Demnvath Uvaris a écrit:Je trouve que tu as beaucoup d'à priori sur la question, que tu soulignes avec des tournures subversives.
Les Elder Scrolls, ce ne sont des grandes batailles épiques que dans les bouquins. Cela fait 20 ans que c'est comme ça, et qu'on combat les mobs un par un, deux par deux. Le changement ici vient du fait que l'on voudrait que ça ressemble à quelque chose d'épique. Pourquoi pas. Mais je ne considère pas que ce soit incompatible avec du role play.
premièrement, parce qu'il faut, à mon avis, prendre en compte la signification de MMORPG. Cela reste un RPG, et pas un jeu d'action où seuls les PnJ seraient capables d'accomplir des exploits. les Elder Scrolls, c'est quelque chose qui parle des héros ordinaires, du commun des mortels. Ce n'est pas pour rien que l'on a toujours commencé en tant que prisonier, démuni, faible, pour se retrouver au plus haut rang, mais toujours totalement inconnu.
C'est pareil dans TESO. On nous fait commencer en pyjama dans un coin paumé d'Oblivion, et on en ressort tout affaibli. Pour suivre la lignée des Elder Scrolls, on doit donc logiquement accomplir des exploits pour se hisser au sommet.
Ne pas inclure ces portes d'Oblivion dans le RP, ce serait avouer que l'on attend un héro PnJ, auquel se rallier, et qui serait super fort. C'est le syndrome des PnJ inconsistants qui venaient sans cesse piquer la vedette dans les raids de WoW par exemple, mais qui donnaient l'impression que sans eux, rien n'auraient été possible.
Dans les Elder Scrolls, c'est nous qui sommes les héros. Donc je ne trouve pas que ce soit quelque chose à écarter que le fait qu'on ait fermé des portes vers Havreglace.
Lorsque je parle "d'épique", ma représentation, c'est d'énormes armées qui se font face. Ou tout du moins, des combats avec un certain (plutôt élevé) nombre de personnes de chaque côté (équilibré ou non en nombre), mais totalement équilibré en terme de puissance, tant et si bien que l'on ne sait jamais qui va gagner, et que chaque action peut conduire ou non à l'échec (et à la victoire), un peu comme les échecs. Mais cela inclue aussi dans les Elder Scrolls les combats qui semblent impossibles, mais dont on sort victorieux (de justesse, quand même !).
C'est en cela que je considère la bataille de Bruma épique, même si finalement c'est du "j'tue ce mob, j'me tourne, je charge le second qui est occupé par un garde".
Mais c'est aussi pour moi le fait de réussir la quête de Nord-guet au niveau 5, avec pour seul allié Lydia, quand tout tes opposants ont une meilleure armure, et font des dégats tout à fait correct (j'y pense notamment pour la Xbox 360, où Lydia peut mourir sans qu'on l'ait touché, contrairement à la version PC manifestement).
Ensuite, je reconnais tout à fait que dans les MMO, ce ne sont pas aux PNJ de tout faire. Que les joueurs ont bien entendu un rôle à jouer, que leurs personnages (surtout ici) viennent du commun et se lèvent en porte-étendard de la justice, de la vie, de la défense de Nirn (ou au contraire, de voleurs reconnus, pillards vantards, ou même qui sait, nécromancien du Culte du Vers ?).
Cela étant, les joueurs ne peuvent pas tout faire (du moins, dans les Elder Scrolls auxquels j'ai joué (Skyrim et Oblivion), le joueur ne peut pas tout faire. Dans Oblivion, il est inconcevable de penser que le "Héros de Kvatch" va fermer TOUTES les portes directement (surtout au vu de la fin du jeu). C'est également cette non-assistance de l'empire qui a rendu le Thalmor populaire dans l'Archipel de l'Automne, pour avoir défendu la population des Daedra.
Mais il est également difficilement concevable que l'Enfant de Dragon tue tous les dragons, pour la bonne et simple raison qu'il y en a énormément (là je reconnais que je fais une "semi-déformation" de la map, puisqu'il y a un certain nombre de tombeaux / pics de dragons, mais qu'il y a plus de dragons que de tombeaux et pics) de dragons, et que pendant une attaque de dragon, par exemple à l'Académie, les mages arrivent à tuer le dragon sans aide.
Il y a un moment où le héros ne peut pas tout faire (je vais aller jusqu'à citer mon personnage actuellement dans Skyrim. Il est sensé aller vaincre Alduin, se rendre sur Solstheim pour comprendre pourquoi on a voulu le tuer, et s'occuper des vampires en entrant dans la Garde de l'Aube. Il ne peut pas tout faire en même temps, et ce sont d'autres personnes qui vont devoir tenir le flambeau (au moins en attendant le valeureux héros).
J'aimerais d'ailleurs relever simplement que "des héros (...) du commun des mortels" ne peut s'appliquer dans Skyrim, de par la nature même de l'Enfant de Dragon, qui peut absorber les âmes de dragon et apprendre plus vite les cris (même si les gens du commun peuvent aussi crier, cela étant).
Le fait même d'être "au plus haut rang, mais totalement inconnu" me fait hausser un sourcil. Le héros de Kvatch se fait vite reconnaître pour avoir fermé la porte de la ville du même nom (de souvenir, même les gardes des autres villes peuvent s'en souvenir). Pour rester dans le même ordre d'idées, le Dovhakiin se fait agresser par les adeptes de Miraak. Ceux-ci vont donc prendre le bâteau, arriver en Bordeciel, et finalement le traquer. Or, pour le traquer, il leur faut un nom, et une description physique. Et même si on ne sait pas d'où ils savent qui est l'Enfant de Dragon, et à quoi il ressemble, ils arrivent tout de même à le retrouver, ce qui implique qu'ils ont forcément (sauf coup de chance exceptionnel) demandé à au moins une personne, un PNJ.
Je suis également d'accord avec toi sur le fait que tout personnage montera en force, intelligence, habileté au fur et à mesure que ses exploits lui donneront de l'expérience et du savoir-faire (et même du savoir-être).
Cela étant, et cela reste totalement personnel, mais je n'adhère pas trop à l'idéologie du "personnage prisonnier de début d'histoire". Là où j'en avais discuté avec un ami qui avait dit que c'était une marque de fabrique, qui permettait d'inventer son BG derrière, je trouve qu'il s'agit davantage d'une faiblesse (je n'emploierai pas le mot "faiblesse", car les équipes de développement des Elder Scrolls nous font des jeux excellents et immersifs), d'une petite lacune. "Une fois ça va, trois fois, bonjour les dégâts !"
Mais je vais toutefois conclure sur un avis un peu plus nuancé qu'avant :
Oui nos personnages sont des héros*, qui peuvent y participer, mais il ne s'agira nullement d'une formalité, d'une simplicité, mais cela devrait se faire dans des cadres rigides, de combats ardus avec de nombreuses personnes.
Non, nos personnages ne peuvent pas tout faire, et il faut également penser qu'indépendamment de la communauté rôliste, des ancres
seront / devraient être considérées comme fermées par des troupes, telles que la guilde des guerriers, ou les trois alliances (Pacte, Domaine, Alliance).
* : Cela me rappelle d'ailleurs une phrase de l'un des développeurs dans l'une des vidéos qu'ils ont postés, où ils expliquaient l'époque choisie. Globalement, il avait dit (ma citation n'est pas exacte) : "Nous avons choisie un temps de conflits, car en temps de paix, les héros passent plus pour des fauteurs de troubles qu'autre chose". Alors imaginez si de 1 on passe à beaucoup plus.
PS : J'adhère totalement au post de mon Voisin Du Dessus (VDD), j'avais effectivement oublié de noter ces deux points dans mon argumentaire... et pour être franc, le premier, surtout.
Et, si j'ai bien compris, l'idée serait de considérer certaines ancres RP et d'autres non ?
PPS : Navré de partir un peu dans tous les sens, j'essaye de répondre point par point, mais j'en profite pour préciser mon point de vue, même si c'est parfois HS.