Archag Gaharihn en Julders IkalamLe Seigneur-mage et la Jeune Femme
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2E 576, Tel Uvaris.
Éclairée par la lueur vacillante d'une bougie, on voyait à peine dans la pénombre intérieure de la chambre aux meubles bien rangés. Les draps du lit étaient défaits, et la chaleur du couchage s'échappait dans la pièce. Au sol, divers objets, parmi lesquels, entre autres vêtements, une pipe et des flasques contenant de l'eau. Aucun bruit ne se faisait entendre, hormis le grattement singulier d'une plume sur parchemin. L'ombre de celle-ci dansait sur les tentures qui recouvraient les parois de la pièce, créant avec les motifs des tapisseries des scènes étranges et irréelles. Demnvath, qui venait de se lever, écrivait. Il aimait cet exercice matinal, et sans trop savoir pourquoi, il le répétait tous les jours. Une manière sans doute de garder une trace de ce que la nuit lui avait apporté en songe. Tandis qu'il écrivait son rêve, il mangeait une collation qui avait été apporté par un serviteur quelques minutes plus tôt. Il s'agissait d'une sorte de porridge à base de riz-de-sel et de coutil, ce qui n'était pas le meilleur de tous les repas, mais qui était apprécié par le dunmer. Il avait finit d'écrire et s'était levé afin de s'habiller.
Le Seigneur-mage n'était vêtu que d'une chemise longue, d'un gris écru, lui arrivant aux genoux ; la porte de l'armoire grinça légèrement lorsqu'il l'ouvrit. Divers vêtements y étaient entreposés. Demnvath s'habilla rapidement, quittant en hâte sa chemise de nuit empreinte de la torpeur de ce passage obligé qu'est le sommeil. Il n'aimait pas dormir, mais savait que c'était là quelque chose qui parfois était nécessaire. Habillé de chausses et d'un pourpoint assez banals, il passa de longue chaussette à ses pieds et enfila une paire de bottes de cuir de guar, très bien travaillée. Il revêtit ensuite une robe d'un rouge profond garnies de d'orles ocres et os. Des runes daedriques y étaient dessinées par endroit, comme pour protéger son porteur, ou intimider quiconque porterait le regard sur lui. Demnvath saisit alors le ceinturon de cuir qui était posé sur le sol, et qui portait nombre de petites sacoches et bourses. Il s'en ceint et une fois en place, la robe le cachait par endroit. Il se dirigea vers le fond de la pièce où était disposé un râtelier.
Il passa sa main sur l'armure d'ossements qui était posée là. C'était un ouvrage ancien, cerclé d'ébonite, gravé de symboles de protection et de runes daedriques. Les diverses pièces du vêtement guerrier étaient rangées avec soin. Au milieu d'elles trônait un épée d'ébonite dans son fourreau du cuir. Demnvath s'en saisit et la fixa à son ceinturon. Cela lui aurait donné une allure très noble s'il n'avait pas oublié de se coiffer, ce dont il se rappela vraisemblablement puisqu'il s'appliqua à passer sa main dans ses cheveux d'un gris sombre. Il n'aimait pas vraiment se coiffer, tout comme il n'aimait pas dormir. Cependant, cette coquetterie était parfois nécessaire à la vie en société, et aujourd'hui, il ne resterait pas dans ses quartiers.
Plutôt que de se diriger vers le puits d'accès aux étage inférieurs de la tour, il préféra aller vers la porte qui donnait sur la terrasse extérieure de sa chambre. On pouvait entendre la pluie dehors, mais il n'en avait que faire. Il ouvrit en grand le porte ronde faite de bois et un vent froid et revigorant entra dans la pièce, soufflant la bougie qui éclairait la pièce. Il sortit et fit quelques pas sous la pluie, observant depuis cette position haute le reste de Tel Uvaris. C'était une matinée claire et froide de primétoile, et peu de gens étaient sortis ce matin. Peu de gens sortaient l'hiver ; les troupeaux d'insectes dormaient, les champs étaient glacés, les kwamas hibernaient. Même les anciens esclaves argoniens ne préféraient pas sortir de leurs nouveaux logements, faits de terre et de bois. Ils n'avaient pas voulu qu'on leur construise de maisons champignons, et avaient préféré se fabriquer ces habitations rudimentaires, en contrebas de la tour, un peu à l'écart du hameau. On voyait de la fumée s'en échapper.
Demnvath sortit son épée de son fourreau, et entreprit quelques exercices lents et gracieux avec sa lame. C'était tant pour se maintenir à niveau que pour entretenir son corps, et de même que tous els matins il écrivait, tous les matins il s’entraînait de la sorte. L'ébonite fendait l'air tantôt avec une véloce précision, tantôt avec une harmonieuse lenteur, tandis que le mage, dans une danse technique, activait tous les muscles de son corps. Mais quelque chose allait différemment ce matin là. Il cessa sa gymnastique et son regard se porta sur deux échassiers des marais qui arrivait par la route du sud.
Bientôt, les majestueuses bêtes arrivaient à l'entrée du village de Tel Uvaris. Un palefrenier dunmer sortit de sa maison champignon et vint à la rencontre des quelques soldats qui chevauchaient des guars et escortaient les échassiers. Demnvath vit qu'il leur indiquait un endroit où l'on pouvait débarquer de ces immenses insectes, qui faisaient une bonne dizaine de mètres de haut. Les échassiers se mirent lentement en route vers la rampe constituée d'une large racine, animés par leurs conducteurs. Plusieurs personnes débarquèrent, et Demnvath reconnu sur eux les attributs de la maison Drès. Parmi les dunmers, une jeune femme à qui il n'aurait pas donné plus de vingt ans. Un éclair traversa son esprit. Il rengaina rapidement son épée qu'il tenait toujours à la main tandis qu'il observait la scène et s'engouffra à l'intérieur de sa chambre. Il se dirigea rapidement vers le puits d'accès, et sans même s'arrêter lança un sort de lévitation. Il le traversa pour arriver à son bureau, situé en miroir de la chambre. Il fouilla rapidement dans les divers papiers et retrouva une lettre portant le sceau de la maison Drès. Il avait complètement oublié.
Toujours sous l'emprise de son sort de lévitation, le Seigneur Uvaris descendit par le puits jusqu'à l'étage le plus bas, constitué essentiellement de l'entrée de la tour. Déjà un autre mage se tenait là et lisait un grimoire à l'une des tables qui y étaient disposées. Il se leva pour saluer le maître des lieux, mais Demnvath filait déjà vers la grande porte qu'il ouvrit avec force. Le lourd portail de pierre pivota, et sous la pluie matinale, il se retrouva nez-à-nez avec la jeune Valadrith Drès.
Le Seigneur-mage n'était vêtu que d'une chemise longue, d'un gris écru, lui arrivant aux genoux ; la porte de l'armoire grinça légèrement lorsqu'il l'ouvrit. Divers vêtements y étaient entreposés. Demnvath s'habilla rapidement, quittant en hâte sa chemise de nuit empreinte de la torpeur de ce passage obligé qu'est le sommeil. Il n'aimait pas dormir, mais savait que c'était là quelque chose qui parfois était nécessaire. Habillé de chausses et d'un pourpoint assez banals, il passa de longue chaussette à ses pieds et enfila une paire de bottes de cuir de guar, très bien travaillée. Il revêtit ensuite une robe d'un rouge profond garnies de d'orles ocres et os. Des runes daedriques y étaient dessinées par endroit, comme pour protéger son porteur, ou intimider quiconque porterait le regard sur lui. Demnvath saisit alors le ceinturon de cuir qui était posé sur le sol, et qui portait nombre de petites sacoches et bourses. Il s'en ceint et une fois en place, la robe le cachait par endroit. Il se dirigea vers le fond de la pièce où était disposé un râtelier.
Il passa sa main sur l'armure d'ossements qui était posée là. C'était un ouvrage ancien, cerclé d'ébonite, gravé de symboles de protection et de runes daedriques. Les diverses pièces du vêtement guerrier étaient rangées avec soin. Au milieu d'elles trônait un épée d'ébonite dans son fourreau du cuir. Demnvath s'en saisit et la fixa à son ceinturon. Cela lui aurait donné une allure très noble s'il n'avait pas oublié de se coiffer, ce dont il se rappela vraisemblablement puisqu'il s'appliqua à passer sa main dans ses cheveux d'un gris sombre. Il n'aimait pas vraiment se coiffer, tout comme il n'aimait pas dormir. Cependant, cette coquetterie était parfois nécessaire à la vie en société, et aujourd'hui, il ne resterait pas dans ses quartiers.
Plutôt que de se diriger vers le puits d'accès aux étage inférieurs de la tour, il préféra aller vers la porte qui donnait sur la terrasse extérieure de sa chambre. On pouvait entendre la pluie dehors, mais il n'en avait que faire. Il ouvrit en grand le porte ronde faite de bois et un vent froid et revigorant entra dans la pièce, soufflant la bougie qui éclairait la pièce. Il sortit et fit quelques pas sous la pluie, observant depuis cette position haute le reste de Tel Uvaris. C'était une matinée claire et froide de primétoile, et peu de gens étaient sortis ce matin. Peu de gens sortaient l'hiver ; les troupeaux d'insectes dormaient, les champs étaient glacés, les kwamas hibernaient. Même les anciens esclaves argoniens ne préféraient pas sortir de leurs nouveaux logements, faits de terre et de bois. Ils n'avaient pas voulu qu'on leur construise de maisons champignons, et avaient préféré se fabriquer ces habitations rudimentaires, en contrebas de la tour, un peu à l'écart du hameau. On voyait de la fumée s'en échapper.
Demnvath sortit son épée de son fourreau, et entreprit quelques exercices lents et gracieux avec sa lame. C'était tant pour se maintenir à niveau que pour entretenir son corps, et de même que tous els matins il écrivait, tous les matins il s’entraînait de la sorte. L'ébonite fendait l'air tantôt avec une véloce précision, tantôt avec une harmonieuse lenteur, tandis que le mage, dans une danse technique, activait tous les muscles de son corps. Mais quelque chose allait différemment ce matin là. Il cessa sa gymnastique et son regard se porta sur deux échassiers des marais qui arrivait par la route du sud.
Bientôt, les majestueuses bêtes arrivaient à l'entrée du village de Tel Uvaris. Un palefrenier dunmer sortit de sa maison champignon et vint à la rencontre des quelques soldats qui chevauchaient des guars et escortaient les échassiers. Demnvath vit qu'il leur indiquait un endroit où l'on pouvait débarquer de ces immenses insectes, qui faisaient une bonne dizaine de mètres de haut. Les échassiers se mirent lentement en route vers la rampe constituée d'une large racine, animés par leurs conducteurs. Plusieurs personnes débarquèrent, et Demnvath reconnu sur eux les attributs de la maison Drès. Parmi les dunmers, une jeune femme à qui il n'aurait pas donné plus de vingt ans. Un éclair traversa son esprit. Il rengaina rapidement son épée qu'il tenait toujours à la main tandis qu'il observait la scène et s'engouffra à l'intérieur de sa chambre. Il se dirigea rapidement vers le puits d'accès, et sans même s'arrêter lança un sort de lévitation. Il le traversa pour arriver à son bureau, situé en miroir de la chambre. Il fouilla rapidement dans les divers papiers et retrouva une lettre portant le sceau de la maison Drès. Il avait complètement oublié.
Toujours sous l'emprise de son sort de lévitation, le Seigneur Uvaris descendit par le puits jusqu'à l'étage le plus bas, constitué essentiellement de l'entrée de la tour. Déjà un autre mage se tenait là et lisait un grimoire à l'une des tables qui y étaient disposées. Il se leva pour saluer le maître des lieux, mais Demnvath filait déjà vers la grande porte qu'il ouvrit avec force. Le lourd portail de pierre pivota, et sous la pluie matinale, il se retrouva nez-à-nez avec la jeune Valadrith Drès.