am venait de commander sa seconde chope tout en déballant un beignet au sucre sorti d'une quelconque besace. On aurait aussi bien pu le comparer à un hamster, l'espace d'un instant, tandis que la bouche pleine et les joues gonflées, il s'empiffrait de sucrelune. Certaines amies de longue date s'étaient souvent demandé avec jalousie comment cette boule de poil espiègle pouvait engouffrer de telles quantités de pâtisseries sans devenir obèse. Il s'agissait sans doute là d'un mystère qui resterait à jamais insoluble, mais après tout, qui s'en soucie réellement ?

    Toujours est-il qui venait à peine de finir son goûter improvisé et de poser ses babines sur le rebord de sa chope, quand la porte du débit de boisson s'ouvrit. Son regard acéré, brillant légèrement dans l'obscurité du coin qu'il s'était choisi, se posa sur la nouvelle venue. Les yeux félins vagabondèrent sur la silhouette svelte de la représentante des autochtones de Val-Boisé, qui malgré tout ses efforts pour se dissimuler, ne pouvait pas disparaître totalement. Il étudia d'un air distrait la démarche à la fois déterminée et éminemment marquée par le malaise, de la bosmer se faufilant entre les clients.

    Il se permit une gorgée de son breuvage alcoolisé, tout en suivant les pérégrinations de l'elfe. Sa patte libre, posée sur la table, tapotait le bois vieilli au rythme de la musique joyeuse qui enveloppait l'air. A la table voisine, un couple d'altmers commençaient à s'enlacer d'une manière que réprouverait sans doute la morale de leur peuple, mais le khajiit ne semblait pas y prêter attention. A vrai dire, l'agitation ambiante ne semblait lui faire ni chaud ni froid, et il gardait au coin des babines un vague sourire amusé, qu'il conservait la plupart du temps, et qui lui donnait cet air badin bien connu.

    Tandis qu'il envisageait de reprendre une gorgée, il remarqua le soûlard qui avait fait le funeste choix de venir importuner la demoiselle des sylves. Sans réellement faire tout de suite le rapprochement entre cette taciturne arrivante et son contact, il s'amusa de voir ses tentatives plus ou moins polies de se défaire du malheureux. Un ricanement semblable à un ronronnement lui échappa lorsque, malgré la demi-obscurité, il surprit le refus peu conventionnel de la bosmer à l'adresse de l'altmer. Quand le haut-elfe eut libéré le passage en gémissant, allant se perdre dans le petit attroupements de danseurs s'étant improvisé devant l'estrade, son hilarité redoubla.

    Dès lors, il devina la nature de la demoiselle, et tâcha de récupérer son calme tandis qu'elle allait se commander à boire. Ayant eu l'occasion de constater les manières radicales de cette alliée peu commune, tranchant singulièrement avec la jovialité habituelle des bosmers, il vérifia que le stylet dissimulé dans son brassard était toujours à sa place. Tandis qu'à la table voisine, les tourtereaux semblaient prêts à faire fi de la bienséance pour de bon, son contact se retourna et repéra sa table, vers laquelle elle se dirigea tout en jetant des coups d’œils à la ronde.

    Quant enfin, l'elfe vint se placer en face de lui, prenant une chaise qu'il lui désignait de sa main griffue tandis qu'elle approchait. Elle lâcha un soupir qui vint ramener son demi-sourire à Cley'am, qui la regarda déposer sa chope et s'annoncer de manière directe. Son regard bleu-gris resta posé un instant sur celui de l'elfe, semblant déterminer à observer son esprit à travers ceux-ci. Bien sûr, il n'était pas capable de ce genre de pitreries d'arcanistes, mais cela lui permit néanmoins d'apprécier les beaux yeux ocres de sa nouvelle partenaire. Ne laissant pas le silence s'étirer suffisamment pour devenir gênant, il prit le parti de répondre, de sa voix mielleuse et calme :

    « - Le khajiit te salue, envoyée du Thalmor-rrr. »

    Eïffy le savait, ou pas, selon le nombre de khajiits qu'elle avait pu fréquenter, mais l'étrange ronronnement venant ponctuer l'accent prononcé de Cley'am en langue commune n'était pas vide de sens. Il faut un temps non négligeable passé en compagnie des habitants d'Elsweyr pour réussir à desceller le sens derrière ces sons étranges, mais ils étaient réellement utiles pour comprendre l'arrière-pensée de ces félins si prompts à mentir. Dans l'immédiat, il laissait transparaître un certain amusement de la part du chat qui, il fallait bien le dire, s'amusait de presque tout. Suivant l'exemple de sa partenaire, le khajiit décida de garder sa propre identité cachée pour le moment, se fiant à l'envie à la valeur du silence et des non-dits. Si elle souhaitait savoir à qui elle avait affaire, elle aurait à se montrer plus loquace elle-même.

    Passant la patte dans un pli de son budi, celle-ci farfouillant à la recherche de quelque chose, il regarda comment la bosmer réagissait. Pendant ce temps, des gloussements étouffés s'élevaient de leurs voisins, sans que le chat ne daigne tiquer de l’œil. Derrière lui, sur les côtés de sa chaise, le bout touffu de sa longue queue se balançait avec un rythme tranquille, semblant presque suivre le rythme des tambours, de l'autre côté de la salle. Après un moment, il dévoila la fameuse enveloppe qui les avait amené à s'associer, sur laquelle était tamponné dans une cire dorée le sigle du Thalmor, entouré des blasons de la Reine Ayrenn.

    Il continua de regarder l'elfe, le document toujours dans la patte, attendant une réaction.
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Vendimus Mer 29 Jan - 14:57

    Sa présence dans un lieu aussi irritant pour la Bosmer commençait à avoir du sens. Son envie d’attraper le premier instrument de musique pour l’écraser dans la figure de son porteur se dissipait désormais doucement. La lettre du Thalmor la fit se redresser, mais tout compte fait, elle remua un peu la tête. Ce n’était pas la bonne humeur ambiante qui lui tapait sur les nerfs, non, mais quelque chose de plus proche. Un râlement exprima son envie de cogner la tête des Altmer derrière elle sur leur table. Mais tout compte fait, elle-même trouvait qu’elle avait suffisamment frappé en ville pour aujourd’hui.

    Jouant avec sa chope vaguement, elle mit un moment à chercher dans son esprit une tournure de phrase adapté à la situation. Au final, cessant de jouer de ses doigts sur le bois surement fragile, elle réajusta sa cape en fourrure. Son regard détailla la lettre orné du sceau de la reine. C’était la première fois qu’elle voyait ce symbole en se disant qu’elle lui était liée. Le sentiment étrange provoqué par la vision, elle se sentait lié à une cause, au Domaine. Un second instant sans rien dire, avant que son regard ne se détache du document pour s’intéresser aux yeux du Khajiit. Dans son esprit, encore une idée stupide se dessinait.


    - Parfait. Nous allons pouvoir découvrir ce que le Thalmor veut de deux âmes errantes dans les bas-fonds de leurs belles citées. Mais je préférerais que nous en discutions à l’extérieur. Elle marqua ses mots d’un petit sourire, en attrapant fermement sa chope, et en inclinant un peu la tête. Avant de laisser Cley’Am réagir, l’action se déroula.

    La chope traça un mouvement en arrière, et son contenu suivit le geste pour sortir hors de son conteneur. La bière tiède et pâteuse virevolta dans les airs, et chuta presque entièrement sur les tourtereaux en arrière dont les habits furent imprégnés tout autant de l’odeur peu alléchante. La désagréable sensation boueuse de la boisson de maigre qualité. Un petit rire dans l’action fut exprimé par la Bosmer, trahissant pour la première fois sur son visage son expression de fatigue. Pour une fois, elle s’exprima avec un peu plus de charisme dans ses mots. Une familiarité qui montrait que la Bosmer avait peut-être plus de facilité avec les Khajiits qu’avec les autres races.


    - L’on me nomme « Ventdechêne », mais vous pouvez me nommer Eïffy, car tel est mon nom. Si vous le voulez bien, quittons ce lieu, un coin plus tranquille serait appréciable pour comprendre notre tâche. Puissions-nous faire du bon travail. Acheva-t-elle, en tendant la main, se foutant visiblement de la réaction du couple derrière elle.
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Cleyam Mer 29 Jan - 21:34

    Tandis que la bosmer faisait état de sa volonté de poursuivre leur conversation à l'extérieur, Cley'am rangea l'enveloppe là d'où elle était venue, pour éviter de l'endommager. Le budi qu'il portait étant ample, il n'avait nulle difficulté pour dissimuler dans les replis de celui-ci des objets d'importances, qui se retrouvaient dès lors plaqués à sa cotte de maille. L'ouverture semblant devoir être encore un peu retardée, il aurait été déplorable d'égarer le document dans le laps de temps la précédant. Durant les quelques instants qu'avait duré leur échange de regard, il avait trouvé satisfaisant ce qu'il avait pu observer. Il n'aurait réellement sur dire pourquoi, mais cette elfe semblait différente de ses semblables, et cette singularité lui donnait pas mal d'attrait. Son première avis sur sa nouvelle collègue était définitivement positif, ayant pu d'ors et déjà juger de sa capacité à passer aux actes, si le besoin s'en faisait sentir.

    Cette vivacité d'esprit fut à nouveau illustrée, lorsque le contenu de sa chope alla servir de rappel au couple proche, quant à l'attitude à adopter en société. Bien que réputés farceurs, les elfes des bois étaient moins réputés impulsifs que sa propre espèce. pourtant, il devait bien admettre avoir été très surpris par cette intervention pour le moins comique, qui ne le laissa pas indifférent. D'abord prit de surprises, ses oreilles ses dressèrent sur sa tête, ses yeux s’écarquillèrent et ses moustaches frémirent tandis que son cerveau enregistrait l'information de ce qui venait de se produire. Dès que le déclic se fit, ce fut l'hilarité. Il éclata d'un rire toujours aussi atypique à entendre, dans lequel se sentait une sorte de semi-ronronnement joyeux, tandis qu'il tambourinait la table. Il fallait dire que cela faisait un moment qu'il n'avait pas eu l'occasion de rire un bon coup, et peut-être en profita-t-il un peu trop.

    Quand il se fut calmé, passant ses pattes au coin de ses yeux pour en essuyer les larmes, il reporta son attention sur cette demoiselle pleine de surprises. D'ailleurs, à présent qu'il l'observait de plus près, il constata qu'elle était encore en tenue complète de combat, et qu'elle semblait porter avec elle son paquetage. Il ne fit pas état de ces observations, mais en prit note, au cas où, et se reporta aux dernières paroles de l'elfe. Il trouva amusante l'image "d'âme errante", bien qu'un peu pessimiste, peut-être, mais une fois encore, s'en tint à la valeur du silence. Avant qu'il n'ait le temps de répondre, elle enchaîna sur une nouvelle réplique.

    "Ventdechêne", donc. Un surnom sans doute lambda, pour une bosmer, sans qu'il puisse réellement en juger. Il avait lui-même connu quelques elfes de Val-Boisé de manière très intime, mais n'avait jamais réellement poussé la curiosité jusqu'à l'étude précise de toutes les particularités des appellations elfiques, imaginant sans doute qu'elles étaient aussi complexes que celles des khajiits. Aïffy, néanmoins, lui sembla être plus adéquat, car plus court et moins pompeux, et décidé pour lui-même de s'en tenir à ce nom-là. Eïffy, donc, était sur le point de terminer sa phrase lorsqu'un point précis dans l'espace attira l'attention de Cley'am.

    Sans crier gare, ses yeux se plissèrent pour ne former que de fentes lançant des éclairs de colère, tandis qu'il retroussait ses babines pour exposer des crocs impressionnants. Ses oreilles se plaquèrent sur sa tête, tandis que sa fourrure s'hérissait, et qu'un début de feulement commençait à couver dans sa poitrine, produisant un grognement sauvage. Tout en faisant tout cela à une vitesse stupéfiante, ils e jeta à moitié sur la table, se penchant presque jusqu'à effleurer Eïffy, dont cette réaction pourrait fort bien déclencher la surprise, tant le contraste avec son allure nonchalante était surprenant.

    Derrière elle, un couinement apeuré se fit entendre, et en se retournement, elle aurait l'occasion de voir un altmer, encore trempé de bière, se tenant dans son dos. Celui-ci tenait à la main une petite matraque, et la position de son bras ne trompait pas, il était sur le point de l’assommer un instant plus tôt. Cet elfe-ci fut surpris, en tout cas, et contribua peut-être même un peu plus à mouiller sa tenue. Devenu blafard, il lâcha son arme, et prit ses jambes à son cou, quittant les lieux avant que quiconque n'ait pu réagir.

    En reportant son attention sur le chat, il sera tout aussi étonnant de voir comment il avait reprit tout aussi vite son fin sourire, et son regard pétillant de malice. Serrant avec conviction la main toujours tendue de la bosmer, il afficha un sourire dévoilant tous ses crocs, et le ponctua d'un :

    "- Le khajiit se nomme Cley'am. Un plaisir-rrr !"

    Suite à cela, il se leva, se dressant de toute la hauteur notable que lui conférait sa nature de Cathay-raht, et prit le chemin de la sortie, sa queue se balançant doucement dans son dos.
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    Message par Vendimus Jeu 30 Jan - 11:39

    Le rire du Khajiit résonna dans l’esprit de la Bosmer d’une manière bien étrange. Débridant petit à petit la sorte de protection naturelle qui laissait un voile entres elle et le monde extérieur. C’était la première fois qu’elle se sentait « bien » dans cette ville qu’elle venait de découvrir. Et elle ne s’attendait pas du tout à ce que ça arrive avant la fin de sa mission, désireuse de retrouver sa cabine honteusement récupéré dans le vieux navire marchand. Mais désormais, la jovialité du Khajiit, et l’amusement de son propre geste dont elle avait déjà oublié la raison réelle l’enjoua elle-même. Ce qui lui fit baisser sa garde.

    L’état de Cley’Am lui fit se poser bien des questions. Elle détaillait la colère luisant dans son regard, essayant d’en déterminé la cause, en vain. Et de toute façon, tout avait été si rapide. Les crocs accompagnés de ce feulement lui fit penser à une bête sauvage, et elle se souvint d’ailleurs du mélange félin dont provenant la race de ceux qui marche dans le désert. A force d’apprendre à connaitre tant de différents Khajiit, elle avait rapidement commencé à se foutre de ce genre de détail. Dar’Jara avait été plus sinistre, et le comportement amusé et rieur de Cley’Am la confortait dans l’idée que son ancien compagnon d’arme semblait bien plus sobre. Mais dans l’instant, elle recherchait surtout la raison qui aurait pu ainsi froisser celui qui un instant plus tôt avait éclaté de rire.

    Un sursaut apportant la confusion, et elle recula un peu la tête en voyant les crocs s’approcher à une distance qu’elle aurait préféré éviter le long de leur entrevue. A un geste prêt, son pied se serait emmêlé dans la chaise à côté d’elle, et elle se serait casser la figure au sol. Mais un élan de lucidité essayant de rompre un peu le brouillard qui voilait la raison de la colère du félon. Bien que toujours en état de choc, elle tourna légèrement la tête en vit l’Altmer déguerpir en portant à sa main une matraque.

    La première chose qui traversa l’esprit de la Bosmer était encore quelque chose de bien pessimiste. Comme d’habitude, avec elle. Elle s’imaginait déjà la matraque s’abattre sur son crâne, et le fendre dans une bonne gorgée de sang peu réaliste. Son regard aurait été livide, et se serait perdu tandis que sa tête baignerait dans le fluide qui en sortirait de toute part. Au début, la vision qui se formait involontairement dans son crâne lui fit avoir un frisson de peur, et sa main trouva sa tête pour se frotter un peu le cuir chevelu. Non, il n’était pas encore fissuré et gorgé de sang.

    Cependant, petit à petit, l’image s’estompait et un sentiment tout autre lui serrait la poitrine. L’envie de vengeance. Elle avait toujours la tête tournée vers la sortie, et le désir de bondir hors de la taverne pour chasser l’Altmer qui aurait pu lui abattre son arme sur la tête lui titilla l’esprit. La femelle qui avait été baignée elle aussi dans le liquide nauséabonde n’avait pas eue le temps de réagir aussi vite que le lâche qu’elle embrassait. Et son regard trouva celui de la Bosmer : Il était froid, meurtrier, et lui donnait l’impression qu’elle lui sauterait dessus pour la dévorer sous peu.


    "- Le khajiit se nomme Cley'am. Un plaisir-rrr !"

    La main légèrement agitée, ce n’est qu’à cet instant qu’elle se souvint qu’elle tendait toujours la main à la personne dont elle connaissait désormais une manière de le nommer. Une simple phrase dissipa ses mauvaises pensées. Se retournant vers le Khajiit, elle prit grand soin de masquer avant toutes les marques du vice qui marquait ses traits, pour avoir l’air surprise. Répondant à cela, elle glissant un « Merci » rapide qui se perdit dans les bruits de la taverne et de leur déplacement.

    Suivant le Khajiit, elle s’arrêta quelque instant quand un éclat qu’elle connaissait bien titilla son œil avisé. En se tournant, elle sourit à l’Altmer qui était resté bouche-bée, serrant de ses petites mains la dague d’acier tremblotante. Les remous de peur lui indiquèrent facilement qu’elle n’aura pas le courage de vouloir plonger l’arme dans le corps de qui que ce soit. Un sourire se dessina sur le visage d’Eïffy qui tapota l’épaule de la jeune fille qui retint sa respiration un instant. Visiblement, elle luttait contre ses larmes. Finalement, la Bosmer se retourna, laissant la jeune femme à sa frayeur. Du moins, c’est ce que l’Altmer aurait préférer. Jusqu’à ce qu’elle vit la main se retirer, pour attraper sa propre chopine encore pleine, et lui vider sur la tête en la laissant en équilibre sur celle-ci. Un dernier tapotement sur sa joue, et elle sorti en suivant Cley’Am.

    La nuit à l’extérieur était calme, voir même agréable. Le vent doux secouait les barges amarrés de ce côté pauvre du port de Prime-tenure. Des bateaux de pêches, et autres petites embarcations de transports humbles pour les piliers de tavernes qui devaient travailler le jour. Pour finir ivre la nuit. Elle repéra rapidement un coin plus isolé des autres, entres une masure fracassé par un quelconque sinistre événement, et un entrepôt de stockage sinistre.  Pendant la marche, sa voix prit un ton plus solennel, mais étrangement amusé.


    - Nous allons pouvoir ouvrir cette fameuse lettre. A vrai dire, je n’avais pas grand espoir sur la qualité de la quête. Mais je me dis… Qu’elle pourrait être plus distrayante que je le pensais. Et. Sur ses mots, elle se retourna vers le Khajiit, partageant un regard malicieux, son sourire sur son visage traduisait une expression amicale. Et le plus étrange, cet qu’elle semblait franche. Plus intéressante que je le pensais.

    Sur ses mots, elle tendait encore l’oreille à ce que le Khajiit pourrait dire, et se déplaça vers une caisse miteuse oublié parmi les décombres dont la fainéantise des dockers avait laissé gésir par terre rendant plus miteux l’endroit qu’il ne le semblait déjà, dans le but de s’assoir dessus sur le bois craquelant supporterait le poids de l’équipement de la Bosmer. Elle n’en avait pas grand espoir, tout semblant par ici sur le point de s’effondrer, même les pierres. Et les drapeaux décharnés aux étendards du Domaine semblaient être la matière la plus résistante à travers les champignons et la vase recouvrant les environs.

    Et pendant la marche, quand ils arrivèrent à l’endroit voulu, une petite main se glissa en espérant arriver à soutirer quoi que ce soit des habits du Khajiit. Le porteur de cette main avait pris peur en détaillant l’équipement d’Eïffy. En se demandant combien de fois elle pourrait le tuer avant qu’il n’ai le temps de partir. Un nombre trop élevé à son goût. Cley’Am semblait une cible plus facile pour un pick-poquet. Cependant, il n’était pas si doué, voir même tremblant. Un enfant d’environs dix ans, un humain de race Impériale. L’un de ses va-nu-pieds ayant tout perdu, et qui par le hasard des choses, avait pu finir dans les bas-fonds de Prime-tenure. Et pour survivre, il lui faudrait voler. Le pain, ou la mort.
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    Message par Cleyam Jeu 30 Jan - 18:49

    Le chat ne sembla pas remarquer la dernière scène dans la taverne avec la pauvre jeune fille qui, semble-t-il, n'avait rien demandé, dans toute cette histoire. Ses pattes le conduisirent dans la ruelle austère qui, l'espace de la durée qu'il avait pu passer les fesses rivées à sa chaise, avait sombré dans l'obscurité. Non pas que cela le dérange, bien au contraire. Il était bien connu que les khajiits entretenaient un lien privilégié avec Masser et Secunda, les lunes de Nirn, et ils se sentaient habituellement plus à l'aise sous leur regard silencieux. Dans le cas présent, seule la cadette était visible, dans la voûte nuageuse du ciel. Parfaitement au courant de Ja-Kha'Jay, Cley'am savait que de toute manière, Masser commençait tout juste une nouvelle révolution, et qu'elle n'aurait pas été visible en toute circonstance. Tandis qu'il attendait qu'Eïffy le suive à l'extérieur, il marmonna donc une prière pour Jone, mais également Azurah, qu'il remercia d'avoir amené la nuit.

    Il rebaissa la tête vers la terre ferme quant la bosmer se manifesta enfin, laissant son regard diffuser une douce lueur bleuté dans les ténèbres. Il renifla, agitant ses longues moustaches blanches du même coup, puis emboîta le pas de l'elfe tandis qu'elle partait à la recherche d'un lieu moins fréquenté. Le pelage caressé par la brise de Khenarthi, qu'il remercia silencieusement pour ses bienfaits, lui caressa doucement le pelage, tandis qu'ils cheminaient sur les quais. Il fallait admettre que l'endroit n'avait pas beaucoup d'attrait, mais le félin ne sembla pas s'en formaliser. A vrai dire, il avait eu l'occasion de voir des lieux plus défraîchis encore, et il avait fini par s'habituer à cette ambiance bien particulière régnant dans les ports, bien qu'il n'aime guère l'océan.

    Tandis qu'ils avançaient d'un bon pas, sa nouvelle alliée lui fit par des réserves qu'elle avait à propos de leur emploi du moment. Il commençait légèrement à cerner, du moins, lui semblait-il, l'attitude de Ventdechêne. Elle n'avait pas l'air d'avoir un œil très positif sur les choses, en général, à moins de s'y forcer quelque peu. Il n'en fut que plus amusé de constater qu'elle lui faisait un compliment, ce qui ne manqua pas de faire son effet. Il s'agissait pour le coup d'un véritable ronronnement, accompagné d'un large sourire, tandis que dans son dos se balançait avec une lenteur calculée sa queue. Comme déjà dit, les hommes-chats savaient apprécier la valeur du silence, aussi jugea-t-il comme suffisante cette réaction en guise de remerciement, et de signe de réciprocité équivoque.

    La main tranquillement sur la poignée de son sabre, toujours au fourreau, qui battait à intervalle régulier sur sa hanche, sa démarche dénotait d'une nonchalance toute khajiit. Il est vrai que malgré ses armes et sa grande taille, il n'avait pas grand chose de menaçant, en apparence, bien que la bosmer ait pu avoir la preuve évidente du contraire. C'est sans doute ce qui, en effet, encouragea le gamin à tenter sa chance avec lui, pour lui soutirer la bourse contenant ses quelques pièces, à peine dissimulée dans l'une des poches amples de son pantalon. Sans doute ignorait-il que les chats d'Elsweyr étaient eux-même d'excellents faiseurs de poche, en règle générale, en plus d'être dotés de nyctalopie, ainsi que d'un odorat et d'une ouïe très performants.

    Aussi, Cley'am ne manqua pas de repérer l'infortuné, qui se figea en voyant le grand félin se pencher sur lui, aussi rapide que l'éclair, ses deux grands yeux lumineux l'observant dans les ombres. D'une voix mielleuse, il lui susurra :

    « - Le khajiit n'aime guère que les pattes des ja'humains viennent se perdre dans son budi-rrr. Le ja'humain n'a rien d'un rajhin, et il ne veut pas finir en ri'sallidad, hm-rrr ? »

    L'accent prononcé du chat, associé à sa prononciation féline et à ses bribes de dialecte ta'agra'iss, n'aidèrent sans doute pas à comprendre grand chose à ce qu'il lui disait. Ce n'était de toute manière pas très important, car derrière ces paroles en apparence amicales, les simili-ronronnements ponctuant ses fins de phrase avaient une connotation suffisamment menaçante pour faire passer le message malgré tout. Aussi, le gamin s'empressa de hocher la tête avec insistance, son regard trahissant son trouble et sa peur. Comme avec Eïffy, Cley'am demeura un instant immobile, fixant l'enfant dans les yeux. Enfin, après cet instant d'incertitude, il tira de sa poche la monnaie qu'il avait récupéré après avoir acheté sa bière, et la déposa dans les mains crasseuses de l'enfant.

    Il lui tapota la tête avec sa grande patte aux griffes rétractées, puis lui lança avec un sourire :

    « - Fusozay var var ! »

    Sans plus d'explications, il reprit sa route, se fiant une fois de plus à la direction choisie par l'elfe des bois. Ils se retrouvèrent avant peu dans cette ruelle reculée et silencieuse, suffisamment éloignée des quais pour éviter l'attention des curieux. Tandis qu'elle se choisissait une caisse pour s'installer, aussi douteusement confortable que cela pouvait être, il choisit de s'accroupir au sol. Il revint chercher dans ses frusques la missive qui comportait la nature de leur mission, et la tint devant lui, à plat dans ses mains jointes. Le sceau se retrouvait ainsi à nouveau visible, l'air aussi anodin que n'importe quelle marque de cire apposée à un document officiel. Il leva ses yeux luminescents vers l'elfe, puis fit enfin remarquer :

    « - Le khajiit doute que ce soit si simple que cela, compte tenu de la solde-rrr. »

    Lui laissant éventuellement le temps répondre, il décidera ensuite d'enfin prononcer sa fraction du mot de passe. On lui avait dit que les mots n'avaient aucun rapport l'un avec l'autre, et qu'ils déclencheraient chacun le déverrouillage d'une partie du sceau magique. Ainsi, il ne s'étonna pas trop, dès lors qu'il eu prononcé sa partie de la clé d'accès, que la moitié du sceau commence à luir d'une faible lueur dorée. Son mot fut le suivant :

    « - Jihatt'ra ! »
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    Message par Vendimus Jeu 30 Jan - 21:36

    Avant de trouver son trône de bois improbable, Eïffy tourna la tête quand elle sentit le mouvement de Khajiit changer pendant la marche paisible. Ce n’est que quand elle fit halte en pensant tourner rapidement la tête, qu’elle pensa a apprécié le vent de nuit. D’un coup, l’envie de s’étendre contre un grand arbre la rongea petit à petit. Comme un picotement de paume indescriptible qui nous ordonne de ne plus rien faire. Retenant son envie le plus fort possible de cesser ses efforts, son regard fini son trajet pour arriver sur Cley’Am.

    Ce fut juste au moment où les pièces glissaient dans les mains du jeune humain. Quelques instants lui firent comprendre le geste de bonté de son camarade, mais elle n’en fit aucuns commentaires. En se retournant doucement pour reprendre la route, son esprit se mêla dans les interrogations. Pourquoi ? Pourquoi avoir pris de pitié un jeune humain ? Celui-ci deviendra-t-il plus tard un bourreau ? Restera-t-il un martyr à cause de son sinistre destin ? Mais la plus rude à digérer de ses questions qui la tourmentait – où devrait-on dire, quand elle se tourmentait toute seule, restait la dernière. « Et moi ? Aurais-je fais la même chose pour un enfant humain ? ». Cependant, aucune réponse ne lui vint.


    « - Jihatt'ra ! »


    Finalement assise, elle senti le bois de la caisse craquer un peu. Priant pour que ça tienne, et à mesure de quelques remous de hanches pour taquiner sa chance, elle jugea que c’était bon. Y’ffre était avec elle cette fois. Finalement, Cley’am ressorti le document qui l’avait fasciné, à peine avait-il prononcé le mot de passe du premier seau qu’il s’illumination. Eïffy apprécia la magie qui coulait autant que la nature du mot de passe, dont elle avait appris à comprendre le sens.

    Et vint son tour, elle savait qu’elle pourrait enfin desceller le seau. L’enthousiasme que de simples mots pouvaient produire un tel effet sur ce qui semble si éphémère l’enjoué. Elle se redressa un peu sur sa caisse pour avoir l’air fier et sûr d’elle. Croisant dans son geste rapide, pour se donner une attitude héroïque, elle ouvrit la bouche, dans un sourire, pour dire.


    « - Koth’I-… »


    Avant qu’elle ne finisse sa phrase, un sinistre bruit annonça l’événement qui transformera la situation féerique du document enchanté en boutade d’un barde dans une taverne enjoué. En effet, la caisse avait cédé sous le fessier de la Bosmer, l'entrainement dans un fracas plutôt ridicule. Suivit d’un petit cri étrangement plus aigu que sa manière de parler habituelle, elle se retrouva assise à moitié étalée sur les débris de son ancien appuis. Et dans un air particulièrement las, en se grattant la tête, elle acheva la phrase.

    « -Koth’Irath ! … »


    Cependant, son regard se perdit vers sa droite, arrivant d’un pas hésitant, un groupe de trois personnes marchaient d’un pas lourd. L’altmer toujours dans ses habits trempés se frottant machinalement les avant-bras. Autour de lui, un autre Altmer dans une armure de mercenaire robuste enroulé de tissus décharnés. Ainsi qu’un Khajiit l’air fier, dans le même genre d’armure, visiblement des compagnons improvisés. L’Altmer brailla, dans un ordre inaudible, rendu confus par la peur et la colère, en pointant Cley’Am du doigt.

    Une lueur fendit l’air, et la lame de jet qu’Eïffy jeta vint se logé dans l’épaule à travers l’armure de l’Altmer cuirassé.

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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Cleyam Jeu 30 Jan - 22:18

    La malchance de son équipière le fit sourire, mais pour avoir déjà pu juger de la force de l'orgueil blessé chez certains elfes, il préféra s'abstenir de rire. néanmoins, si Eïffy n'avait pas été trop occupée à constater la douleur lancinante venue assaillir son arrière-train, elle aurait sans doute remarqué la lueur amusée ayant traversé son regard. Il s'estima néanmoins heureux d'avoir choisi la fiabilité de ses pattes comme seul support, voyant là comme un indice de thjizzrini intéressant. Il n'eut néanmoins pas longtemps l'occasion de s'interroger sur son avenir plus ou moins prometteur de créateur de concepts absurdes pour son peuple, car l'enveloppe s'anima dès que le code eut été prononcé. La seconde partie du sceau s'anima, renforçant l'éclat doré de celui-ci, illuminant légèrement du dessous les traits du khajiit, donnant à son faciès animal un air légèrement inquiétant, malgré son air tout à fait serein. Il trouva très spirituel, sans doute, de faire remarquer, d'un air badin :

    "- Le Thalmor a le sens du spectacle, pour sur-rrr !"

    Comme pour ponctuer ses dires, empiétant même légèrement sur ses paroles, la cire enchantée sembla se mettre à fondre, jusqu'à être absorbée et disparaître dans le papier de la lettre, sans y laisser de trace visible. Pour peu d'avoir une certaine sensibilité à la magicka, il est pourtant possible de toujours sentir un résidu de l'enchantement, toujours présent dans le parchemin. Cley'am décidé dès lors de se défaire de ses allures cérémonieuses jusqu'alors employées vis-à-vis du document, sans doute emporté par la curiosité, et conscient de la perte de mystère de la scène depuis que la bosmer avait les fesses à terre. Il sortit donc la missive de l'enveloppe tant nommée, ayant perdu tout son intérêt, et l'envoya voleter plus loin après avoir vérifié qu'elle ne contenait rien d'autre que le courrier leur étant adressé. Il entreprit aussitôt de déplier ce dernier.

    C'est à peu près à ce moment-là que le trio se présenta au bout de la ruelle, encore assez éloigné d'eux. Il est difficile de dire si, dès lors, le chat ne les entendit pas arriver, malgré ses grandes oreilles, ou s'il décida de purement et simplement les ignorer. Toujours est-il que tandis que Eïffy se redressait pour réagir, il commençait la lecture de la lettre. Son élocution devint assez peu claire, étant obligé de relire des paroles prononcées selon une manière de parler purement altmer, fort éloignée de sa manière de s'exprimer en commun. Il serait donc assez peu probable que l'elfe des bois, surtout aux vues de la situation présente, ait pu pleinement saisir le contenu de la lettre. Quelques mots, cependant, purent attirer son attention, et ils sont les suivants :

    "- ... Gaedon, ... Domaine, ... cible, ... Quartier d'Ambre, ... danger, ... les revers de la perfection."

    La dernière association de mots, pour le moins étrange, et tendant tout de même à l'oxymore, fut celle que Cley'am prononça le plus distinctement, comme si elle devait avoir eu une place de choix dans la lettre. Lui seul pourrait le dire, en tout cas, puisqu'au moment où il conclut ainsi sa lecture de la missive, la seconde partie du sceau s'activa, sans que ni l'un ni l'autre n'ait pu le prévoir. Le bas de la missive commença à se consumer d'une flamme magique bleutée, inexorable, qui surprit l'homme-chat au point de lui faire précipitamment lâcher le courrier, de peur d'être brûlé. L'enveloppe, emportée un peu plus loin par le vent, subit le même sort, d'après la lueur s'élevant encore plus profondément dans l'allée. On pouvait sans doute voir dans cette méthode radicale une nouvelle preuve de la volonté du Thalmor de ne pas être impliqué dans ce contrat si mystérieux.

    Toujours est-il que dans l'intervalle, l'impulsive bosmer avait déjà contribué à verser le sang, en blessant le mauvais perdant, dont les deux camarades semblaient prêts à en découdre, tandis qu'il pleurnichait à moitié du nouveau traitement qu'il venait de subir. Tandis qu'elle semblait prête au combat, le khajiit se redressait tout juste, avec semble-t-il une certaine difficulté liée à l'ankylose dans ses jambes, due à sa position accroupie. Lâchant donc un petit grognement, il épousseta son budi avec flegme, et leva la tête vers les assaillants qui semblaient tant lui en vouloir d'avoir contribué à épargner une vie, qu'ils souhaitaient le remercier en rajoutant son nom à la liste des martyrs. Avec une certaine distance vis-à-vis de la situation, il se fit remarquer à mi-voix :

    "- Le khajiit ne comprendra sans doute jamais les hauts-elfes-rrr."

    Nul dépit n'était perceptible dans sa voix, seulement le plus simple constat qui soit, mêlé d'un peu d'étonnement, peut-être. Mais, n'étant pas tout à fait déconnecté de la réalité pour autant, il n'attendit pas la dernière minute pour défaire les sangles de son bouclier et s'en équiper, puis pour tirer son sabre d'Elsweyr du fourreau. Faisant quelques mouvements circulaires avec ses bras et son cou, marqués par une certaine langueur dans ses étirements purement féline, il se mit en position de combat, le bouclier en avant. Tandis que l'altmer se portait à son contact en courant, suivi de peu de son congénère, leur chef mal au point resta en retrait de quelques mètres, claudiquant comme il pouvait vers le feu de l'action. Tandis qu'il sentait que le vrai affrontement allait commencer pour de bon, il murmura encore une prière :

    "- Rugissement d’Alkosh, emplis mes oreilles-rrr. "

    Il se campa sur ses deux pattes.

    "- Affûte mes griffes et mon esprit-rrr. "

    Puis le chat ressaisit sa poigne sur sa lame.

    "- Accorde la sagesse du Premier Chat à mon foyer-rrr."

    Comme pour insister sur le mot foyer, c'est le moment que le haut-elfe encore intact choisit pour lui sauter dessus, frappant violemment son écu de l'une de ses deux haches. Il s'efforça de porter plusieurs coups rapides, que Cley'am s’évertua à parer de son bouclier ou de son sabre, ou tut simplement à esquiver à l'aide de ses réflexes bestiaux. Très porté sur la défensif, il ne resta dans un premier temps que très passif dans l'affrontement, laissant à l'ambidextre tout le loisir de déchaîner sa colère sur lui. Un coup parvint néanmoins à passer outre sa vigilance, venant déchirer une manche de son budi au niveau de l'avant-bras, mais ne heurta que de la maille, le préservant de la blessure. En réponse, le grondement similaire à celui de la taverne, qui couvait depuis quelques temps de sa gorge, s'extériorisa en un violent feulement, de ceux que peuvent produire les espèces félidés.

    Il se lança à l'attaque, priant Azurah pour que la fille d'Yffer ne s'en sorte pas trop mal avec l'autre marcheur du désert.
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Vendimus Sam 1 Fév - 12:11

    Musique d'ambiance:

    "- ... Gaedon, ... Domaine, ... cible, ... Quartier d'Ambre, ... danger, ... les revers de la perfection."
    A ses mots, Eïffy plissa légèrement les yeux. La dernière tournure sonnait étrangement, autant qu’elle pouvait comprendre le reste. « Une cible dans le quartier d’Ambre du nom de Gaedon ». Une cible dangereuse. C’était ce qu’elle avait créé comme objectif dans sa tête. Cependant, qu’est-ce que le revers de la perfection ? Elle ne tarderait pas à l’apprendre, se doutait-elle. Et pour le moment, il y avait plus important dans un délai plus proche. Ce délai se comptait aux nombres de pas des deux assaillants qu’elle avait attiré à eux à cause de sa mesquinerie. En première lieu, elle jura intérieurement en maudissant son erreur. Mais au final, elle jugea que ce n’était pas un mal. Bien qu’elle aurait suite à ça quelques réflexions sur le nombre de coup qu’elle était capable d’infligé avant même que ne débute sa mission. Trop à son goût.

    Cley’Am semblait être prêt à affronter l’Altmer qui protégeait désormais le rancunier à semi-accroupi en braillant à cause de la douleur de sa fraiche blessure. La Bosmer quant à elle tourna la tête en direction de l’autre Khajiit. Une petite moue se dessina sur son visage, en estimant que son compagnon d’arme avait choisi l’adversaire le plus faible. Du moins, c’est ce qu’elle pensait. A mesure que l’homme-chat se rapprochait, elle remarqua qu’il était un Ohmes-raht. Surement pour cette raison qu’elle ne constata que en retard qu’il était aussi félin que le pouvait être son joyeux camarade. Elle adressa une prière à Xarxes, le remerciant qu’une fois de plus la situation ne soit pas la pire qu’elle puisse imaginer. Elle aurait pu devoir affronter un Cathay-raht, ce qui aurait été plus gênant.

    Une de ses mains glissa le long de son dos sous sa cape de fourrure, et soutira à son carquois une flèche. L’autre rencontra les lanières de cuir plus haut, en dehors de sa cape, pour détaché son arc. L’action était lente, et semblait lasse. Une preuve visible qu’Eïffy aurait sous-estimé son adversaire qui n’eue pas la réflexion de continuer à marcher en voyant les armes sorties. Tirant sa trique qui pendouillait à sa ceinture, il tapa le morceau de bois contre la paume de sa main. Son aspect-félin, bien que trop proche des humains, le rendait visiblement plus vif qu’un mercenaire lambda. Il chargea la Bosmer la tête baissée en émettant un râlement constant, se voulant intimidant.

    « Qu’ils croient que tu les sous-estimes. Ils te sous-estimerons ». C’était l’un des enseignements de son défunt mentor, Nedhelorn. Avec ce genre de mercenaire, il était facile d’appliquer ce genre de ruse. Facilement frustré, et de nature agité. Il suffit de lui faire croire que l’on se pense suffisamment supérieur pour qu’ils s’énervent et vous considère comme un rat à broyer sous une botte de fer. C’est ce que faisait le Khajiit. Le félin avait baissé la tête, et incliné son arme de telle manière qu’il souhaitait embrocher sa cible.

    Cependant, au dernier moment, la Bosmer se décala en écrasant le pied contre l’arrière du genou du Khajiit dans un même mouvement, plutôt fluide, elle s’était préparer à saisir l’instant propice. Ce n’était pas une tactique très honorable. Le genre de technique que l’on n’utilise pas lors des affrontements avec les beaux chevaliers sur les champs de batailles. Une manière roublarde de mettre son adversaire à terre. L’Ohmes-rath vacilla avec un grognement de douleur, une moue déformant son visage en laissant voir ses canines. Et finalement, il finit sa course en s’étalant au sol contre des morceaux de bois inutilisables oubliés par terre. En se retournant pour rebondir sur son geste, il estima que finalement, il ne pourrait pas reprendre le combat.

    Le fluide chaud coulait le plus de son corps, un râle d’agonie lui était tirer dans un sinistre écho. La flèche décoché à bout portant avait transpercé l’épaule entres la plaque de son avant-bras et son épaulière. Une autre lui avait cloué le genou en l’empalant au sol sur de ce bois seché et craquelant dont il n’aurait pas été difficile d’en extirper la flèche. Elle-même n’était de toute façon pas difficile à briser. Malgré tout, le Khajiit de donna pas plus d’effort. Il n’avait pas autant de hargne que ses congénères d’une autre morphologie. Plissant légèrement les yeux, il observa Eïffy avec peine. Sans demander à haute voix la pitié, il la réclama cependant de par son attitude rabattue. Souffrant et s’avouant vaincu en restant sur place.

    Alors que le combat était surement censé être achevé, c’était une autre chose dans l’esprit de la Bosmer. Revenant à la charge la vision d’elle-même dont le crâne aurait pu être éclatée contre la table du petit tripot. D’un coup, elle perdit son sang-froid. Son regard devint de glace en détaillant le Khajiit qui eut un frisson. Il ne voyait là plus une mission simple d’un Altmer agité. Il n’aurait jamais pensé que la tournure serait telle qu’il pourrait en arriver jusqu’à la. Ce mercenaire ressentait ce qu’il n’avait jamais encore vécu jusque-là, et cette dernière sensation le figea plus que la reddition dont il faisait preuve. Il se sentait à la fin de son voyage


    « Var dar, renrij. »


    D’un ton froid, assassin, Eïffy décida d’offrir pour dernière parole un dialecte en Ta’agra. Ce foutant bien entendu si l’Ohmes-rath était capable de le comprendre ou pas. Elle avait de toute façon tirée la longue dague en argent qu’elle avait à l’arrière de sa ceinture. La lame fendit l’air d’un coup sec, et ouvrir la gorge de l’homme-chat qui s’essaya à un gargouillement semblable à une injure. Ou même une malédiction, de toute façons, il était condamné. Son agonie ne fut pas longue, puisque le déchainement sauvage de la Bosmer cessa quand sa botte en plaque rencontra le crâne du mourant. Elle venait de produire ce qu’elle avait craint dans son imagination, fardeau de ses crises passagères de folie paranoïaque.

    Son geste s’acheva quand elle se retourna en mettant l’Altmer pleurant à genou en joug d’une nouvelle flèche. Essayant de calmer ses propres frayeurs qui en faisaient une combattante zélée. Un tremblement rendait cependant difficile d’ajusté la ligne de son tir si elle devait en arriver jusqu’à achever une autre personne. Et après avoir tué ce mercenaire, elle avait perdu le goût du sang.

    Pendant ce temps lors du combat entre Cley’Am et son adversaire Altmer, le Khajiit pourra voir quelques ombres tomber du ciel, au début mal ajusté. Les sons de ses objets tapant contre le sol étaient facilement identifiable, de simples petits caillou. En effet, sur une hauteur improvisé et vraisemblablement instable, un petit garçon se tenait là. Bien que la peur au ventre, il balançait de ses maigres forces les petites pierres vers l’adversaire de l’homme-chat. Quelques larmes coulaient à cause de la pression. Malgré ça, le jeune humain originaire de Cyrodill escomptait bien rembourser la dette qu’il avait envers le félin.

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    Message par Cleyam Sam 1 Fév - 15:05

    Cley'am, dans la situation présente, n'était pas suffisamment bon bretteur pour se permettre de regarder comment se débrouillait sa nouvelle alliée. Il fallait dire qu'il n'avait pas eu la formation militaire la plus longue qui soit, et il avait quitté le Fasiiri'ja-kha'jay d'Ehpak'Krin bien avant de complètement maîtriser la Rawlith Khaj. C'était d'ailleurs un point que le haut-elfe avait sans doute fini par remarquer, en voyant la technique très défensive adoptée par son opposant, qui se contentait, semble-t-il, d'essayer d'éviter de prendre les coups, en lui laissant l'initiative sans guère contre-attaquer. La première partie du combat s'avéra donc pour le moins peu intéressante à décrire, consistant pour ainsi dire à un simple déluge de coups sur le bouclier du chat.

    Cependant, c'est à ce fameux moment où l'elfe parvint à porter un premier coup au khajiit, en entaillant son budi, que la tendance se renversa. Le bras légèrement ankylosé par le choc, le félin d'Elsweyr se doutait bien que les prochaines secondes seraient mises à profit par l'ambidextre pour le mettre en pièce. Bien qu'il ait laissé l'ennemi se fatiguer sur sa défense, il n'était plus en état de poursuivre ainsi, et joua la carte de la surprise. On se retrouvait rarement face à des khajiits capables de jeter des sorts, ces derniers se concentrant majoritairement sur la maîtrise d'arts martiaux ou sur leur capacité à assener des coups de dagues dans le dos. Pourtant, c'était le cas de Cley'am.

    Pour des raisons obscures, sa patte gauche se mit à briller d'un éclat d'une blancheur pure, non sans rappeler la lumière de l'aube. Dans le creux de celle-ci, une sorte de fluide intangible flottait, comme entravé entre ses doigts, et se mouvait légèrement, comme doté d'une vie propre. Sans crier gare, et surtout sans laisser le temps à l'altmer de prendre conscience de ce retournement de situation malheureux pour lui, il fit un geste vif du bras dans sa direction, libérant la lueur aussi funeste que belle, qui fusa tel un trait blanc tracé dans la rétine de tous les spectateurs du phénomène. Le javelot opalescent transperça le mercenaire au niveau du visage, brûlant instantanément une partie de celui-ci. Cela ravagea son nez, dont les vestiges se rabougrirent en grillant, et lui coûta un œil, qui éclata à cause de la chaleur. Dans son élan, l'éclat lui emporta également une oreille, ainsi que la majorité de sa belle chevelure d'argent.

    Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette démonstration impressionnante des ressources cachées du chat, qui pour sa part restait de marbre devant ce spectacle atroce, n'arrêta pas l'elfe. Bien que le reste de ses cheveux continuait d'être léché par des flammes blanches, et que le sang mêlé aux morceaux de chairs carbonisés dégoulinait sur son torse, il passa à l'attaque. Mu par une folie furieuse motivée par la douleur, dont l'ampleur avait du lui ravager l'esprit, il décida qu'il n'avait plus d'autre raison d'exister que de détruire ce khajiit comme il l'avait lui-même détruit. Sans aucun doute aurait-il pu atteindre au moins partiellement son but, étant donné la force de sa haine, s'il n'avait pas été une fois encore surpris par un facteur pour le moins imprévisible.

    Tandis qu'il s'apprêtait à réduire cette boule de poils arrogante en charpie, sa course fut stoppée nette par un projectile incongru. Sorti de nulle part, une tuile suivit le trajet emprunté jusqu'alors par de petits cailloux inoffensifs, et vint d'écraser sur la partie du visage déjà fort malmenée du condamné. De la hauteur elle avait été larguée, elle avait prit une vitesse suffisante pour assommer n'importe qui n'ayant pas porté un casque à ce moment-là, ce qui était le cas de l'altmer. La différence notoire était que l'os du crâne de cette partie de sa tête avait déjà à moitié été fondue par un feu de lumière, le rendant bien moins solide. Aussi, avant même d'avoir pu se satisfaire de la vue du sang du chat, le haut-elfe s'effondra, accompagné dans sa chute d'une nouvelle gerbe de sang et de bouts de cervelle, qui mirent fin à sa souffrance.

    Vérifiant la patte d'où il avait envoyé son sort, Cley'am fut satisfait de voir qu'il avait su utiliser à la perfection le don dont l'avait gratifié Azurah pour ses prières, et la remercia à nouveau pour cela à voix basse. Il jeta un œil à Eïffy, juste à temps pour voir qu'elle se dirigeait vers le khajiit, cloué à terre par ses flèches. Il n'était pas naïf au point d'ignorer ce qui allait suivre, et bien qu'il n'apprécia pas beaucoup l'idée de voir l'un de ses frères quitter Nirni, il accepta le choix de la bosmer. Il ne regarda cependant pas la scène, et préféra baisser les yeux vers sa victime, tout en réajustant les sangles de son bouclier. Il n'était pas quelqu'un de sanguinaire, et n'appréciait pas tuer de sang froid, aussi ne tira-t-il pas de satisfaction particulière du spectacle écœurant qui s'étendant sous ses yeux. Néanmoins, il était content d'être à sa place et non pas l'inverse, aussi remercia-t-il encore Azurah pour son assistance, et décida de ne plus y penser.

    Quand il leva la tête, il ne vit plus la moindre trace du gamin, ce qui le rassura, dans un sens. Le ja'humain devait avoir estimé que sa dette était remboursée, et s'était enfui sans demander son reste pour ne pas être mêlé à cette histoire, lorsque le Thalmor finirait par retrouver les corps. En ce sens, il avait agit en vrai khajiit, et le chat trouva cela à la fois amusant et réconfortant pour l'avenir de l'espèce humaine, en ces temps troublés. Enfin, il se tourna vers le dernier contretemps à leur mission, prenant la forme d'un énième altmer à moitié écroulé à cause d'un simple couteau de lancer, et dont l'air éberlué passait sans arrêt de lui à la bosmer qui finissait sa sale besogne un peu en retrait. Lorsqu'elle se retourna pour le mettre en joug, le chat nota son teint devenu plus pâle.

    Il s'approcha d'elle, s'efforçant à garder un air badin, et posa sa patte sur son bras, l'incitant à baisser son arme. Le regard qu'il lui jeta était entendu : il s'en occuperait. Il l'attira légèrement à part, sachant de toute manière que le dernier témoin de leur entrevue n'irait pas bien loin, et lui détailla légèrement leur mission :

    « - Le khajiit a eut le temps de finir la lecture-rrr. Eïffy doit se rendre au Quartier d'Ambre, et trouver le manoir de Gaedon-mrrr. L'altmer est un elfe important-rrr. Un politicien qui pourrait freiner les intérêts du Thalmor-rrr. »


    La mission avait en effet tout l'air d'un règlement de compte entre politiciens digne de la Morag Tong dunmer. Cley'am n'était pas vraiment certain d'apprécier se retrouver ainsi placé dans la fourrure du bourreau, mais il fallait bien admettre que la solde pour une telle mission, ainsi que leur silence, était plus que raisonnable. Il ajouta :

    « - Le khajiit doit aller se préparer-rrr. Il retrouvera Eïffy dans le Quartier d'Ambre, devant la maison de la cible-mrrr. Agissons vite-mrrr. La nuit en est à sa moitié, et Azurah viendra bientôt lever le voile-rrr ! »

    Sur ces derniers mots, il fit un signe de tête amical à l'elfe, lui assena une tape amicale sur l'épaule pour essayer de la faire se ressaisir, puis se retourna vers leur petit problème encore recroquevillé à terre, attendant que l'elfe ne s'en aille avant d'agir. Dans l'obscurité, seuls ses yeux, fixes et perçants, était visibles pour l'altmer, posés sur lui.
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    Message par Vendimus Mar 4 Fév - 14:03

    Sa main trembla l’espace d’un instant, et elle craignait décocher sa flèche sans même le vouloir. Une pulsation l’empêcha de tirer, et elle détendue la corde de son arc avant de faire une bêtise que le Khajiit ne souhaitait pas. Le calme revint. Son esprit reprit un peu d’une lucidité. Son regard passa sur Cley’am pour détaillé son nouveau camarade qui dut aussi affronter un adversaire, qu’elle rechercha vaguement. Il glissa au sol, une tuile ayant ravagé un visage fondue. Les images se troublaient un peu, comme des flashs étranges. Encore une fois, son esprit lui jouait des tours.

    Sa main tremblait un peu, inconsciemment, l’enchainement de ses visions l’avait elle-même détruite intérieurement. Elle se maudissait. Maudissait sa capacité à voir le pire, et à s’en ronger le cerveau suffisamment pour en avoir peur. Son regard rechercha toutes les choses des environs. En commençant par le petit humain de Cyrodill. Bien que ce soit un défaut mental, son état de sur-agitation lui offrait une capacité de détection impressionnante. L’on peut nommer ça l’instinct de survie. Dès alors capable de trouver rapidement des adversaires dans les environs, mais surtout les cachettes et les sorties d’urgences.

    Elle aperçue la silhouette de l’enfant, mais les mots du Khajiit la retinrent à nouveau avant d’effectué un nouvel acte stupide. Bien qu’avec une perception accrue, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un fardeau et non d’une capacité. Dans un tel état, elle aurait pu bondir sur une hauteur pour poursuivre l’enfant, et Xarxes sait ce qu’il se serait passé. A travers les décombres de sa pensé, un nouvel éclair de lucidité apparut. Alors qu’elle glissait doucement la flèche destinée au crâne de l’Altmer dans son carquois, la Bosmer hocha la tête.


    « - Le khajiit a eut le temps de finir la lecture-rrr. Eïffy doit se rendre au Quartier d'Ambre, et trouver le manoir de Gaedon-mrrr. L'altmer est un elfe important-rrr. Un politicien qui pourrait freiner les intérêts du Thalmor-rrr. »

    De sa bouche se glissa un très rapide « D’accord » .Comme un souffle hasardeux, elle n’avait pas attendu de réponse ou quoi que ce soit d’autres. Elle avait entendu son but, son objectif. Dans un tel moment, il n’y avait plus d’une Eïffy tétanisée ou pessimiste. Elle venait de vivre un instant de sa folie, et n’avait pas pu s’en défaire au repos. Dans un tel moment, la Bosmer venait de devenir un être froid, calculateur dont l’objectif passait avant tout. Son esprit devint clair, et les tremblements de sa vision cessèrent doucement.

    Fonçant en direction d’une bâtisse, elle grimpa sur le rebord. Jouant de son agilité, elle évitait les ruelles illuminées par des lampes éparpillées. Les ombres des arbres étaient absentes, mais ses grossières ombres venant des masures étaient d’autant aussi utile pour se fondre à l’intérieur. Ce n’était pas une Lame noire, et son armure la gênait, mais elle avait l’habitude. Eïffy était une roublarde. Une combattante de bas-fond loin de l’honneur du chevalier ou de la bravoure du soldat. Mais sa capacité à se fondre dans les ombres et d’en surgir en un instant était une qualité qu’elle trouvait plus appréciable.

    Du moins, c’est ce que son mentor lui avait toujours enseigné. Et après lui, certains de ses anciens camarades de l’Ordre des guerriers. Continuant d’ombres en ombres, elle surprit une personne guettant les environs. Elle mit un temps à comprendre qu’il ne portait pas les autours communs des gardes de Prime-tenure. Plus d’ornementations, un air plus strict. Finalement, elle l’attrapa par la gorge, en le tirant en arrière. Une main sur sa bouche l’empêchait d’hurler, et son esprit chuta petit à petit dans l’inconscience. Et juste dans cet état.

    Il fallut un long moment à Eïffy pour se retenir de tirer sa longue dague en argent. En regardant ce garde, elle vit d’un coup des sortes de lueurs. Un instant lui fit comprendre qu’il ne s’agissait encore que d’un tour joué par son cerveau, et elle le chassa rapidement. Cependant, elle comprit tout de même que sa volonté lui avait fait repérer les points vitaux de sa cible pour y loger sa longue lame. Mais en se surprenant elle-même, elle jugea avoir suffisamment massacré pour le moment. Si Xarxes lui en donnait l’opportunité, la Bosmer préféra ne plus faire couler plus de sang.

    Pourquoi avoir mis ce garde à terre ? Pourquoi l’avoir glisser dans son ombre pour le laisser gésir au sol ? Il ne s’agissait pas simplement de son armure et posture plus strict et intimidante qui donna envie à la Bosmer dans un coup de zèle de réussir à envoyer un Altmer plutôt robuste vagabondé dans ses songes. Cependant en levant la tête, elle aperçue une pancarte qu’elle put déchiffrer sans mal. Son regard habitué à la nuit et à des tirs de précisions à la lueur de Masser ou Secunda.


    « Quartier d’Ambre. »
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    Message par Cleyam Mar 4 Fév - 20:08

    Le khajiit observa avec une certaine perplexité l'apparent trouble qui avait envahi la bosmer, suite à ce premier massacre. Ce n'était visiblement pas la première fois qu'elle prenait la vie de quelqu'un, vu la manière dont elle se battait, mais cela ne semblait pas l'avoir laissée indifférente. Lui-même n'avait jamais réellement eu d'état-d'âme à tuer, tant qu'il s'agissait d'adversaires pouvant attenter à sa propre existence, et ne pouvait sûrement pas être en mesure de saisir l'ampleur du trouble qui emplissait Eïffy. De toute manière, c'est dans ce genre de situation qu'un observateur extérieur serait à même de mesurer les différences notables de psychologie entre deux espèces aussi différentes que les habitants d'Elsweyr et Val-Boisée.

    Il n'eut guère l'occasion d'épiloguer sur ce constat, sur lequel il n'avait de toute manière pas l'attention de s'étendre, puisque l'elfe se mit soudain en mouvement. Dès qu'il lui eut énoncé la nature de sa mission de repérage, elle reprit un air plus déterminé, et disparut dans la nuit, tournant au coin de la rue. Dès lors, le silence retomba dans la petite ruelle sordide, dont les pavés descellés laissaient les mares de sang s'étendre en de petites flaques écarlates. Juste sous ses pattes, qu'il gardait volontairement à une distance raisonnable du liquide poisseux, le cadavre de son adversaire avait encore des soubresauts nerveux dus à l'état déplorable de sa boîte crânienne. Le silence, néanmoins, était de temps à autre interrompu par les gémissements de l'altmer.

    S'approchant de lui, il refixa son bouclier dans son dos à l'aide de l'ingénieux système de harnais qu'il utilisait, puis rengaina son sabre. Le haut-elfe, qui avait tout de même perdu pas mal de sang, depuis tout à l'heure, le regardait approcher en tremblotant, le teint pâle et les yeux fous. L'homme-chat s'accroupit devant lui, le saisit par le col et approcha son visage apeuré du sien. Durant quelques instants qui lui parurent interminable, le vaincu dut supporter le regard fixe du khajiit, qui semblait chercher quelque chose dans le fond de ses pupilles, de la même manière qu'il avait pu le faire avec Eïffy ou le jeune mendiant auparavant. Enfin, il s'écarta un peu et, plissant les yeux, lui susurra de sa voix posée :

    « - Le khajiit se demande-rrr. L'égaré à la peau dorée ne connaîtrait pas une certaine Rayven-mrrr ? »


    Toujours empli d'effroi, la réponse du mer se résuma en un hochement négatif de la tête, ayant sans doute la gorge trop nouée pour pouvoir articuler la moindre parole. Cley'am soupira, une certaine résignation mêlée de tristesse emplissant momentanément son visage, tandis que ses oreilles s'affaissaient légèrement. Il hocha doucement du chef, et rétorqua :

    « - Le khajiit s'en doutait bien-mrrr. »

    Ses yeux clairs se levèrent, observant la parcelle du ciel nocturne encore visible dans cette petite allée. D'ici, seules quelques étoiles étaient visibles. Dans l'absolu, cela aurait pu être une nuit agréable, surtout pour une première nuit de liberté après longtemps. L'altmer était troublé par la réaction du khajiit, mais n'osa pas profiter de sa rêverie pour essayer de lui faire du mal, ayant déjà trop de fois goûté à la défaite contre le duo nouvellement formé, et étant trop lâche pour tenter à nouveau la chance. Bien mal lui en prit, il le comprit, lorsque les yeux à la pupille fendue se fixèrent à nouveau sur lui, accompagnés des mots fatals :

    « - Une dernière prière pour tes dieux, altmer -rrr ? »

    Écarquillant les yeux, l'elfe essaya de se redresser à la hâte, pour fuir les griffes de son bourreau, mais oublia sans doute que celui-ci le tenait toujours par le col. D'un geste brusque, Cley'am tira sur son vêtement et le ramena vers le sol, l'envoyant se cogner le crâne contre les pavés dans un bruit sourd et un cri étouffé. Il avait deux choix : laisser cet inconscient en vie, et risquer d'être dénoncé au Thalmor, ou le tuer et gagner un peu de temps. Le choix était assez simple, en vérité, et n'avait rien d'un dilemme, dans l'esprit égoïste de l'homme-chat pragmatique. Il égorgea de ses griffes l'altmer inconscient, ce qui eut le mérite de lui éviter de souffrir, puis se redressa sans plus de cérémonie en le laissant convulser à terre.

    Il se hâta de sortir de la rue, du côté opposé aux quais, et se retrouva en quelques minutes à nouveau plonger dans la ville de Prime-tenure, se mouvant avec vivacité dans ses rues éclairées par des lampadaires magiques. Il vérifia vaguement qu'il n'avait pas l'air trop suspicieux, à la sortie de son affrontement, mais estima tout de même préférable de longer les murs, pour éviter de tomber sur une brigade du Thalmor. S'il essayait à ce point d'éviter la police politique du Domaine, celle-là même qui l'engageait pour l'heure, c'était parce qu'il sortait tout juste de leurs geôles, dont on l'avait extrait pour mettre à profit ses talents, et pour pouvoir lui faire porter le chapeau en cas d'échec de leur mission. Pendant un instant, il se demanda si cette Eïffy était elle aussi sur la sellette, où s'il était le seul bouc-émissaire de secours de la bande.

    De toute manière, sa mission était capitale, pour sa propre survie. S'il souhaitait pouvoir quitter l'Archipel en tant que chat libre, il devait venir à bout de ce Gaedon, quand bien même ses idéaux étaient louables. Plongé dans ses pensées, il chemina jusqu'à être revenu à l'auberge où il avait laissé la majorité de ses affaires. Sans se soucier des consommateurs présents dans la salle ou du tenancier qui le regardait d'un œil suspicieux, il monta dans sa chambre. Il retira rapidement budi et cotte de maille, puis tâcha de renfiler l'étoffe par en dessous, puis d'enfiler son ensemble de cuir et ses quelques renforts de plate finalisant son équipement. Enfin, il mit dans une petite sacoche ses objets précieux, avec lesquels il comptait fuir si jamais la situation devait dégénérer, et laissa les vêtements superflus et autres babioles dénuées d'intérêt, qu'on lui avait rendu à sa sortie de prison.

    Le trajet jusqu'à l'auberge, puis ses préparatifs, ne lui prirent pas plus d'un quart d'heure. Durant ce laps de temps, Cley'am espéra que la bosmer avait réussi à repérer la propriété de Gaedon et à en étudier la géographie, ou que tout du moins, elle l'aurait fait avant qu'il ne la rejoigne. On l'avait assuré qu'il s'agissait une personne douée, et bien que sa première impression avait été positive, il préférait se méfier de cette potentielle associée de ses anciens tortionnaires. Toujours est-il qu'il redescendit dans la salle commune, se fit indiquer la route du Quartier d'Ambre, puis ressortit dans l'obscurité, mieux équipé et prêt pour passer à l'action, son sabre et son bouclier toujours à ses côtés.

    Peu après, le khajiit débarqua dans cette rue fortement décorée, par des allées entretenues aux bosquets taillés au millimètre près et des lampadaires magiques aux formes alambiquées. Son regard luminescent jeta des coups d’œil à la ronde, cherchant où avait bien pu se fourrer la bosmer à l'esprit troublé.
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    Message par Vendimus Jeu 6 Fév - 20:21

    Tandis qu’elle attendait dans l’ombre que la patrouille de gardes communs de Prime-tenure passe. La Bosmer attendait paisiblement dans son coin entres une caisse et le mur d’une demeure qui avait l’air paisible. Surtout depuis qu’elle avait envoyé le jardinier ivre finir sa nuit à l’auberge avec quelques pièces d’or. Elle aurait pu l’assommer, ou pire, lui trancher la gorge sans un autre bruit que les gargouillis gutturales que sa gorge tranchée aurait produite. Et au lieu de ça, un homme innocent riait et remuait surement sa chope avec d’autres travailleurs éreintés. En fermant un peu les yeux, Eïffy trouva un maigre réconfort dans ses songes. Tout en ayant cette pensée d’avoir pour une fois bien fait.

    Son esprit revit la raison pour laquelle elle avait navigué sur cette petite embarcation. Et pourquoi elle avait eu le luxe d’avoir du confort par rapport aux autres citadins aux richesses éphémères. Elle renvoyait dans cette bride de pensée cet être encapuchonné dont le luxe et la taille trahissait surement la parenté avec la race des Altmer. De toute façon, il était du Thalmor. Il s’exprimait lentement en se donnant un effet facile à reconnaitre comme la volonté de faire peur. Il voulait que monte l’angoisse dans la poitrine de la Bosmer qui l’observait. Tandis qu’elle essayait de rester de marbre, comprenant bien qu’il s’agissait d’une épreuve. Pour ce genre de mission, il fallait un sang-froid à l’épreuve de la peur et du doute. La marque d’un assassin. Eïffy n’était pas à proprement parler ce genre de personne, mais elle en avait les qualités, et tristement. Elle le savait.

    Le haut-elfe lui murmura le code qu’elle devait savoir, et elle crut que cela s’arrêterait là. Cependant, ce n’était que le début de cette péripétie. Le poing gantelet de plaque avant rencontré le ventre de la Bosmer dans un lourd impact. Elle n’aurait que courber l’échine, chutant sur les genoux, s’il n’avait pas effectué un sort en même temps. La plongeant dans les songes en gravant son indication au fond de sa pensée. Son réveil se fit dans ce navire, flottant doucement sur les eaux calmes. Elle avait tout : Son équipement, et plus encore. Un peu d’or, de nourriture, et ce petit papier avec inscrit.
    « Souviens-toi, ne nous trahis pas. ».

    A ce moment-là, une grande peur s’était installée dans le cœur de la Bosmer qui la fit frémir. Comment as-t ‘elle put finir dans une telle situation ? Sous pression d’un sinistre personnage pouvant la mettre à mort si elle échouait. Du moins, si elle ne mourrait pas lors de cette mission. Elle avait besoin d’or et d’une occupation, et c’était cet Altmer qui l’avait trouvé pour en faire l’objet d’une volonté aussi sinistre qu’elle pourrait le devenir. Quand elle aura découvert néanmoins sa mission. Et d’un coup, la pensée se brisa, ses troubles cessèrent, et elle ouvrit les yeux : La voix était libre.

    Prenant sur elle pour vider de son esprit la peur qui venait de naître en lui serrant les boyaux. Elle fonçant en avant pour bondir par de là la barrière qui se dressait entre elle et la prochaine rue. Elle avait aperçue celle-ci plus loin, jugeant qu’elle était vie et suffisamment petite pour qu’elle n’intéresse pas la garde. Cependant, comme souvent, l’on ne peut pas tout prévoir. En haut de la barrière, elle vit un garde qui se délivrait de l’oppression de sa vessie. Celui-ci levant la tête, dans un petit bruit de surprise stupide.

    Rechutant en visant l’ombre la plus proche, l’un de ses genoux atteins le garde n’ayant pas encore compris ce qu’il se passait. Lui aussi, était un Bosmer visiblement. Mal à l’aise dans sa tenue, il n’eue pas le temps de réagir, et son casque mal ajusté lui ôtait une partie de la vue. Le genou lui écrasa le nez, celui-ci se brisa sous l’impact. Essayant de retirer la lame du fourreau dont il n’avait pas l’habitude, il remua un peu. Puis il perdit l’envie de continuer de se débattre ou d’appeler les autres quand il sentit une lame devant sa gorge.

    Quelques questions seulement suffirent à ajusté le fil de son destin : arrivait-il à son terme ? Il n’en savait rien. Il ne savait pas si répondre avait un sens, mais il le faisait. Pourquoi ? Car la première question fut :
    « As-tu une famille qui t’attend ? ». Il en avait une, plus encore. Il avait un enfant qui l’attendait. La coopération fut brève, et le garde donna une information banale pour lui. Il aurait même pu la donner à un voyageur, mais la donner à ce qui ressemblait au mieux à un membre de la confrérie noire de par son acte. Il n’avait de toute façons plus rien à perdre, et puis…

    Et puis rien. Il ne sentit pas le liquide chaud qui aurait du lui glisser de la gorge et se répandre sur sa tenue. Il ne sentait rien d’autre que le vent. Mais un élan de zélé suffit à le faire se retourner dans un hoquet de surprise pour essayer de voir la personne qui venait de l’épargner quelques instants plus tôt. Cependant, la rencontre fut bien différente. En effet, ce fut sa mâchoire qui rencontra le manche de l’arme. Étalé au sol dans une inconscience qui serait surement suffisante, la Bosmer continua sa route.

    Une ruelle, deux, et il y avait de plus en plus de ses gardes à l’allure de statue immobile. En continuant sa route à travers les ombres, elle atteins sa destination sans avoir miraculeusement besoin de massacrer plus de ses gardes. Se faufilant à travers ce qu’elle pouvait : quelques fourrés trop bien taillés, arrière de mur. Elle arriva finalement à hauteur après une petite escalade contre une façade. Si le garde ne lui avait pas mentit, et le surplus de combattant errant même en patrouille par ici, elle jugea que c’était le bon endroit. Oubliant la discrétion, et dans un petit geste acrobatique pour se redresse, elle entreprit de passer à travers la fenêtre pour rentrer dans la demeure. Après avoir abaissé sa capuche verdâtre à la couleur de son écharpe.

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    Message par Cleyam Jeu 6 Fév - 22:24

    Le khajiit se gratta le menton, perplexe. Cela faisait un bon quart d'heure qu'il errait dans le quartier d'Ambre si bien nommé, dont les pavés avaient cette couleur si caractéristique. Néanmoins, n'ayant jamais été la personne la plus sensible à ce genre de détails architecturaux, surtout lorsqu'il s'agissait d'architecture altmer, il se trouvait bien peiné de n'avoir que ça à se mettre sous la dent. Concrètement, il avait beau chercher de toute part, vision nocturne ou pas, il n'y avait pas la moindre trace de la bosmer dans les environs. Il avait pourtant bien été clair, lui semblait-il. Ils devaient se rejoindre dans la ruelle, devant la maison de la cible. Où était-ce dedans ? A vrai dire, cette dernière bouchée de sucrelune qu'il avait pris pour se détendre avait tendance à lui embrouiller l'esprit, si bien qu'il ne savait plus guère où il en était.

    Quelques minutes suffirent à ce qu'il reprenne sa lucidité, après ce bref instant où son cerveau fut noyé sous un flux de bien-être grisant. Il jeta un nouveau coup d’œil à la ronde, et ne rencontra encore une fois qu'une large rue déserte. Peut-être que la bosmer avait essayé de le doubler, en fin de compte ? L'une de ses Mères de Clan lui avait souvent répété, lorsqu'il n'était encore qu'un chaton, que les elfes tout comme les humains aimaient agir de manière stupide pour prouver leur pseudo-supériorité sur les khajiits. Il lâcha quelques mots de prière pour Baan'Dar, lui demandant que si, dans l'absolue, Eïffy avait décidé de se la jouer solitaire, elle ait au moins la décence de réussir la mission et de lui servir sa liberté toute cuite, sans qu'il n'ait à bouger le bout de la queue.

    Cela dit, cette possibilité lui paraissait assez improbable. La femme aux yeux ocres ne lui avait pas paru particulièrement téméraire, bien au contraire, malgré ses sautes d'humeur dévastatrices, et souhaitait sûrement éviter de mettre fin prématurément à ses jours. Flânant encore un peu, suivant la danse de Jone et Jode dans le ciel d'un œil distrait, il finit par tomber nez-à-nez avec une des patrouilles de garde que la bosmer avait si habillement évité. Avec une crédibilité stupéfiante, héritage de l'expérience, il mima les mimiques d'un mendiant et demanda l'aumône d'une voix chevrotante aux altmers, qui lui demandèrent de circuler sans plus insister, le laissant donc poursuivre sa route. Il pensait être définitivement débarrassé de la suspicion des autorités locales, qui l'avaient sans doute déjà obligé, mais fut surpris par un nouveau facteur.

    Sorti de nul part, l'air un peu ahuri, un bosmer portant la livret d'un garde privé au service d'un quelconque noble local, le percuta tandis qu'il courait dans la direction dont était partie la patrouille. Il tomba à terre, ne parvenant pas dans son geste maladroit à déstabiliser le grand félin bien campé sur ses pattes, qui l'aida néanmoins à se lever avec une certaine sollicitude. De sa voix ronronnante, Cley'am s'enquit du trouble qui emplissait l'âme de l'elfe, qui le renseigna sans tarder de la terrible aventure dont il venait d'être la victime. Le khajiit fit mine d'être extrêmement surpris et choqué de la violence et de la barbarie dont pouvaient faire preuve les frères « incivilités » de l'elfe des bois. En ce sens, la réputation des khajiits d'être excellents menteurs était tout à fait justifiée, et Rahjin Pas-Léger aurait sûrement été fier du chat.

    Il s'enquit de la santé du garde, et lui assura avec beaucoup de « sincérité » que la pâleur de son teint était inquiétante. Il insista pour qu'il s'asseye un instant sur un banc avant d'aller prévenir la patrouille, et lui offrit un biscuit pour l'aider à reprendre des couleurs, pâtisserie qu'il saupoudra allégrement de sucre de lune auparavant. Lorsque le bosmer goûta à ce cadeau offert par un passant si intègre et si prévenant, il le trouva délicieux, et se sentit peu à peu apaisé par la présence de l'homme-chat. Puis, sans doute euphorique d'avoir échappé de si près à la mort, il se mit à rire de bon cœur, tandis qu'autour de lui, la nuit lui semblait d'une beauté incommensurable, si obscure et pourtant si colorée, et remplie de formes étranges. Lorsqu'il crut entendre le bosquet à proximité lui parler de manière suave, il en oublia même qu'il n'était pas en Val-Boisé, et qu'Yffre n'avait aucun pouvoir dans l'Archipel. Il se mit à enlacer l'arbuste, délirant de plus en plus.

    De son côté, Cley'am affichait un sourire amusé, tout en regardant le spectacle pourtant attristant de l'elfe se laissant submerger par un abus de sucre. Il savait, cela dit, que le bougre se réveillerait au matin avec une migraine atroce et l'impression d'avoir passé la pire soirée de sa vie, mais cela valait sans doute mieux que de jamais se réveiller. Sans davantage penser à cette énième victime collatérale de la chasseuse de Val-Boisé, il continua de déambuler dans les rues, jusqu'à soudain repérer une ombre mouvante cheminer en direction d'un bâtiment massivement décoré. Il n'y aurait sans doute guère accordé d'attention, si l'ombre en question ne venait pas de bondir à travers la pelouse du-dit manoir pour s'engouffrer à l'intérieur de celui-ci d'une manière à la fois assez peu conventionnelle ni très légale.

    Sans s'en formaliser davantage, et en remerciant Azurah de cet heureux hasard qui l'avait ramené sur la piste de son audacieuse collègue et, à travers elle, de sa cible, il avança d'un bon pas. Il devint pour le moins enfantin, dès lors qu'il eut vu l'elfe s'y atteler, de trouver la faille dans les bosquets permettant de s’infiltrer dans les jardins. Se montrant un peu plus discret, il jugea toutefois plus adéquat de se faufiler à travers les arbustes taillés aux formes alambiquées, jusqu'à atteindre le mur du bâtiment. Dès lors, il chemina de fenêtre en fenêtre, observant discrètement l'intérieur de chaque salle, désertes à cette heure, et plongées dans l'obscurité. Soudain, il vit par l'une d'entre elles la silhouette d'Eïffy, essayant visiblement de se faire discrète. Il en déduit, par l'ombre de sa silhouette que les lunes avaient projeté dans la salle, qu'elle l'avait sûrement vu. Il lui fit un petit « coucou » d ela patte, tout sourire, et lui fit signe de lui ouvrir la fenêtre.
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    Message par Vendimus Dim 16 Fév - 17:15

    Visiblement, il n’y avait personne dans la salle. Cela était plutôt frustrant, et elle aurait aimé pouvoir bondir sur sa cible immédiatement. Mais les choses étaient semble-t-il plus compliqué qu’une simple envie.  Son regard eu un moment d’adaptation pour sortir de sa rêverie à la réalité. Désormais, elle se contentait d’identifié les lieux et de trouver les meilleurs cachettes instinctivement. Sous la table ? Idée stupide. Dans l’armoire ? Peut-être bien. Mais rapidement elle trouva le temps d’inspecté les livres, en tirant quelques-uns de ceux-ci encore poussiéreux. Soufflant dessus, n’y trouvant que quelques ouvrages de cuisines ou autres livres de détentes.

    Cependant, son esprit s’égara dans une réflexion un peu plus sinistre alors que son regard se perdait dans une fausse lecture en tournant des pages pour rien. Elle revoyait cet homme encapuchonné. Un Altmer, elle l’avait remarqué au teint de ses mains tremblantes légèrement. Bien que celles-ci semblaient osseuse et pâle, elle était sûre de la race de son commanditaire du Thalmor. Mais elle n’était pas sûre du sens de sa quête. Pourquoi devait-elle retrouver cet homme ? Devrait-elle le tué ? Ou juste le retrouver ? Dans sa tête, elle trouva le temps de former une image sinistre d’elle-même embrochant un innocent contre un peu avec sa grande lame.

    En reposant le livre, elle chassa ses interrogations pour se concentré sur sa mission. Tentant d’ouvrir sa perception en fermant un peu les yeux. Son regard entrainé ne pourrait pas détecter un adversaire derrière des murs, mais ses facultés de repérage le pourraient. Du moins, c’est ce qu’elle pensait, mais une odeur parfumée gênait son odorat, et les bruits de fond constant de la ville même de nuit rendait plus difficile à entendre ce qui aurait pu sembler des pas ou une respiration. Et bien qu’elle eue de mal à stabilité son état pour être en parfaite symbiose avec l’ambiance, elle fut perturbée. Quelques bruits étranges signalèrent que quelque chose cognait derrière elle. Sans attendre, elle se retourna en tirant sa longue dague.


    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] 275071eiffywtgf

    Le Khajiit était derrière la fenêtre, remuant sa patte dans sa direction avec un sourire qui lui fit perdre toute sa concentration. Comment pouvait-elle rester sérieuse, devant une telle situation ? Elle n’avait pas encore l’habitude des Khajiits à ce point. Et encore moins de celui-ci. Et petit à petit elle s’approcha, en se servant de sa dague pour ouvrir la fenêtre sans trop de bruit. Rapidement, elle tourna les talons, et marcha dans la direction opposé. Ses oreilles restèrent dressés à l’écoute du Khajiit, mais ça n’avait pas beaucoup de sens : Elle n’en ferait qu’à sa tête. Ainsi elle ouvrit brusquement la porte, oubliant le sens de la discrétion. Mais que cela faisait partie de son envie, car après se bruit lourd, elle fondit immédiatement dans la première cachette qu’elle découvrit dans un couloir aux allures bourgeois.

    Quelques vases, des tableaux plutôt de bonnes qualités, offrait une impression de luxe bien différent de l'ancienne salle. Le khajiit se trouvait certainement encore dans la bibliothèque, mais le fracas du bois avait alerté des bruits de pas rapides qui s’enchaînèrent d'un côté de la demeure. Un groupe arrivait rapidement, mais la Bosmer ne souhaitait pas être là quand ils viendraient avec la certaine volontés de les massacrés. Sans faire attention une nouvelle fois en son compagnon de mission, elle partie. A ce jour, elle n'avait pas grand estime de ceux qu'elle pouvait apprendre à connaitre. Ce qui la rongera plus tard en se souvenant de ses trahisons improvisés.

    Trois hommes arrivent, découvrant la porte bien ouverte, où ils s'attendaient à trouver un quelconque voleur inexpérimenté. Après leur passage, la Bosmer fila doucement vers le premier escalier possible pour y trouver l’étage. Là où elle mesurait qu’il y avait le plus de chance d’y trouver sa cible. Parcourant l’espace plutôt grand qui la séparait de Cley’am, un élan de compassion la traversa. Elle venait de l’utiliser comme leurre à un plan égoïste et improvisé. Et comme un dernier signe d’aide, deux lames de jets virevoltèrent et l’une trouva la gorge de l’un des hommes de main. Avec moins de chance, l’autre trouva son épaule, mais ils n’eurent pas de cible où jeter leur dévolu. La Bosmer avait déjà disparue en projetant sa dernière lame de jet dans un vase dans un autre couloir, faussant la piste de la fuite d’un complice potentiel.

    Son regard s’assombrit, tandis que sa main tirant sa longue dague, elle se sentait désarmée sans ses lames de jet. Mais ce qu’elle voulait surtout, c’était en finir. Et ainsi, sa botte plaqué trouva la porte de bois dans l’espoir de la défoncée pour entrer dans une prochaine salle.  Jugeant que sa cible pouvait s’y trouver.
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Cleyam Dim 16 Fév - 18:59

    Tout sourire, l'homme-chat s'introduisit à pas feutrés à l'intérieur de la bâtisse luxurieuse, dès lors que sa collègue de fortune eut daigné lui ouvrir une fenêtre, non sans une œillade surprise. Appréciant visiblement son entrée et l'effet qu'il avait su provoquer, il referma la fenêtre avec délicatesse. Il trouvait qu'en définitif, il s'en sortait plutôt bien. Il n'avait guère eu besoin de se fatiguer pour trouver un moyen de s'introduire dans le manoir, puisque la bosmer lui avait littéralement mâché le boulot. C'était assez déconcertant en soi, pour quelqu'un qui comme lui, avait toujours eu l'habitude de vivre et agir seul, depuis cette époque lointaine où ses pattes l'avaient conduit au-delà des frontières de son clan, puis de son pays. Déconcertant mais non moins agréable, décida-t-il, ou tout du moins, jusqu'à ce qu'il se retourne pour murmurer :

    « - L'elfe ne l'a pas oublié, mrrr ? »

    Il cligna des yeux, constatant que la blonde n'avait guère perdue de temps, s'engouffrant dans une autre pièce avec fracas, ce qui ne manqua pas de le faire grincer des dents. Il n'était pas dépourvue d'une certaine forme de fierté vis-à-vis de sa propre espèce, et avait tendance à s'estimer bien plus discret que la majorité des elfes et des humains. Le cas présent semblait confirmer sa théorie, bien qu'il eut sans doute préféré le vérifier en d'autres circonstances, ce qui était aussi un signe avant-coureur du début des ennuis. Sa queue s'agita nerveusement derrière lui, exécutant de ce fait la danse des deux lunes, un concept qui était tout à fait incompréhensible à quelqu'un d'autre qu'un khajiit. Dressées, ses oreilles entendirent bien avant de les voir les gardes qui se dirigeaient dans leur direction.

    Emboîtant le pas à la bosmer, il sortit de la bibliothèque déserte pour entrer dans un vaste vestibule peu après elle, dans lequel il reconnut quelques impressionnantes pièces de collections. Bien que loin d'être un expert en la matière, il remarqua des peintures altmers raffinées, associées à des sculptures en os bosmers, et à des étoffes bariolées khajiiti. Le mélange le surprit considérablement, et la seule raison pour laquelle il avait du échapper à l'elfe était qu'elle n'avait pas une vision aussi aiguisée que la sienne. Une vision qui lui permit d'ailleurs de la voir monter avec vivacité les escaliers, beaucoup plus discrète à présent. Cette même vision qui permit à la sécurité de le repérer tandis que, l'air incrédule, il comprenait qu'il venait de se faire rouler.

    Émergeant de plusieurs pièces en même temps, les trois individus encerclèrent en un rien de temps le chat, qui n'eut pas le temps de se cacher. En effet, la surprise liée à la trahison inexpliquée de sa partenaire venait de se voir remplacée par une surprise toute autre, liée à un second détail qui avait échappé à Eïffy, à cause de la pénombre. En effet, ce qui rendait les soldats l'encerclant aussi surprenants à ses yeux, c'était leur tenue couleur d'ébène et brodée de fil d'or, caractéristique du Thalmor. Les deux justiciars, vêtus d'armures complètes, ainsi que d'une lance et d'un bouclier, le dévisageaient d'un œil mauvais, tandis que légèrement en retrait, l'inquisiteur dans sa robe richement ornée s'appuyait avec condescendance sur son bâton.

    Sans chercher à jouer les héros, se sachant parfaitement vulnérable face à trois soldats d'élite du Domaine Aldmeri, le khajiit leva ses pattes en signe de soumission, laissant tomber son épée et son bouclier au sol. La fuite signifiait la mort, et le concept de dernier baroud d'honneur était tout à fait stupide aux yeux des siens. Bien que ne parvenant toujours pas à saisir la présence de ses employeurs ici, il préféra jouer la carte de la prudence, en attendant qu'une meilleure occasion d'agir se présente. Avec un ton de triomphe dans la voix, empli de cet orgueil si caractéristique des altmers vis-à-vis de ceux qu'ils jugent inférieurs, le sorcier lui lança :

    « - Et bien, le chat ? Tu pensais réellement pouvoir échapper à nos geôles en toute impunité ? Je ne sais pas ce que tu fais ici, mais tu n'as pas choisi de cambrioler le bon domaine ! Le Thal... »


    Bien que son discours aurait peut être pu éclairer le Fusozayiit sur la situation, il ne fut pas en mesure de le poursuivre, dès lors qu'un couteau de lancer vint se planter dans sa gorge, le faisant tomber en avant, aux pattes du khajiit. Suivant le même réflexe que les deux justiciars, Cley'am commença à observer le corps ensanglanté de l'officier, qui tressautait encore dans une flaque pourpre qui s'étendait autour de lui. Cependant, au lieu de lever les yeux comme eux vers la galerie du premier étage pour n'apercevoir que le bout de la cape d'une bosmer disparaissant dans un couloir, il laissa son regard de pilleur expérimenté se fixer sur le bâton du sorcier. Ce genre d'objets avaient une valeur considérable, et cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de réellement mesurer l'étendue de ses connaissances magiques.

    Les deux mastodontes eurent juste le temps de reposer les yeux sur lui, pour n'apercevoir que la lueur mauvaise de ses deux pupilles fendues, tandis que ses griffes empoignaient le manche du sceptre.

    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Mini_266867Khajiitblason

    Gaedon n'aimait pas le moins du monde les sons qu'il entendait depuis une dizaine de minutes, provenant du rez-de-chaussée. Les agents du Thalmor lui avaient pourtant promis qu'il ne risquait rien, sous leur protection, et que l'immunité diplomatique lui était garantie, malgré ses idéaux anti-monarchistes qui étaient loin de faire l'unanimité à la Cour de la Reine Ayrenn. Il fallait dire qu'il était assez difficile pour des Altmers de s'entendre dire qu'il serait plus pertinent de donner autant de pouvoir aux bosmers et aux khajiits en mettant en place un gouvernement égalitaire et démocratique, surtout lorsque ces arguments étaient énoncés par un bosmer, justement. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, il n'avait pas été condamné à mort en commençant à défendre cette idéologie, et ses fidèles se faisaient même de plus en plus nombreux.

    Évidemment, l'apparente acceptation du Thalmor de sa vision, qui se traduisait par la protection qu'ils lui accordaient, n'y était pas pour rien. De même, son évidente maîtrise des manière altmers et son mode de vie assez proche des autochtones, dans ce manoir typique d'Auridia, lui avait permis de s'intégrer sans le moindre problème. Sans nul doute, d'ici quelques mois, il parviendrait à faire accepter la mise en place d'un conseil décisionnel entre les trois espèces du Domaine, qui s'étendrait par la suite aux autres races de Tamriel, une fois la guerre gagnée, afin d'unifier le continent sous une même bannière, non pas gouvernée par un empereur, mais par une coalition de toutes les espèces, travaillant en symbiose pour aller de l'avant. Ce rêve lui tenait à cœur depuis tant d'années qu'il avait du mal à croire qu'il se trouvait si près du but.

    Néanmoins, il était loin de se douter qu'à ce moment même, une personne de la même espèce que lui se trouvait à quelques mètres seulement de la porte de ses appartements, et semblait avoir la ferme intention de mettre fin à ses jours, tandis que sa garde rapprochée avait à faire avec un cathay dans son hall d'entrée. Dès lors, la vrai question était de savoir comment Eiffy réagirait-elle en apprenant l'origine de sa cible, et si elle se laisserait convaincre par la diatribe passionnée de celui-ci, plutôt que par les menaces de son employeur...
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    Message par Vendimus Lun 17 Fév - 1:34

    Musique d'ambiance:

    Un peu de rancœur envers elle-même la traversa soudain. Pourquoi ? Elle se demandait petit à petit quand avait-Elle perdu son cœur. Depuis quand était-elle capable d’abandonner un camarade à son sort pour continuer sa mission seule. D’un coup, elle se souvint de cet être encapuchonné. Est-ce à cause de lui ?  En finissant de monter l’escalier, elle jugea que non. Ce n’était pas de la faute de l’Altmer, mais bien de sa faute. Mais le fait d’avoir voulu protéger Cley’am un minimum lui avait prouvé qu’elle lui restait un peu de compassion, peut-être.

    La porte ne fut pas un obstacle gênant, ce n’était pas la première fois qu’elle avait à enfoncer une porte. Et ce bois n’était déjà plus l’œuvre d’Y’ffre depuis que les Altmer l’avait taillé pour en faire cet ouvrage frêle face à sa botte de plaque. Un grand fracas se fit entendre, puis deux, et le troisième acheva l’obstacle qui l’arrêtait face à sa proie. Eïffy entra brusquement, l’air décidée, mais se figea d’un coup. Ses yeux s’écarquillèrent un peu face à l’étonnement que pouvait produire cette homme. Et son esprit divagua.

    Quelque instant lui fallut pour subir des illusions envoyées par son cerveau comme des flashs. D’images incohérentes et divers possibilités d’événements qui aurait pu se dérouler. Elle se voyait à la place de la proie. Elle imaginait cet homme habillé de quelques haillons dans les forêts de Val-Boisé. Et pour une première fois dans sa vie. Sa cible était un autre Bosmer.  Celui-ci le regardait, mais il n’avait pas la frayeur que l’on pouvait lire dans le regard de ceux qui sont déterminés à mourir non. C’était comme de la douceur, et une détermination incompréhensible.

    Ce n’est qu’à cet instant qu’Eïffy prit le temps de regarder la pièce. Elle vit les décorations venant de toutes les races ralliés au Domaine. Les structures d’os ouvragés. Les livres des Altmer joint à une architecture typique et bordée d’or. Et les soieries d’Elweyr. Tout cela la dépassait un peu, et la frayeur la fit légèrement défaillir. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait, et où était la réalité, mais pendant ses questionnements qui la rongeaient, Gaedon s’approchait.

    Il se mit à parler d’une voix calme, détendu. Comment un être pouvait se sentir paisible devant une personne capable de le mettre à mort de tant de façons différentes et imaginative ? Elle en était déconcertée, par ce sang-froid irréel. Dans ce Bosmer, elle vit Nedhelorn. Le reflet de son mentor prenait place à l’image de cet homme au sourire apaisant. Peut-être était-ce ce qui lui fit abaisser son arme ? Car elle ne se sentait plus le courage de l’abattre sauvagement. Quelques pas en plus, et ses mains touchèrent doucement les épaules de la Bosmer.


    - Tu es une mercenaire ? N’est-ce pas ? Sa voix était douce, avec un peu de malice, il s’attaquait au mental même de la Bosmer. Cela se voit, dans ton allure, dans ton regard. Mais tu n’auras pas besoin de faire couler plus de sang que tu ne le souhaites. Et je le sais.
    - Que… Qu’en savez-vous ?  bafouilla Eïffy, en plissant un peu les yeux.
    - Ecoute. Joint toi à moi, à mes côtés, nous offrirons de grandes choses à Tamriel, même si… Nous n’en sommes qu’au début. Le sang que tu feras coulé, il coulera au nom de la paix entres les races. L’utopie, nous l’apporterons nous-même. Il s’essaya à un rire, qui ne toucha pas la combattante, qui le dévisageait désormais. En se mordillant la lèvre inférieure.
    - C’est… imp-…
    - Possible. C’est tout à fait possible ! Khajiit, Altmer, Bosmer… Puis Bréton, Orc, Nordique… Et tous les autres ! Nous n’aurons plus besoin d’empereur ! Nous vivrons dans l’égalité et le respect ! Ce monde peut-être plus beau qu’il n’en a l’air !

    Le bosmer se mit à sourire. Un grand sourire franc. Celui-ci se permit même de rire un peu. Visiblement, la pression qu’il avait dans le cœur ressortait alors qu’il pensait bien avoir convaincu celle qui était censé le tué. Le regard de la Bosmer se perdit un peu dans le vide, un regard qui semblait bien triste. Se détendant un peu, elle perdit ce qui semblait d’hostilité dans son attitude. Ses mains se resserrèrent contre les épaules de la Bosmer, avec un petit tremblement d’agitation. Il venait de trouver dans l’assassin qui aurait dû le mettre à mort, une alliée.

    - Merveilleux. Je sais que vous avez du mal à ressentir l’espoir mais je vous jure que… Ses mots s’arrêtèrent un instant, son regard se perdit dans le vide. Il sentit la chaleur battre dans son corps, et ce sentiment de désarroi qui lui resserrait le cœur. La déception, le doute, la tristesse vint lui tordre les boyaux en même temps que la longue dague en argent planté dans ses entrailles. Po..pourquoi.. ? Pourtant, je…
    - Ce genre d’espoir est une fable, l’ami. Son ton était sec, cassant, bien que mêlé à ce qui semblait être une grande fatigue. Pas en Tamriel.
    - Et la paix.. ? Et..  Son menton était contre l’épaule d’Eïffy, gorgé de sang, ses yeux doucement se fermèrent sans qu’il ne le remarque, dans des tremblements, sa vie le quittait. Et les rêves… l’utopie…
    - Pas dans un monde rongé par la guerre. Pas dans un monde corrompu par le vice, non. Il ne peut-être uni que par la force, celle d’un être suffisamment fort pour avoir une main de fer sur les peuples. Qu’il soit du domaine, ou venant d’une terre quelconque.
    - Vous… parlez..
    - Oui. Je crois en la force d’un empereur. En la force de la légion.

    Ses derniers mots l’abattirent, il avait vu dans une consœur de sa race une alliée pour ses rêves. Il avait cru dans le caractère d’une Bosmer quelque chose qui aurait rallié sa conviction. Mais en face de lui, il y avait une elfe du Val qui croyait encore en l’Empire. L’une qui aurait abordé les couleurs rouges de Cyrodill si les serviteurs du Roi du Viol ne l’avaient pas corrompue. Il avait perdu, et sombrait désormais dans l’inconscience qui le trainerait petit à petit vers la mort. Glissant doucement contre l’armure de son assassin, y trouvant un certain réconfort pour se défaire de la frustration de périr ainsi. Etrangement, il le trouva, ce réconfort.

    Eïffy le laissa glisser contre elle, en portant un peu son corps devenu flasque. Son regard s’adoucit un peu, et elle porta ses lèvres à l’oreille de ce mourant.
    « Je ne sais même pas pourquoi je te tue. Pour qui tu dois périr. Mais je ne peux pas croire en tes rêves, je ne le peux plus. La réalité et la souffrance est tout autre à la volonté de créer le monde parfait.  Va, et part en paix. Ce monde changera, puisse-t-il que ce soit en bien, et non à Havreglace. » Et elle laissa le corps sur le sol, s’agenouillant en observant la lame donc le sang dégoulinait de sa main.

    Pour une fois, son esprit ne la transportait pas dans des folies et autres rêveries sinistres et pessimistes. Tout était lucide, et cela la rendait particulièrement triste, qu’une larme unique glissa le long de sa joue.
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    Message par Cleyam Lun 17 Fév - 9:44

    Musique d'ambiance:

    Tandis qu'à l'étage, un drame se jouait, un tout autre contexte commençait à prendre place au rez-de-chaussée. Les seuls protecteurs du manoir, réduits au nombre de deux, puisque Gaedon s'était toujours refusé à réduire qui que ce soit à un rang inférieur au sien, faisaient face à un khajiit à présent armé d'un bâton. Dans une posture tendant à faire croire qu'il s'apprêtait à se battre selon un quelconque art martial spécifique à son espèce, l'homme-chat les fixait tour à tour, tandis que son regard d'azur perçait la nuit d'une faible lueur. Aucun des deux combattants d'élite ne se faisait d'illusions, d'autant que l'un d'eux était un khajiit lui-même : il les voyait parfaitement, et n'aurait aucun mal à se battre dans cette situation. Ce qui était déjà plus incertain, c'est ce que le chat comptait faire de cette arme. Les sorciers khajiits n'était guère les plus réputés, et se faisaient habituellement suffisamment discrets pour qu'on en arrive même à remettre en doute leur existence.

    Loin de s'en formaliser, ces derniers appréciaient cet état de fait, bien plus que de voir crié leur nom pour le simple plaisir de l'orgueil, comme c'était le cas pour les humains et les elfes. De plus, la magie pour les khajiits était étroitement liée à leur culte ta'agra, sur lequel ils étaient prompts à se montrer discrets, en vertu de la valeur du silence enseignée par Azurah. Cette dernière était d'ailleurs la déesse protectrice des sorciers, en association avec Magrus l'Oeil-de-Chat, ce qui lie grandement la vision qu'ont les hommes-chats de la magie avec les astres célestes, qu'ils soient diurnes ou nocturnes. Aussi, le terme de sorcier, au sein du peuple khajiit, était assez synonyme de prêtre lunaire, ces individus chargés de véhiculer la foi du Mane et de remémorer les thjizzrini au peuple fidèle.

    Mais ici, nulle trace des sables chauds d'Elsweyr ni des adeptes du Mane, aussi il n'y avait pas le moindre besoin de prêcher quoi que ce soit, aussi le khajiit du Thalmor lui-même douta des possibles talents du Fusozayiit. Cley'am n'en avait pas la moindre attention, de toute manière. Les elfes pouvaient bien garder leur foi, en ce qui le concernait, surtout lorsqu'il se retrouvait embarquer au milieu de leurs complots incompréhensibles. Et c'était les khajiits que l'on traitait de menteurs ? Il n'avait guère eu l'occasion de penser à l'éventualité d'une trahison de la part du Thalmor, et ne parvenait pas à décider s'il en était la cible, ou un simple dommage collatéral servant d'alibi au meurtre du fameux « Gaedon ». Dans tous les cas, l'abandon et la capitulation n'étaient plus de mise. Quoi qu'il arrive, lui et cette elfe à l'étage étaient condamnés s'ils étaient mis aux fers, puisqu'ils faisaient des coupables idéaux pour camoufler l'assassinat du dignitaire.

    L'un des deux justiciars, l'elfe robuste au visage mangé d'une barbe blonde, leva son bouclier et lui lança :

    « - Fusozayiit Cley'am ! Au nom du Domaine Aldmeri et du Thalmor, je vous arrête. Vous êtes accusés de refus d'obtempérer, vol, vol avec préméditation et avec récidive, occupation illégale de propriété, vandalisme avec récidive, trafic de substances illégales, insulte à agent des autorités, délit de fuite avec récidive, blessure volontaire avec récidive, homicide volontaire avec récidive, homicide prémédité et, enfin, tentative d'assassinat sur une personnalité d'importance majeure. Veuillez poser ce bâton et levez les pattes bien en évidence, sinon quoi nous ne pourrons pas garantir votre intégrité physique. »

    La liste s'était encore allongée, depuis la dernière fois, ne put s'empêcher de se faire remarquer l'homme-chat. Ce qu'ils avaient le chic de faire des listes, dans leurs bureaux bien propres du Thalmor ! Mais là n'était pas la question. Il se l'était déjà fait remarquer un peu plus tôt : la capitulation était synonyme de mort. Et, à défaut de conserver son intégrité physique, comme l'avait si bien dit l'altmer, il comptait bien rester libre. Derrière lui, sa queue commença à battre l'air à grands coups, accomplissant par ce geste une danse des deux lunes endiablée. Raffermissant sa prise sur le sceptre dont ses deux adversaires pensaient qu'il ne servirait qu'à faire des idioties de khajiit, il se concentra et, tout en priant en son for intérieur la sainte Azurah, il puisa dans la magicka accumulée dans son corps après tant de temps passé en prison.

    Il n'avait encore jamais fait ce coup-là au Thalmor, aussi les deux soldats furent-ils assez surpris en sentant une vague de magie commençait à se former chez le fugitif bien connu des justiciars. Loin de se laisser démonter, ils se hâtèrent de lever leurs boucliers, réflexe d'autant plus justifié qu'il leur permis à tous les deux de parer les dizaines de petits éclats de cristal de la couleur du crépuscule, qui s'étaient fichés sur leur écu elfique comme autant d'aiguilles mortelles. Ne souhaitant pas donner l'occasion au sorcier de les submerger sous ses sortilèges, les deux compères se lancèrent à l'assaut de concert, levant leur armes avec un cri de guerre furieux. Quelle ne fut pas leur surprise quand, en dépit de toute leur bonne volonté, ils ne purent pas faire un pas de plus, les pieds figés dans d'autres sombres cristaux qui venaient de briser le plancher.

    Cette magie n'était en effet pas des plus banales, puisque certains des sorts que les khajiits tenaient d'Azurah étaient tout bonnement d'origine daedrique, et n'était pas utilisés par la majorité des mages. Ces arcanes mystérieuses étaient pourtant bien utiles et, tout comme Azurah l'avait fait avec Nirni, permettait de manipuler ses adversaires en gênant leurs mouvements. Maintenant que ses anciens tortionnaires étaient à sa merci, le chat prit le temps de vérifier l'enchantement entourant le bâton : le feu. Il trouva la nature du sceptre tout à fait à propos, et jeta une œillade mauvaise aux deux hommes, accompagnée d'un feulement moqueur. Suite à quoi, sans la moindre hésitation, il se vengea du Thalmor en incantant une imposante boule de feu, qui alla s'écraser contre l'un l'elfe. Celui-ci leva son bouclier à temps, mais en s'écrasant dessus, le brasier fit fondre le métal, lui brûlant grandement le bras, ce qui déclencha un épouvantable cri de douleur.

    Dans le même geste, l'explosion de la boule fit tomber à de nombreux endroits des débris enflammés, autour du duo en mauvaise posture. Les étoffes d'Elsweyr, les tapisseries altmers et la majorité du mobilier et de la charpente, faits de bois, prirent feu sur le champ. Toujours piégés, les deux justiciars se trouvaient en plein milieu d'un incendie qui ne tarderait pas à s'étendre. Sans plus d'hésitation, Cley'am défit le sortilège, libérant son confrère à défaut de l'altmer, qui s'était mis à brûler vif et qui se roulait à terre en hurlant de toute la force de ses cordes vocales brûlées. Le soldat l'approcha avec prudence, dans son armure lourde elfique dont il n'avait pas eu d'autre choix que de la porter, en raison du protocole. Bien moins agile que Cley'am, bien que plus fort, il n'avait guère la moindre chance de s'en sortir.

    Il put tout de même se vanter, lorsqu'il alla rejoindre l'au-delà, d'avoir réussi à lui porter un coup au flanc, avant qu'une écharde de cristal ne viennent lui crever un œil et, à travers celui-ci, le cerveau. Il chuta dans une gerbe de sang, tandis que Cley'am lâchait le bâton, laissant libre cour à sa douleur. Il reprit néanmoins au plus vite ses esprits, étant soumis à un maigre délai par les flammes qui s'étendaient à vue d’œil, enfumant les lieux et surtout l'étage. Tandis qu'Eiffy accompagnait Gaedon dans son agonie tragique, Cley'am défaisait les sangles de l'armure d'ébène et d'or du khajiit, qu'il se hâta ensuite de mettre, en n'oubliant pas le casque qui lui permettrait dès lors de passer inaperçu. De toute évidence, il ne lui faudrait pas compter sur la bienveillance du Thalmor pour lui pardonner ses crimes, comme on le lui avait pourtant promis.

    Dès qu'il eut réduit à néant la moindre once de discrétion qui lui restait, il se redressa, ramassant une épée au hasard. Il ne pouvait pas se permettre d'emporter le sceptre, bien qu'il en avait grandement besoin s'il souhaitait canaliser un sortilège sans épuiser toute sa magie, puisque cela paraîtrait suspect. Sans plus sembler vouloir réfléchir et, comme agissant avec impulsivité, il fonça à travers le brasier, protégé par son armure, et revint dans la bibliothèque qui était entièrement en train de se consumer. Sans s'arrêter, il mit une épaule vers l'avant et, dans un saut maladroit, brisa une fenêtre et se retrouva à l'extérieur, roulant dans la pelouse jusqu'à aller culbuter dans les buissons. A l'abri des regards, il observa à travers la visière de son casque, et admira le spectacle de la maison en proie aux flammes, se demandant comment la bosmer allait s'en sortir, si elle était encore en vie.

    Et, tandis que la perfection subissait ses revers, le vice préparait sa sortie.

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    Message par Vendimus Dim 23 Fév - 14:14

    musique d'ambiance:


    La lame d’argent de la longue dague quitta doucement les entrailles où elle était logée. La bordée de sang suivant la courbe qu’elle formait imprégna le tapis bordé d’or et aux ornementations riches.  Il n’y avait pas le fluide rougeâtre qui coulait en liquide tâchant le sol jadis propre et luxueux. L’eau coulant contre des joues crispées vinrent achevés leurs péripéties à côté du visage du Bosmer. Celui-ci pleurait, c’était la dernière chose qui lui était possible de faire désormais. Et au-dessus de lui, se dressant en conquérante, Eïffy n’exprimait qu’un regard neutre dont les cernes lui donnaient une allure sinistre. Elle ne pleurait pas, elle ne ressentait pas particulièrement de vice la torturer maintenant que c’était fait. Rien n’entravait sa pensée.

    Finalement eu lieu le dernier soupire. Le Bosmer s’étala un peu plus contre le sol quand plus aucuns de ses muscles n’essayait de le maintenir en vie. Il n’était plus qu’une carcasse comme tant d’autres, elle en avait des morts. Pire, elle en avait produit aussi un certain nombre. Et certains avec les mêmes idéologies que celui qui était à ses pieds, cependant. Il n’avait jamais s’agit d’un Bosmer, et cela lui fit plisser les yeux et mordiller sa lèvre inférieure. Le Pacte Vert. Elle ne pouvait se résoudre une nouvelle fois à dévorer la chair de la personne qu’elle à tuer.  Fermant un peu elle les yeux, elle essaya de vaincre le sentiment de culpabilité qui la rongeait un peu. Mais elle n’en n’eue pas le temps.

    La chaleur et les bruits de grésillements du bois brûlant l’alerta, et la pièce dans laquelle elle se trouvait commença à prendre feu. D’où ? Qui ? Comment ? Pendant un instant, elle se mit à croire que c’était là une punition venant d’Yffre. Mais loin de son Val, elle aurait douté que son courroux ne l’atteigne jusqu’ici pour la punir de ne pas respecter les engagements de son peuple. Mais il n’était plus le moment de réfléchir et de se rongé soi-même par les remords : Il était le temps de partir et de sauver sa peau face aux flammes ardentes, qui d’ailleurs tombait bien pour elle : Le corps brûlera en même temps que cet endroit, et celui-ci ne sera pas gâché. Au moins une règle du Pacte qu’elle pourrait respecter.

    Une flèche virevoltant, celle-ci traça une ligne parfaite avant d’atteindre sa cible,  qui n’était rien d’autres que le centre de la fenêtre. Fragilisant celle-ci, la flèche parti se perdre dans la nuit en emportant quelques éclats minuscules de la vitre d’un verre fragile. Suivant la flèche, c’était au tour de la Bosmer de passer par celle-ci en se projetant lourdement. Bien que l’action fut téméraire, elle était tout de même à un étage supérieur. Un éclat de pensé lui envoya l’image d’elle-même grimpant les escaliers. Mais elle n’était pas suffisamment stupide pour l’avoir oublier. Ses mains remuèrent et s’essayèrent à attraper les branches taillés de l’arbre qu’elle voulait utiliser pour se maintenir après le saut. L’une de ses mains attrapa en branche. Un autre sursaut de pensé lui vint mais cette fois, ce n’était ni une action, ni une image, mais il s’agissait d’une réflexion :
    « Ce genre de chose n’arrive que dans les écrits héroïques, idiote. ». Une ou deux secondes plus tard, la branche cassa.

    Une autre qu’elle n’aperçut pas dans le vent de l’action vint se fracasser contre son ventre. Sans son armure la recouvrant, et ses habits, elle aurait eu un organe broyé. Mais l’effet en fut minimiser, et elle se complimenta intérieurement de ne pas être qu’une quelconque femelle prête à partir à l’aventure en sous-vêtement. Mais la chute étant encore présente, et dans l’inconscience, elle eut un mouvement qui traduit une rotation dans les airs. Au final, elle se fracassa au sol dans une roulade pour essayer de réduire les dégâts. Passant de mortel, à anodin, ce qu’elle échoua en parti. Bien que sortie d’affaire, elle s’était déboité l’épaule, et sa tête avait légèrement tapé sur le sol à la fin de la rotation. La Bosmer était dans un mauvais état.

    Les bruits autours d’elle grésillait comme des milliers de parasites sonores l’harcelant sans cesse. Le tout sur des images flous, sa vision n’arrivant pas à se stabilité à cause du choc. Un petit râlement quand la douleur lui vint lourdement, mais si elle pouvait bouger doucement, elle se dit qu’elle n’était pas sur le point de périr. Son bras gauche ne réagissait presque plus. Tant que son épaule ne serait pas remise en place, elle n’aurait plus qu’un bras pour se défendre. En se redressant un peu, elle émit une quinte de toux, ses poumons durent aspirer un peu de fumée qu’elle s’efforçait de rejeté. Finalement assise, elle se permit de se concentré sur les flammes dansantes. Elle voulut rechercher le Khajiit du regard rapidement, mais sa vue se perdit sur la contemplation des feu dansants.

    Parmi les flammes agitant les ombres dans un spectacle pyrotechniques, une silhouette se dessina. Rapidement, elle comprit que ce n’était que le fruit une nouvelle fois de son imagination. L’Altmer encapuchonné l’observait, sa tenue remuée par le petit vent et ne prenait pas feu au milieu de ce torrent ardent. Et un remord vint lui tordre la poitrine. Est-ce que cette mission valait toutes ses victimes et ce brasier consumant le corps du défunt idéaliste ? Peut-être que la liberté du Khajiit, et sa fidélité envers un Empire qui n’existe pas encore en valait la peine. Au-delà de la raison du Thalmor. Et elle resta contre son arbre bêtement, à observer le feu, et cet homme imaginaire comme le juge qui l’observait avec avidité.

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    Message par Cleyam Dim 23 Fév - 15:09

    Toujours dissimulé dans les broussailles, l'homme-chat observait le brasier en train de gagner peu à peu en intensité, dévorant avec avidité les poutres devenues apparentes dans la structure du bâtiment. Bien qu'en bonne partie fait en pierres, le manoir avait contenu un vaste panel de mobilier en boiseries, qui avait suffisamment alimenté les flammes magiques, bien plus chaudes qu'une fournaise standard. Ces dernières venaient à présent ronger la structure même des lieux, faisant s'écrouler plusieurs pans de la bâtisse dans de nouveaux panaches de cendres et de fumée. De ce fait, le ciel nocturne était à présent voilé par d'épais cumulus noirs, sur lesquels se reflétaient les lueurs orangées de la catastrophe. La quiétude nocturne n'était troublée que par le grésillement sourd de l'incendie.

    Soudain, il dressa les oreilles, aux aguets, en entendant un sifflement caractéristique percer l'air, non loin de là. Il aurait juré entendre une flèche. Il se déplaça avec précaution dans la verdure, en dépit de la lourde armure qui recouvrait son corps, et alla voir de quoi il retournait. Comme par volonté de répondre au plus vite à ses interrogations, un violent fracas lui parvint de la maison sinistrée, dont l'une des fenêtres du premier étage encore partiellement épargné par les flammes vola en éclats. Le verre elfique, ainsi qu'une partie du cadre de l'ouverture, s'en tinrent aux règles de la gravité, et allèrent tomber en pluie sur la pelouse, obligeant le khajiit à se protéger pour éviter de s'entailler le visage avec un morceau de verre. Il releva presque aussitôt la tête, pour s'enquérir de la cause de ce phénomène, et obtint une réponse assez impressionnante.

    La bosmer s'était semble-t-il assez bien sortie de la situation périlleuse dans laquelle il l'avait plongé, tout du moins jusqu'à ce qu'elle se mettent à tomber en chute libre du haut du premier étage d'un manoir altmer en incandescence. Elle lui parut tomber avec une certaine grâce, malgré son armure épaisse gênant ses mouvements, et les coups durs qu'elle prit en chutant parmi les branchages d'un arbre proche, provoquant quelques craquements secs qui arrachèrent des grimaces à Cley'am. Elle parvint néanmoins à se réceptionner sans trop de mal, en comparaison de la situation dans laquelle elle s'était engagée, et lui sembla encore consciente, tandis qu'elle se redressait avec peine, en observant le brasier, l'air sonné. Il était en train de se porter à son secours, quand soudain, son ouïe aiguisée attira son attention sur un nouveau facteur. Provenant de leur gauche, soit de l'entrée de la propriété, des éclats de voix se faisaient entendre, sans doute causés par des secours venus mettre un terme à la calamité ayant frappé la demeure de Gaedon.

    Ils ne se doutaient sans doute pas que l'incendie était d'origine criminelle, mais la chose finirait bien par arriver sur le tapis, et le Thalmor n'était jamais loin, lorsque que quoi que ce soit survenait dans le Domaine. Aussi, l'espace d'un instant, le chat envisagea la possibilité de mettre les voiles en laissant l'elfe des bois à son triste sort, lui offrant le leurre idéal pour se sortir de cette situation délicate. En son sein, il savait même qu'en agissant ainsi, il s'attirerait même peut être les faveurs de Baan Dar ou Rahjin, deux divinités particulièrement friandes de ce genre de ruses. Pourtant, tandis qu'il voyait la silhouette de l'elfe clopinant en se tenant le bras, à moitié transie par le spectacle sublime et destructeur des flammes, une autre image lui revint en tête. Il revit une silhouette de dos, ses grands cheveux noirs ondulant au vent, ses longues oreilles fièrement dressées. Puis ce dernier sourire, ces yeux couleur émeraude, ce regard doux et espiègle. Ce regard...

    Dans un râle d'exaspération contre lui-même, Cley'am reprit son premier réflexe, et émergea de la broussaille, saisissant Eïffy par le col sans trop de ménagement, suffisamment plus grand et plus fort qu'elle, surtout dans son état, pour pouvoir l'embarquer avec rapidité. L'intimant du regard à se taire, il la traîna jusqu'à la pénombre offerte par la verdure, puis la laissa un instant se remettre contre une souche d'arbre, tout en revenant observer par une faille dans le mur de verdure, les prochaines actions des secours. Comme il s'en était doutait, plusieurs mages, dont quelques uns du Thalmor, commençaient à entourer la maison, lançant de puissants sorts de givre pour étouffer les flammes. En temps normal, on laissait aux habitants le soin d'éteindre les brasiers à l'ancienne, à l'aide de seaux, mais à n'en pas douter, le fait d'être un dignitaire motivait les autorités à s'impliquer dans le sauvetage de votre demeure.

    Constatant que cela leur prendrait un moment, Cley'am estima avoir suffisamment de marge de manœuvre pour requinquer sa collègue de fortune, et surtout pour fuir aussi loin que leurs pattes pourraient les porter. Il se retourna, toujours vêtu de son épais plastron de justiciar dont le propriétaire n'était plus en état de révéler le larcin. Il retira son heaume, appréciant moyennement que celui-ci écrase ses oreilles, et permettant dans le même temps à Eïffy de le reconnaître, puis s'approcha d'elle. Il fouilla dans sa sacoche, en tira une petite bourse contenant ses réserves de sucrelune, dont il préleva une pincée. S'accroupissant à ses côtés, il lui intima :

    « - Elle doit ouvrir la bouche, ça lui fera du bien. »

    Ne lui laissant de toute manière guère le choix, il lui administra une toute petite dose de sucre, qui alla fondre avec délice sur sa langue. Il avait préféré ne pas trop pousser sur la dose, ne souhaitant pas se retrouver avec une elfe aussi excitée qu'un ja'khajiit devant son premier biscuit au sucre. Cela suffirait sans doute à occulter la douleur, et à lui faire avoir l'air moins déprimée, sans pour autant la réduire à l'état de loque. Il attendit un moment, observant sa réaction et écoutant ses potentielles remarques avec un demi-sourire puis, sans crier garde, lui saisit le bras avec fermeté et le tira dans un geste violent, replaçant son épaule démise. Dans le même geste, il lui avait plaqué la patte libre sur la bouche, sans plus de manières, étouffant le cri de douleur qui ne risquait pas de manquer. Lorsqu'elle se fut un peu calmée, il lui proposa d'un geste explicite si elle souhaitait encore un peu de sucre pour atténuer la douleur.

    Ensuite, il lui désigna le trou dans la haie menant à la rue, l'invitant à ce qu'ils fichent le camp, avec un demi-sourire malicieux.
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    Message par Vendimus Dim 23 Fév - 18:21

    musique d'ambiance:

    « Je vais me faire tuer ? »

    Ce fut la pensée d’Eïffy quand le Khajiit l’attrapa pour la tirer dans un endroit où personne n’irait l’achevé. Mais dans cet autours emprunter à une personne qui ne lui demanderait surement jamais de lui rendre, elle ne le reconnu pas de suite. De toute façon en premier lieu, elle s’en fichait. Si elle n’était pas morte dans suffisamment de temps, sa dague irait chercher les entrailles de quelqu’un d’autre.  Mais enfin installé dans un endroit à couvert des regards inquisiteurs de ceux qui pourraient trouver une raison à l’incendie, le Khajiit retira son heaume. Finalement, sa dague serait très bien là où il est, dans son fourreau.

    Il s’en était sorti, dans un sens, cela rassurait un peu la Bosmer. Mais en premier lieu, elle s’attendait à recevoir la patte de l’homme-chat dans la figure, ce qu’elle aurait fait si les cas avaient été inversés. Ce qui n’arriva pas, et étonna dans son silence Eïffy qui restait le plus concentré possible malgré la fatigue et la douleur. Cette sensation étrange que l’on éprouve quand un membre ne répond plus était désagréable. Un poids. Comme un fardeau inutile que l’on traine à défaut de ce que l’on pourrait faire de son bras. Comme se défendre si des ennemis débarquaient en hurlant. Bien que l’espoir aurait été moindre de s’en sortir si des adversaires étaient venu à leur rencontre, on lui avait appris bien tôt que l’on a toujours plus de chance de survivre si on s’en donne mes moyens.

    Ses flots de pensés furent interrompu quand elle remarqua enfin que le Khajiit lui parlait, avant de lui fourrer du sucrelune dans la bouche. L’épice se dissout sur sa langue qui ne réagit pas vraiment. Avant que le tout n’arrive à son cerveau, une seule idée interviens :
    « Mais qu’est-ce qu’il m’a fait consommer ? » cependant, l’effet arriva avant une possible réponse, et elle se sentit un instant dans un autre monde. Ouvrant grand les yeux, lui donnant un air qui aurait pu faire mourir de rire le Khajiit si cela ne risquait pas de les faire mourir tous les deux.  On aurait bien l’impression qu’elle a eu une illumination, le regard fixant rien du tout.

    Dans la tête d’Eïffy, planait toutes sortes de couleurs, dans un monde psychédélique qui ne dura qu’un instant. La dose n’étant pas suffisante pour la transformer en âme errant qui aimerait offrir beaucoup d’amour à la première poutre qui passerait par là. L’effet se brisa quand elle crut apercevoir dans l’étrange effet une énorme baffe se fracasser contre sa joue. La bosmer se redressa brutalement mais la main qui la giffla n’était rien d’autre que la patte du Khajiit qui lui cachait la bouche. Et la douleur, son épaule remise en place.

    Il lui fallut un peu de courage pour qu’une larme ne quitte par son œil, mais elle réussit. La douleur s’estompait doucement, et son esprit redevint doucement lucide avant l’aide de l’humble donation de Cley’am. Dans un sursaut, elle se souvint de la situation, et émit un grognement. L’agitation alors que l’on est dans un mauvais état ne fait pas bon ménage. Finalement, elle pensa à partir au plus vite, et lança un nouveau regard vers le Khajiit qui lui montrait le trou dans les haies.

    Après un hochement de tête vers le Khajiit, elle lui fit signe de s’avancer en premier, et jeta regard en arrière. Eïffy rechercha un danger potentiel qui pourrait le repéré avant leurs départs, et cru malin de faire une diversion. Une lampe, c’était la cible parfaite. Attendant que le Khajiit passe en premier vers le trou, après lui avoir affirmé que tout allait bien, elle tira une flèche de son carquois. Et décocha. Oubliant néanmoins que sa visée était rendue trouble par le sucrelune et le choc, bien que légèrement requinquer, la flèche se trompa quand même route. Mais en mal pour en bien, la flèche traversa une fenêtre d’une autre demeure à la qualité incertaine plus loin, et un hurlement s’en suivit. Est-ce de peur, ou de douleur ? Eïffy espérait juste que ce soit le premier cas, que d’avoir encore planté quelqu’un involontairement. Agitant sa main, elle fit signe au Khajiit, et s’efforça de foncer à la suite de Cley’am avec une discrétion approximative. Sa perception des sons chamboulés par les différentes secousses.


    « Partons d’ici, vite, vite… et plus vite encore ! »
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    Message par Cleyam Dim 23 Fév - 19:08

    Musique d'ambiance:

    Cley'am observa le trait décoché par la bosmer, l'air un instant indécis par ce qui avait bien pu la motiver à faire cela. Sans doute le sucrelune l'avait-il davantage atteint qu'il ne l'aurait pensé, ce qui lui fit se dire que les mers n'avaient décidément pas le moindre goût pour les bonnes choses. Il frémit des moustaches, pensif, puis jeta un dernier coup d’œil au manoir en train de se consumer, à présent cernée par les arcanistes en train de réduire le désastre. Dans les ruines, ils retrouveraient le cadavre d'un khajiit sans armure et, pendant un temps, il se demanda si cette petite ruse suffirait à le faire passer pour mort suffisamment longtemps pour avoir eu le temps de fuir, loin de ces côtes trop parfaites pour lui. Il s'étira avec un grognement, faisant cliqueter l'épaisse combinaison de plate altmer,  très inconfortable à ses yeux.

    Pour éviter de se faire distraire par la douleur, et sans doute aussi parce qu'il avait le goût de la cendre qui lui imprégnait la bouche, le chat se saisit de sa gourde. Celle-ci contenait un alcool d'Elsweyr à base de sucrelune, qui aurait envoyé l'elfe des bois faire de beaux rêves s'il lui en avait proposé. Dans son cas, quelques rasades suffirent à estomper la sensation des courbatures, et à transir son esprit d'une sensation de bien-être presque orgasmique. Il trembla de la tête aux pattes, et sa queue s'agita de manière incohérente quelques instants. Reprenant ses esprits, mais à nouveau accompagné de son grand sourire, il reprit la Danse des Deux Lunes avec sa queue, puis cligna quelques fois des yeux, chassant de son champ de vision les couleurs trop vives qui avaient momentanément obstrué sa vision.

    Se mouvant d'une démarche féline, à peine alourdie par son fardeau, il passa par le trou dans la verdure, enfilant son casque, puis fit mine de patrouiller, tandis qu'il se déplaçait d'un pas tranquille vers le port, qui se trouvait à une dizaine de minutes de là. Jusqu'à preuve du contraire, personne n'irait arrêter un justiciar en patrouille, quand bien même il serait accompagné d'une guerrière bosmer, à moins d'être un autre agent du Thalmor. Heureusement pour eux, ces potentiels gêneurs se trouvaient fort heureusement de l'autre côté de cette même haie, à essayer d'éviter de voir tout le Quartier d'Ambre réduit en cendres. L'air léger, du moins en apparence, le chat avança donc d'un bon pas, tout en tâchant de laisser le temps à Eïffy de se remettre des événements et de reprendre à peu près autant de contenance qu'au moment de leur rencontre, seulement quelques heures plutôt.

    Se retournant pour regarder comment elle se portait, il chercha également à assouvir une part de sa curiosité, en demandant :

    « - Gaedon est parti danser dans la Grande Nuit ? Mrrr... »

    Il fallait voir là une des nombreuses métaphores affectionnées par les hommes-chats, celle-ci visant à décrire la mort possible de leur cible. Cley'am n'avait lui-même pas la moindre idée de qui avait pu être cet idéaliste désillusionné dans la douleur, si ce n'est que jusqu'alors, il avait pensé pouvoir en faire son ticket vers la liberté. Néanmoins, la présence de membres du Thalmor pour le défendre avait sensiblement changé la donne, et il remuait tout cela dans sa tête depuis un moment, bien qu'il se montrât aussi insouciant que d'habitude en apparence. Une nouvelle œillade à Eiffy après sa réponse lui fit se remémorer à nouveau celle dont la prison lui avait depuis trop longtemps fait perdre la trace. Il n'avait décidément plus le temps de jouer le jeu du Thalmor, ou de qui que ce soit d'autre, et cette femme était peut-être susceptible de l'aider.

    Fait assez rare pour être noté, il se montra sincère, et lui expliqua :

    « - Le khajiit et la bosmer se sont fait rouler-rrr. Gaedon était sous la protection de gardes du Thalmor. Mrrr. »

    Tournant au coin d'une rue, poursuivant dans une allée un peu plus sombre, il la laissa digérer cette informations durant quelques secondes. De sa voix douce et ronronnante, il poursuivit, imperturbable :

    « - Cela signifie qu'ils sont les pantins du Thalmor, ou que ce n'est pas le Thalmor qui les a engagé. Mrrr. Dans tous les cas, ils vont être poursuivis et servir de boucs-émissaires. »

    Durant un instant, il se demanda si la bosmer était aussi recherchée que lui, et le sentiment que pouvait lui inspirer une telle chose. Il n'avait pas fait le fier lui-même, la première fois, dans cette ruelle de Dune, mais il n'était qu'un ja'khajiit, à l'époque. Néanmoins, la cavale ne lui avait pas si mal réussi, en fin de compte. Il suffisait juste d'éviter le Thalmor, mais sinon, la plupart des elfes ne le reconnaissait pas, quand bien même il avait une cicatrice assez distinctive. En vérité, la plupart des gens du commun n'en avait pas grand chose à faire, puisque depuis quelques années, c'était surtout après les daedras, les mort-vivants ou pire, les membres de l'Alliance ou du Pacte, qu'ils en avaient. Il était toujours resté assez hermétique à ces histoires de « camp à choisir » lui-même, et se demanda s'il ne serait pas temps d'aller siroter un cocktail en terrasse du côté de Stros M'kai, histoire de se faire oublier.

    Attentif à d'éventuelles réactions de la bosmer, il finit par ajouter :

    « - Il va falloir qu'ils quittent Auridia au plus vite. Payer un capitaine de navire, ou bien passer en clandestin, au choix. »


    Il haussa les épaules, faisant cliqueter l'uniforme or et noir.
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Vendimus Lun 24 Fév - 1:33

    Elle se torturait pendant la marche. Après avoir rejoint le Khajiit, Eïffy suivait machinalement ses pas sans même l’appuyer de son regard pour repérer d’éventuellement menace. Pourquoi avoir décoché cette foutue flèche ?  La Bosmer avait souvent été dans un état de panique. De folie. Mais l’expérience du sucrelune était une première et rendit sa pensée moins raisonnable. Une distraction en décochant dans un lampadaire lui paraissait une bonne idée, mais désormais, elle trouvait ça complétement stupide. Et en plus de ça, elle essayait de se convaincre en vain qu’il était peu probable qu’une personne ait reçue sa flèche. Avec le passage par la vitre, de toute façon, la force n’aurait pas rendu le coup mortel. Sauf si peut-être elle avait atteint la gorge. Et puis qui sait, il l’aurait peut-être mérité ?

    C’était le genre d’interrogation qui tourmentait la pensée déjà farfelue de l’elfe des bois, qui tournait et retournait les choses dans tous les sens pour relativiser. La situation pouvait être plus catastrophique, comme ne pas être en train de suivre le Khajiit pour s’enfuir, mais être devant le Thalmor. Et d’un coup, cette pensée la fit frissonnée brusquement. Qu’est-ce que tout cela pouvait bien signifié ? Pourquoi avoir demandé la mort de ce Bosmer ? Elle l’avait exécuté par pure conviction Impériale, mais ce n’était en rien la nature de cette affaire. Finalement, le Khajiit se retourna, et lui posa la question qu’elle aurait dû attendre.

    Elle mit un petit temps avant de répondre, celle-ci cherchait une phrase correcte à employer. Ni l’agitation, ni l’effet qui se dissipait doucement du sucrelune ne l’aidait dans cette affaire. Le remord se remit un peu la ronger d’un coup, et son cœur balança dans le doute. Malgré sa propre volonté, avait-elle le droit d’abattre celle d’un autre ?  Il n’y eu pas de réponse, et ça la détournait  de la réponse qu’elle devait apporter au Khajiit. Au final, elle essaya de reprendre un peu son sérieux. Et malgré le fait que Cley’am se fouterait bien d’entendre une tirade stylisé, c’était surement pour son propre envie de rendre sa fin tragique.


    « C’était un idéaliste trop naïf. Il rejoint ses pairs dans la mort.»

    Et cela lui convenait parfaitement, quoi qu’en dise l’homme-chat d’Elweyr. Elle aurait voulu y apporter plus de compassion. Mais de toute façons, cela n’aurait été que peu utile dans la conversation. Ou peut-être que cela aurait tiré une réplique cinglante et ironique du Khajiit. Et plus le temps passait, moins Eïffy portait de l’intérêt à la chose. Maintenant elle se demandait dans quelle situation elle s’était bien fourrée.  En son esprit, elle revit encore une fois l’image de cet Altmer encapuchonné. Aurait-elle été trahie par le Thalmor ? Un étrange sentiment l’envahie. Elle l’avait connue rarement. Une sorte d’emmêlement entres la tristesse et le désir de vengeance.

    Elle sentit qu’elle était le vice, revers de la perfection. S’abattant tel un destin tragique aux idéaux les plus utopiques.

    Finalement, comme la soutirant de ses pensées, le Khajiit proposa une nouvelle action. Quitter Auridia lui paraissait une très bonne idée. De toute façon, elle n’avait pas apprécié réellement les subtilités de Prime-Tenure. S’en éloigné n’était pas plus mal. Peut-être partiraient-ils vers Val-Boisé, revoir enfin ses terres. Peut-être passeraient-ils par Boisfoyer, revoir enfin sa mère. Et lui vint en tête l’idée de la présenté au Khajiit, ce qui lui parut rapidement une mauvaise idée, et lui, il fallait répondre.


    « Quittons ses lieux en clandestin, sur le premier navire vers Val-Boisé. Ni l’état de ma bourse, ni celle de ma patience ne pourront supporter les caprices d’un quelconque matelot. Je n’aime pas les saltimbanques des flots. »

    Finalement, elle hocha la tête, et d’elle-même, se souvint du trajet vers les quais. Mais d’un coup elle tilta, et tourna rapidement la tête vers Cley’am. Son regard était un peu inquiet, comme celui d’une enfant ayant fait une bêtise. Elle sera un peu la mâchoire, et lâcha finalement ses craintes.

    « Nous avons tués ses mercenaires sur les quais. Les corps ont dû être trouvés, et l’endroit doit être aussi en proie avec la garde. Qu’allons-nous faire ? »
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    Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy] Empty Re: Les revers de la perfection [Cley'am et Eïffy]

    Message par Cleyam Lun 24 Fév - 2:13

    Un idéaliste ? Qui ne l'était pas, se surprit à se demander le khajiit. Constatant qu'il n'en avait pas fait la remarque à voix haute, il s'en surprit plus encore, et le dit donc à voix haute :

    « - Un idéaliste, qui ne l'est pas ? Mrrr !»

    Lui-même était porteur d'idées, bien entendu. Des idées assez naïves, dans le sens où l'entendait sans doute la bosmer. Ne souhaiter pour seule existence que de voir et posséder de belles choses, aux quatre coins de Tamriel, tout en traînant sa carcasse en faisant confiance au hasard, cela avait tout du rêve d'un fou. Sans doute avait-il pris cette histoire de « Fusozayiit » trop au sérieux, en fin de compte. Néanmoins, dans l'instant présent, il était lassé des pavés parfaitement ordonnés et des arbres taillés au millimètre près par les hauts-elfes et, tout comme la bosmer, il souhaitait prendre la tangente au plus vite. Après tout, il s'était réveillé ce matin-là dans les cachots de la cellule du Thalmor installée dans cette ville, et il n'était pas encore trop tard pour qu'il y revienne pour finir sa nuit, s'il se faisait prendre.

    Il agita la queue dans une subtile pirouette célébrant la Danse des Deux Lunes, tandis que dans le ciel, il n'y avait plus d'écran de fumée pour masquer la beauté des astres jumeaux. Il ne put pas l'apprécier à sa juste valeur, en raison du heaume lui offrant un champ de vision réduit, mais s'estima néanmoins satisfait qu'ils soient à nouveaux protégés par la lueur chaleureuse du ja-Kha'jay. Il lui sembla que c'était une suite logique que dès lors, le fracas lointain de l'incendie ne leur parvienne plus, et que la nuit regagne toute sa quiétude qu'ils avaient déjà à de nombreuses reprises troublée, ce soir-là. Dans l'obscurité, seuls les sons émis par leurs cuirasses tandis qu'ils marchaient raisonnaient en écho dans la rue. Néanmoins, à l'horizon, la toile nocturne commençait à se rosir, signe d'une aube prochaine, dont ils devaient le mérite à Azurah, bien sûr.

    « - Mrrr, Azurah offre le moment le plus propice pour embarquer, le khajiit et la bosmer sont chanceux ! »

    Il accéléra sensiblement le pas, pour qu'ils puissent atteindre leur destination avant le lever du soleil. Eïffy était certes encore patraque, il le savait bien, mais avait l'allure d'une combattante. Si elle avait autant de tripes qu'elle le laissait paraître, elle attendrait d'avoir les fesses posées dans la cale d'un navire pour se reposer et, d'ici là, ferait tout son possible pour atteindre la dite cale. C'est en tout cas ce qu'il comptait bien faire, n'avant pas la moindre envie d'être encore en ville lorsque la matinée avancerait, pour expliquer au Thalmor pourquoi il avait pris congé de sa cellule pour aller éclairer le voisinage de manière flamboyante, au sens littéral. Surtout s'il lui fallait de se fait se faire à nouveau sermonner pendant des heures par un instructeur altmer pédant. Il préférait encore passer entre les mains d'un inquisiteur du Thalmor. Au moins, la douleur vous préservait de l'ennui !

    De toute manière, leur trajet touchait presque à son but, lorsqu'elle évoqua le cas des mercenaires, ou plutôt des « simples d'esprits » qu'ils avaient massacré sans réelle raison que pour se débarrasser de leur entêtement suicidaire. Il devait bien admettre que ces derniers lui étaient totalement sortis de l'esprit, puisqu'il ne donnait pas le moins du monde dans le remord, et qu'il avait été trop occupé dernièrement à penser à sa propre survie pour réfléchir à l'échec d'autres dans la même discipline. Il lui fallu donc songer un moment à la question, afin d'élaborer un plan dont Baan Dar lui-même serait fier. Ce qui leur fallait, après tout, c'était une opportunité de quitter l'Archipel, sans avoir à payer et en ne s'attirant pas les foudres de l'équipage du navire qu'ils emprunteraient. Quelque chose lui revint soudain.

    Il se retourna vers Eïffy et commença, satisfait :

    « - Eh bien, mrrh ! Il suffit d'utiliser l'uni... »

    Gêné par le casque, et s'étant retourné tout en marchant pour exposer son plan, le khajiit ne vit pas le rebord de la chaussée, dans lequel il tapa involontairement de sa botte de plate, manquant de peu d'aller s'étaler à terre. Reprenant son équilibre, il souleva la visière de son couvre-tête menaçant pour quiconque connaissait le Thalmor, et s'apprêta à reprendre ses explications, offrant un grand sourire carnassier à la bosmer, lui donnant une vue non négligeable de ses crocs aiguisés. Il poursuivit :

    « - … l'uniforme du khajiit afin de se faire inviter. »

    Comme pour illustrer son propos, il rabaissa la visière, cachant son visage jovial sous la neutralité froide du casque de fer. Il imita un membre du Thalmor avec un sens théâtral impressionnant, son ton autoritaire se faisant écho dans le casque, donnant de l'emphase à sa démonstration :

    « - Par ordre du Thalmor ! Le khajiit réquisitionne ce navire ! Mrrouh ! »

    Reprenant sa voix malicieuse, il ajouta :

    « - Qu'est-ce que la garde, face à un justiciar ! »

    Ce qu'il ponctua d'un ricanement doublé d'un ronronnement amplifié par l'écho.

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