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    Soif de vie ou le récit du facétieux Puckdril.

    Ei Xal
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    Message par Ei Xal Mer 7 Mai - 17:32


    I. Rêves.

    I.I

    Quelque part en Tamriel, loin au sud ouest sous les canopées ombreuses du Bois de Graht dans un petit village vivait un Bosmer. Accoudé au rebord de sa fenêtre son regard vagabondait au rythme des villageois et voyageurs. Lentement le Bosmer ramena une mèche de sa chevelure flamboyante derrière une de ses longues oreilles pointues.

    Il en rêvait depuis toutes ses années, prendre son envol comme une oiseau, quitter ses terres et se découvrir une liberté infinie. Courir le long des plages d’Elsweyr, sentir le sable chaud  caresser ses pieds. Sauter dans les eaux turquoises et scintillantes de l’archipel de l’automne et sentir la fraicheur de ses eaux pures lui recouvrir les mollets. Respirer les braises fumantes du mont Cendreux et se perdre dans ses épaisses fumées. Tant de lieux à explorer, vivre plusieurs vies, s’affranchir d’un quotidien qui devenait plus lourd et plus morne chaque jour. Bien sur il vivait une vie simple et heureuse, comme la plupart des Bosmers, et il appréciait ses plaisirs candides.

    Ce matin encore il avait essayé d’aider un serpent à faire la cour à sa belle, pas très adroit d’ailleurs. Ce fut tout de même un combat mémorable. Bon il avait usé de stratégies fourbes pour permettre à son ami de gagner la partie déployant de brèves et gênantes vibrations au sol face à cet adversaire qui avait tout pour lui, bien plus gros et l’écaille plus brillante, jusqu’à ce que celui-ci effrayé et ne sachant plus où donner de la tête finisse par fuir.  C’est alors que triomphant le chevalier serpent pu parader vers sa belle. Il aurait bien voulu organiser une petite fête pour unir ses deux âmes, mais visiblement la femelle n’était guère d’humeur au grand damne du pauvre male qui n’eut d’autres choix que de se la mettre derrière l’oreille…Encore aurait il fallu, qu’il en ait, des oreilles.
     
    Son menton aigu ripa du creux de sa main pour chuter dans le vide, extirpant le bosmer à ses pensées et rêves d’évasion. D’un vif sursaut, il quitta son lit et cette porte sur d’autres mondes et vies pour rejoindre la chaleur enveloppante du feu. Avançant les mains négligemment vers le brasier, son regard rubis s’égara dans les flammes dont la lueur lancinante faisait danser les ombres au sein de la hutte. Il releva la tête, vers le dernier ornement qu’il eut installé dans sa cosse, un fin sourire candide venant se dessiner sur son visage ingénu.

    Au dessus de sa canne à pêche posée à la verticale trônait une tête clouée à une planche de bois accrochée au mur végétal. Cette tête fut le trophée de la dernière chasse. Mais ce ne fut pas sa chasse. Il avait cette impression divertissante que cette tête le regardait implorant. Mais il était trop tard. La proie était devenue prédateur, et le prédateur eut le temps de comprendre son erreur. Le Bosmer avait pris soin de faire empailler la tête du cadavre après avoir ingurgité la totalité de la viande mourante en respect avec le Pacte du Vert. Fixant la dernière expression horrifié du chasseur pour l’éternité, il avait accroché son trophée ensuite chez lui. Et tous les matins il se réveillait et contemplait la tête du vil pirate bréton qui essaya de l’agresser et de le dépouiller.

    Le Bosmer quitta son trophée du regard pour aller chercher sa canne à pêche et après s’être chaussé sorti de sa hutte. Dehors déjà les reflets argentés de la Lune perçaient à travers le toit végétal des arbres centenaires. Il sauta de branche en branche en riant afin d’aller chercher son ami pour une partie de pêche nocturne où ils chanteraient, riraient, boiraient, ripailleraient, blagueraient, et forniqueraient. Il appreciait vraiment cela. Au moins, pendant ces délicieux moments, il ne pensaient pas à ses rêves de liberté avortés.


    Dernière édition par Puckdril le Mar 20 Mai - 15:28, édité 1 fois
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    Message par Ei Xal Ven 9 Mai - 14:26


    I.II.

    Le Bosmer sautillait le long des sentiers du village d’un pas léger, la canne à pêche à la main. Le soleil s’était maintenant couché, laissant les bois endormis sous la lumière blafarde du couple de lunes. Mais dans le village peu dormaient encore. L’elfe des bois entendait les chants et les rires venant de la taverne, lorsqu’il passa devant. Il traversa la petite place circulaire ornée d’un obélisque de pierre où les commerçants remballaient et rangeaient leurs marchandises, Il s’éloigna ensuite du cœur du village pour rejoindre un petit accès guidé par la lumière chaude des torches qui longeaient les bordures fleuries et quelques huttes. Le chemin devint bientôt sentier alors qu’il venait de dépasser les quelques dernières huttes, et à l’orée du bois, débarrassée de la lueur des torches l’obscurité d’une nuit claire s’était installée.

    L’elfe s’enfonça dans la forêt. Il connaissait le chemin par cœur et l’empruntait presque tous les jours. Nul bruit si ce n’est quelques légers piaillements,  les bois semblaient profondément endormis.
    « Dormez..Dormez…Bois adorés…Je veille…Je veille…Sur votre sommeil. » Chantait l’elfe à tue tête tout en continuant de trottiner à travers herbes et fougères.
    Le Bosmer contourna les vieillards bossus tout en prenant soin de s’incliner devant chacun d’eux en guise de respect.
    « Vénérables…je vous souhaite la bonne nuit. » Chuchota t’il avant de s’éloigner d’un pas léger.
    Pour les autres peuples ce n’étaient que des saules qui penchaient péniblement vers les mares embrumées, mais pas pour le Bosmer. Ils étaient des ancêtres voûtées qui murmuraient leurs conseils et confidences de bien des vies à qui savaient les entendre et les voir.
    Puis, au loin, une lueur, chaude, vibrante, tel un cœur de feu à travers la brume nocturne des bois. Il arrivait à destination. Peu à peu la cosse d’Yllis se dévoilait avec ses fenêtres courbées sous les bras écartés des chênes, autour d’un parterre de plantes sauvages multicolores. Le Bosmer monta les quelques marches et posa son oreille sur la porte de la hutte végétale.

    Le silence était total. Un mauvais pressentiment s’empara de l’elfe qui fronça les sourcils se collant un peu plus contre la porte.
    Nul bruit, un calme troublant qui ne ressemblait pas à Yllis. Une frisson lui parcourra l’échine. Il devrait être la, il le sait, ils devaient pêcher. Son sœur se serra puis subitement la porte s’ouvrit brutalement libérant un grondement primitif. Le Bosmer exécuta un bond en arrière par instinct attrapant une flèche d’une main et son arc de l’autre.
    « BWAAAAAH! » Hurlait l’autre Bosmer avant d’éclater de rire trônant fièrement sur le parvis de sa porte les mains posées sur les hanches. Yllis était un Elfe trapu à la peau foncée. Ses deux grands yeux marrons clairs ressemblaient à deux grosses amandes, lui donnant une expression rieuse naturelle.
    « Puckdril a eut peur. Puckdril a eut peur! » raillait Yllis en sautillant sur une jambe puis sur une autre.
    « C’est malin!…Ca..Ha oui c’est malin… » Ronchonnait Puckdril, l’elfe à l’épaisse chevelure de feu. « J’aurai pu te mettre une flèche…Puis… »  
    Une moue contrariée se dessina sur son frêle visage, les joues gonflées et les lèvres tirées sur le côté.  Ils se toisèrent mutuellement. Puis Puckdril fut le premier à laisser échapper un rire, Yllis suivit et ils rirent ensemble de plus bel.
    « Bon! On y va? Je me sens de veine aujourd’hui. Je suis sur que je pêcherai un poisson bien plus gros que le tiens »  S’esclaffa l’elfe aux yeux d’amandes tout en considérant Puckdril d’un regard faussement condescendant.
    « Mais oui bien sur, encore faudrait il que tu saches pêcher et non simplement tremper ta ligne. »

    Et les deux elfes s’éloignèrent rieurs, d’un pas joyeux pour s’enfoncer dans la forêt. Ils coupèrent à travers les marais, la démarche silencieuse et agile afin de ne pas réveiller la faune et la flore endormie jusqu’à gagner la cote. Progressivement le toit végétal se fit de plus en plus fin, les arbres se distanciaient et laisser entrevoir un ciel étincelant de milliers de diamant. L’herbe fraîche fit place à des taches de sables fins entres les rochers. Les deux Bosmers sautillèrent de pierres en pierres dans des mouvements aériens jusqu’à rejoindre la plage.

    L’infinie s’offrit à leurs regards sous la forme d’une tapisserie ondulante bordées de dentelle d’écume. L‘éternel mouvement de va et vient bercait les oreilles des deux elfes, et Puckdril pencha légèrement la tête dans un grand sourire extatique. Yllis pointa alors sa canne à pêche face à lui dans une attitude défiante.
    « Rapprochons nous des eaux plus profondes, le poisson ne viendra pas à nous. Les fourbes nous ont surement déjà vu, espérons que leurs gloutons estomacs crient famines. »
    Après avoir retroussé leurs braies, ils avancèrent de quelques pas, l’eau froide caressant leurs mollets. Yllis en eut un frisson. Une fois que l’eau atteignit leurs genoux, ils accrochèrent un vers chacun sur le crochet de leurs lignes, puis d’un vif mouvement les lancèrent le plus loin possible.
    « Petits poissons…Voyez quel festin nous vous apportons. » minauda Puckdril en pouffant.
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    Message par Ei Xal Mar 13 Mai - 18:57


    I.III

    Le dremora entendit le tintement des chaines se rapprocher, et il ressenti une malsaine excitation.
    « Plus vite bande de larves!  L’ancre s’agite, le passage est pour bientôt! » Beugla-t-il de sa voix aigu.
    Dans la chambre froide, aux murs sombres et humides, fais de pierres noires, les absous comme autant d’esclaves enchainés s’exécutaient à alimenter le feu qui alimentait l’immense machine.
    Il releva son regard brulant de rage vers le cercle de métal qui tournait lentement sur lui-même. Une aura bleue émanait de l’appareil ésotérique, faible, diffuse, elle vibrait dans l’attente du sacrifice. Venant éclaircir d’un pale reflet bleuté la peau sombre du drémora.

    Quelle œuvre magnifique. Le Conspirateur avait raison. Rage, souffrance, chaos. Vous verrez Seigneur, cette trahison n’en fut pas une, c‘est en votre nom que je verserai le sang.

    Le Kynmarcher se massa le cou de la main droite, la sensation glaciale de son gant daedrique sur sa peau lui arracha un faible gémissement. Lentement il appuya  le bout de son index pointu sur sa peau près de la carotide, la douleur s’invitant sournoise, exaltante, une brève entrée en matière de ce qui l‘attendait.

    La douleur est mon domaine, la torture mon art.

    Depuis combien de temps rêvait il d’un véritable déchainement de violence? Coincé en Oblivion, il n’eut que de plaisir et de temps à y songer. Des terres de sang, des batailles effrénées. Le temps passait, en Oblivion, lentement sans que rien ne se passe, coincé dans sa citadelle, dans l’attente impitoyable d’un quelconque ordre, signe du Seigneur dragon, mais rien. Nul signe, nul ordre, juste l’éternelle attente, et le plus profond des ennuis. L’officier supérieur se mit alors à supplier dans son domaine d’acier, à psalmodier, et ses suppliques trouvèrent écho auprès d’un autre Seigneur qui lui proposa un marché qu’il ne pu refuser. C’était aller à l’encontre même de sa nature.
    Quelques instants d’exaltation qu’il payera de sa vie, mais tant pis. Il préférait une existence courte mais intense. De l’autre côté, un autre monde l’attendait et avec lui, sa seule raison de vie.

    « L’armée est bientôt prête Seigneur, Les Daedroth sont en route et seront ici d’un instant à un autre. »
    Les propos du Nécromancien sortirent le drémora de ses pensées et de ses souvenirs. Il tourna la tête vers le sorcier Humain agenouillé derrière lui au pied de son piédestal de pierre froide et inclina la tête sans daigner lui dire un mot. Son regard défila alors sur la chambre de passage. Les armées étaient presque rassemblées, les atronachs de givre attendaient en rang alignés organisé de deux fils de dix. A coté attendaient deux atronachs de Chair, massifs atteignant les quatre mètres, qui déambulaient.
    « Superbe… » déclara le Kynmarcher avant de porter son regard de l’autre coté de la chambre.
    Une dizaine de cages remplissait l’autre moitié de la chambre. Derrière les carreaux de métal rouillés gémissait des êtres perdus, dont la conscience avait été violée puis détruite, afin d’en faire des prédateurs dénué d’émotions, des armes vivantes. Certains se cognaient la tête contre le fer, d’autres crachaient et hurlaient. Ils n’attendaient qu’une chose, être libéré, et se nourrir.
    « Bientôt…Bientôt… Patience. »
    Le drémora et le nécromancien relevèrent la tête vers l’ancre en stase. Malgré l’agitation qui les entouraient, ils étaient parfaitement calme.
    « Sa Seigneurie sait-il sur quelle région de Tamriel la porte va-t-elle s’ouvrir? » Demanda le Nécromancien d’une voix gênée.
    L’officier continuait de scruter l’ancre ne daignant là encore poser ses yeux sur le mortel, puis croisa les bras, dans un grincement métallique.
    « Aucune idée, mais cela n’a pas d’importance. Où que nous arrivions, nous serons prêt, il n‘y aura nulle échappatoire. »
    Le nécromancien inclina la tête, puis la garda baissée, son visage dissimulé dans les ombres de sa capuche. Il n’osa pas croiser le regard du Kynmarcher sous peine de voir sa tête chuter à ses pieds, il connaissait trop bien leur mépris pour les mortels.

    C’est alors que le puissant Daedra entendit la marche guerrière arriver, tel le battement des tambours. Des pas lourds, réguliers, sonores résonnaient à travers la chambre. Les êtres perdus turent leurs plaintes et gémissements. La pièce vibraient sous l’entrée des guerriers massifs. Le Kynmarcher se retourna alors contemplant le trait final à son chef d’œuvre.  L’armée de Daedroth s’arrêta devant lui en trois rangées. Les bêtes grognaient, reniflaient, s’agitaient, elles avaient elles aussi soif de violence, soif de déchainement.
    « Cinq…Dix…Quinze…Parfait. Nous sommes maintenant prêt. »
    Le drémora se retourna vers l’ancre, ses lèvres s’étirant dans un sourire carnassier. Il écarta alors les bras avec majesté avant d’annoncer.
    « Entendez vous Suzerain? Votre armée est prête! »
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    Soif de vie ou le récit du facétieux Puckdril. Empty Re: Soif de vie ou le récit du facétieux Puckdril.

    Message par Ei Xal Mar 20 Mai - 15:26


    II. Jeux.

    II. I.

    L’obscurité latente s’était abattue sur le bois de Graht, enveloppant l’atmosphère d’un voile sombre percé d’étoiles comme autant de lucioles immobiles. Face à la mer endormie les deux elfes pêchaient. L’un, Yllis, dont le teint halé se confondait avec le sable cuivré sous la lueur des deux lunes en avaient déjà trois beaux poissons dans son panier tressé. L’autre, Puckdril, nerveux, tenait sa canne à pêche qui ne…Pêchait pas. Grimaçant, énervé, le mauvais pêcheur ne cessait de regarder du coin de l’œil le panier de son voisin, future boite de pandore de sa fierté . De plus l’attitude noble et calme de son ami et concurrent ne faisait qu’apporter un peu plus d’eau à son moulin, portant l’envie, le doute et la suspicion chez Puckdril.
    Ha! Comme il doit se moquer de moi, j’en suis sur! Est-ce un sourire sournois qui se dessine sur son visage? Est-ce bien une fossette que je vois la? Ne pouvait il s’empêcher de penser.
    Il bouillonnait. Appuyant un peu plus ses frêles doits sur la branche taillée, il détourna le regard vers l’infinie obscurité qui se mouvait et ondulait lentement.
    Pourtant nous avons les mêmes appâts! Ou alors…Ou alors il a ajouté quelque-chose et m’a dupé. Peut être a-t-il baigné ses vers dans une…potion?! Ou bien a-t-il enchanté…sa canne?!
    Il déroba quelques œillades suspicieuses vers l’instrument en question.
    Cet affront ne peut durer! Une idée, vite une idée!

    « Tout va bien Puck? Tu n’es pas en veine cette nuit dis. » Dit l’autre bosmer d’un air rieur, ses yeux en forme d’amande se plissant tel des demi-lunes.
    Le pêcheur malchanceux leva le menton l’air bougon.
    « Mais je suis patient. C’est fait exprès tu sais. Je tiens à mettre les poissons en confiance  et que ma ligne disparaisse sous l’eau, invisible, ne laissant que mon appât. » Répondit Puckdril l’expression grave et concentrée mais surtout entièrement feinte.
    « Ha! J’ai hâte de connaitre alors les secrets de ta technique! »
    « Ha non! » Le coupa Puckdril. « C’est une technique secrète transmise de père en fils depuis cela des générations. Je ne peux la révéler au premier venu aussi soit il mon meilleur ami. »
    « Dommage…. » Yllis esquissa une petite moue défaite. « Tu dois réussir de sacrées prises alors! Il me tarde d’en voir le résultat. »
    « Tu vas voir! Tu n’en reviendras pas! Je ne pêche pas trois ou quatre petits poissons moi…Mais une seule bête! Une unique prise! Une gigantesque prise! » s’enorgueillit l’elfe à la chevelure rousse.
    « J’en suis déjà tout retourné! » Le ton d’Yllis lui sembla ironique mais comme d’habitude, il n’était sur de rien avec lui.
    Puckdril tourna alors du nez excédé. Si son voisin avait bien usé de stratégies fourbes, alors il se devait d’agir. Maintenant pour ne pas se laisser distancier.

    L’elfe sylvain  virevolta dans un mouvement ample, et balança sa petite bourse contenant ses quelques appâts. Le petit sac effectua un vol plané pour finir par un plongeon dans l’eau indolente.
    « Ha! Quelque-chose m’a piqué le mollet! » Claironna Puckdril tout en agitant sa canne à pêche en l’air. Sautillant sur une jambe puis sur une autre.
    « Hein? Quoi?! » S’exclama Yllis, assistant perplexe à la danse folle danse de Puckdril. « Heu…Ca fait partie de ta technique ancestrale c’est ca? Parce que… »
    « Mais non tête de linotte! Je te dis que je me suis fait piquer par quelque-chose. Je ne sais pas moi, peut être une méduse…Je m’en remettrai mais j’ai perdu tous mes appâts par contre. » Geint le bosmer tournant des yeux tristes vers son compagnon. « Comme c’est dommage…Comment…Comment je vais faire maintenant? » La tristesse se mua en une certaine détresse entretenue et calculée. Ses yeux se firent brillants  et ses lèvres se mirent à trembler.
    Face au désarroi de son ami Yllis s’exclama subitement:
    « Mais…prends les miens! Ils sont tout à toi…Tu le sais. »
    Puckdril lui offrit alors son plus beau sourire enjôleur. Un sourire maitrisé, dont lui seul avait le secret et qui happait Yllis en otage. Face à ce regard candide emprunt de douceur et d’innocence, face à ses yeux qui scintillaient de rouges éclats, face à ce visage de porcelaine qui paraissait peint par les lunes même de leurs rayons d’argent et de rubis, le bosmer se sentait comme nu, complètement vulnérable.
    Lui se  contenta de répondre d’un sourire niais et d’exprimer quelques mots en vains balbutiements. Il tendit alors son bocal rempli d’asticots d’un geste brusque fuyant ce regard pesant.
    L’elfe comédien empoigna vivement le bocal en lâchant un rapide « Merci! »
    Ha! Haha! A moi les appâts enchantés! A moi les poissons bien frais!
    Gardant fermement la poigne de sa main gauche sur sa canne à pêche, il puisa un asticot dans le bocal de l’autre main et l’accrocha à l’extrémité de sa ligne. Comblé, un sourire satisfait aux lèvres, il relança sa ligne le plus loin possible, prêt à battre son naïf mais si tendre voisin.

    Le temps passait au rythme des va et vient de l’eau tel une respiration régulière, les deux elfes suspendus au souffle de la mer. Mais bientôt le temps parut une éternité pour le malchanceux Puckdril. La nuit s’effilait et toujours aucun poisson péché.
    Je suis maudit! On m’a jeté un sort!
    « Dis… » Hésita Yllis. « Elle est longue toute de même à se mettre en route ta technique … Je reste encore un peu puis je rentre, et…victorieux! »
    « Mais non mais non attends! Tu vas voir! » S’agita Puckdril.
    « Je vais voir….Je vais voir…Ca fait longtemps que j’attends de voir… » répondit l’autre pêcheur en pouffant de rire.
    « C’est de ta faute! C’est toi tu leur fait peur… »
    « Je leur fait peur? Je te signale que j’ai déjà… »
    Quand soudain la canne à pêche de Puckdril se mit à tirer brusquement, il se cambra alors pour retenir fermement sa canne.
    « Ha! Ca y’est! Ca y’est! »

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