Les ombres commençaient à s’étendre à l’infini alors que le crépuscule envahissait la lune rocailleuse. Guidé par son instinct Dahey avait plongé son A-wing le long d’un étroit canyon, regrettant à ce moment de n’avoir pas eu le temps de mieux se perfectionner auprès du chevalier Taleirin. Et c’est là, après quelques interminables manœuvres dans le défilé rocheux qu’il avait retrouvé la trace de la navette d’exploration.
« Ici le padawan Dahey Vee-Gan, j’ai retrouvé son vaisseau. Je vais descendre. Terminé » informa-t-il la frégate avant de se poser dans un nuage de poussière ocre.
Son masque respiratoire sur le nez, le jedi fit un premier tour, cherchant des traces de pas pour lui donner une direction. Malheureusement le vent avait déjà balayé le sol poussiéreux. Alors il retourna vers la navette, pensant peut-être trouver des indications à bord. A l’intérieur il s’installa à la place du pilote pour lancer une recherche dans l’ordinateur de bord. Le système fonctionnait bien, les commandes de pilotage, systèmes de communication. Mais l’ordinateur était vierge de toute donnée d’exploration. Il reprit son comlink pour faire un rapport.
« Ici Dahey. Il n’a laissé aucune trace de ses activités dans le journal de bord, il est totalement vierge.» Sur la frégate le maitre Jedi resta un long moment silencieux avant de répondre au padawan. « Fie toi à ton instinct alors et soit prudent, on ne sait jamais. Terminé »
Inspirant profondément au travers de son masque, le miraluka agrafa son comlink à son poignet, puis vérifia que son sabre était toujours à sa place pendant à sa ceinture, avant de ressortir de la navette.
« Bon réfléchissons. Je n’ai rien vu en venant de l’ouest, je ne risque pas trop de me tromper en poursuivant à l’est. » Se dit-il. Et dans geste ample il rabattit la capuche de son manteau sur son visage en se mettant en marche.
Cela faisait bien deux heures que le miraluka suivait le défilé rocheux qui n’en finissait pas. Et depuis la moitié du chemin des bourrasques intermittentes venaient soulever d’énormes quantités de poussière et de sable, achevant d’effacer les dernières traces qui lui auraient permis de pister l’archéologue sullustéen. A quelques mètres de lui, bien dissimulée par la topographie des lieux, il finit par apercevoir une ouverture dans la falaise. S’il n’y retrouvait pas la piste de Daiba au moins il serait à l’abri du vent pendant un instant.
D’un pas prudent il pénétra dans la grotte. Profitant de l’accalmie il rejeta sa capuche en arrière et se débarrassa du sable qui avait réussit malgré tout à consteller ses cheveux gris, en secouant énergiquement la tête. Il s’accroupit et effleura lentement le sol de la main, malheureusement là non plus il n’y avait pas la moindre empreinte. Quelque peu désœuvré il alla s’affaler le long de la paroi rocheuse pour se reposer et réfléchir. Pourtant son instinct lui disait qui était sur la bonne voie. « La Force, Dahey ! Fait confiance à la Force ! » Se répéta-t-il dans la tête afin de reprendre courage. Décollant son dos du mur, genoux au sol, il s’assit sur ses talons et posa ses mains bien à plat sur ses cuisses. Et dans cette position il tenta de méditer un instant. Mais ce n’était guère facile à ce moment, il avait du mal à se concentrer, il y avait dans l’air cette sorte de léger bourdonnement qui fluctuait. Puis ce fut un cliquetis qui éveilla son attention. Alors sans pour autant bouger il tendit l’oreille, le bourdonnement s’intensifia pendant quelques courtes secondes avant de lentement se taire.
Le padawan se releva, il fallait qu’il aille voir. Replaçant son capuchon sur la tête il s’enfonça lentement dans la grotte, focalisé sur ce qu’il pouvait bien y avoir plus avant. Il songea que c’était peut être l’archéologue qu’il recherchait entrain de s’affairer. Mais, alors qu’il débouchait sur un vaste espace qui avait été aménagé, une soudaine vibration dans le Force le mit en garde. Hésitant à faire un pas de plus, il se mit à couvert en se collant à une paroi. Il balaya l’endroit du regard. C’était la première trace d’activité ancienne qu’il apercevait depuis qu’il s’était posé. A l’entrée de la grotte, rien de laissait pensait qu’elle avait pu servir, mais il y avait là dans cette salle les vestiges du passé de Monor II. Pour l’instant le miraluka n’aurait pu dire s’il s’agissait d’un lieu de vie, d’un sanctuaire ou encore autre chose. Finalement tout était calme, mais il avait toujours cette sensation d’alerte. Prudemment, il s’avança. Dans le fond, trois corridors s’enfonçaient encore plus dans la roche. Il espérait ne pas devoir chercher dans les trois directions. Il prit un temps, pour sonder les issues, celles de gauche et du milieu, ne l’inspiraient pas, ce fut celle de droite, celle qui lui picotait l’échine, qu’il décida d’emprunter. Le danger, pourquoi fallait-il qu’il choisisse le danger ? Pourquoi ne pouvait-il pas rencontrer l’archéologue dans une cantina du haut Coruscant, ou les jardins d’une cité de Naboo?
A partir de là le sol était dallé, les murs n’étaient plus naturellement irréguliers mais taillés et ornés de frises sculptées. Le couloir n’était pas très large, deux mètres tout au plus et débouchait après une cinquantaine de mètres sur une sorte de vestibule tout en largeur. A gauche se dressait une imposante statue à la forme vaguement humanoïde, à droite une porte en pierre se dessinait dans le mur. Prenant une grande inspiration Dahey Vee-Gan posa la main sur celle-ci pour tenter de l’ouvrir mais elle ne broncha pas, même quand il y mit beaucoup de force. Il devait y avoir un mécanisme, sinon il ne voyait pas comment, avec sa carrure de sullustéen, l’archéologue aurait pu passer. Et l’intuition du padawan lui disait qu’il se cachait quelque derrière. Il se mit alors en quête d’un système d’ouverture, quand à nouveau il entendit ce bourdonnement qui électrisait l’air rapidement couvert par le bruit d’un vérin hydraulique. La porte se mit à vibrer sensiblement. Sentant cette fois clairement le danger le jedi, prit un pas de recul avant de se précipiter derrière la statue trônant devant le mur opposé. Là tapis à l’abri, il tenta par précaution de dissimuler sa présence dans la Force. C’est à ce moment qu’il commença à entrevoir ce qu’il se passait en ces lieux. Dans l’encadrement de la porte maintenant ouverte, avançait deux droides de classe sentinelle marqués des insignes de l’empire. Il jura mentalement. Il fallait à tout prix qu’il prévienne le maitre Luek Anansi. Mais pas d’ici, c’était impossible, il devait ressortir. Toujours à l’abri de la statue, il laissa les droides prendre de l’avance avant d’entreprendre de les filer jusque dans la salle principale. De là les sentinelles prirent un des autres couloirs, aussi Dahey en profita-t-il pour se faufiler vers l’extérieur. Gardant ses sens en alerte, il sortit son holo-communicateur pour contacter la frégate républicaine.
« Maitre Anansi, vous me recevez ? » interrogea-t-il le transmetteur.
« Dahey, j’attendais ton rapport depuis un moment déjà. » Répondit le jedi alors que sa silhouette apparaissait dans l’hologramme.
« Disons que ma mission vient de prendre une tournure plus compliquée. » commença à expliquer le padawan sans trop élever la voix.
« Je t’écoute. »
« Je pense avoir retrouvé la piste de Daiba. Je pense qu’il est en grande difficulté. »
« Qu’est ce qui te fait penser ça ? » Renchérit Luek Anansi
« Des droides sentinelle impériaux que je viens de croiser, sans doute. »
« Effectivement, ça se corse. » Depuis le vaisseau républicain, le maitre jedi pris un temps de réflexion. « Reste que retrouver Suyo Daiba est important, encore plus s’il est tombé entre les mains d’impériaux. Tâche de le ramener et de voir ce que font ces droides dans ces ruines. Mais ne prend pas de risque. De mon côté, je vais en aviser Tython »
Dahey hocha simplement la tête en guise de réponse et coupa l’holo-transmetteur.
Il lui fallait maintenant pouvoir passer la lourde porte. Le mieux était de profiter du retour de la patrouille. Alors prudemment il retourna de cacher à nouveau derrière la grande statue et là en attendant il médita afin de se préparer à toute éventualité. Il ne sut pas s’il resta comme ça longtemps mais enfin les droides revinrent et se présentèrent à la porte qui s’ouvrit lentement. Derrière, on avait plus du tout à faire à une ruine ancestrale. La pièce était faite de duracier et permabeton, et Dahey pensa tout de suite que ça devait être un sas pour filtrer l’atmosphère toxique de la planète. S’il fallait qu’il passe par là il n’avait d’autre choix que de se débarrasser des deux droides. Agrippant son sabre laser, il bondit alors vers les machines, pour ne pas leur laisser la moindre chance. D’une seule boucle sa main droite remonta rapidement de sa jambe gauche pour sectionner le premier au niveau du bassin avant de redescendre décapiter le second. Enfin pendant que celui-ci s’écroulait il retourna sa lame verte vers la poitrine du premier déjà au sol pour l’achever. « Bon j’espère qu’ils ne sont pas toute une armée derrière.» songea-t-il en examinant les commandes du sas, bien qu’il ne senti pas de menace imminente.
Il activa la séquence de filtration, et au bout d’un instant un voyant lui indiqua qu’il pouvait ouvrir la porte et pénétrer dans ce qui semblait être tout un complexe. Concentré et à l’écoute de la Force, il commença à arpenter le couloir principal. A l’aide de son datapad il vérifia que l’air était bien respirable avant d’ôter son masque respiratoire. L’endroit se semblait finalement pas très fréquenté, alors qu’est ce qu’il pouvait bien se manigancer ici ? Il entra dans la première pièce qui se présenta, après s’être assuré en sondant que la voie était libre. Ca semblait être une salle de stockage. Il n’y avait que des caisses empilées. Le jedi ouvrit alors la première à sa portée. Elle contenait du matériel consommable de laboratoire. Bon au moins il s’avait à quoi s’attendre à trouver par la suite. Il s’apprêtait à ressortir quand il entendit une nouvelle patrouille de droides passer dans le couloir. Attendant derrière la porte, il la laissa s’éloigner avant de reprendre son exploration des lieux. S’enfonçant toujours plus il arriva à une nouvelle pièce dont la porte était ouverte. Il s’adossa au mur et discrètement passa la tête pour voir ce qu’il y avait. Enfin, voilà ce qu’il cherchait, une salle de contrôle. De là il pourrait en savoir un peu plus sur le complexe et peut être trouverait-il l’archéologue Suyo Daiba qu’il était venu chercher sur cette lune de Monor II. Par chance il n’y avait qu’un seul droide posté dans la pièce. Au moins ça serait assez rapide de s’en débarrasser. Le tout était de ne pas provoquer de bruit de lutte avant de pouvoir refermer la porte. Passant en silence dans l’encadrement il fit appel à la Force et les mains en avant il tenta de retenir le droide dans une stase. Le robot immobilisé il s’approcha rapidement et lui perça le système de commande de son sabre laser. Enfin seul, il retourna tranquillement fermer la porte derrière lui avant de dissimuler le tas de ferraille inerte dans un coin.
S’asseyant devant l’ordinateur il espérait ne pas avoir trop de fil à retordre car ses compétences en informatique étaient assez succinctes. Visiblement les impériaux ne devaient pas s’attendre à de la visite ici, car l’accès principal n’était pas sécurisé. En tout cas, de ce poste, le padawan pouvait déjà avoir accès aux caméras de surveillance, qu’il commença à balayer une par une. Il eut rapidement estimé la présence des impériaux. Il n’y avait personne d’organique apparemment, uniquement des droides et pas très nombreux, hormis ceux qu’il avait déjà désactivés il devait en rester une dizaine. Dans la liste des caméras il y avait 2 salles de rétention, ce qui lui parut étrange vu qu’il semblait s’agir d’un laboratoire. Il demanda l’affichage, et sur l’écran séparé en deux les images des cellules apparurent. « Bon sang !» jura Dahey. Il s’agissait de deux grandes salles octogonales identiques, plutôt vaste pour de simple cellules, si les murs étaient de permabeton, le sol était rocailleux. Dans une d’entre elle gisait, recroquevillé dans un coin, le corps menu d’un sullustéen. Sans aucun doute c’était Suyo Daiba. Dans l’autre salle, la moitié de l’image montrait le dos rugueux et musculeux d’une bête énorme. Le padawan, subitement très contrarié éloigna son visage de l’écran et s’enfonça dans le fauteuil pour essayer de réfléchir. Il fallait qu’il joigne Luek Anansi. Il détacha son comlink de son poignet et sortit un câble de sa ceinture. Avec un peu de chance il pourrait utiliser le relais de la station pour établir sa liaison sur le canal crypté.
« Maitre Anansi, vous me recevez ? » appela-t-il après avoir connecté son équipement. Il insista.
« Padawan Vee-Gan, je te reçois. As-tu retrouvé l’archéologue ? »
L’apprenti lui raconta alors rapidement comment il avait pénétré dans ce complexe et ce qu’il avait trouvé pour l’instant.
« … je pense que c’est un térentatek. » termina-t-il laissa la nouvelle en suspend.
« Hum, c’est fâcheux que les impériaux se remettent à de telles expériences. Vois tu les térentateks sont des créatures créées génétiquement d’une robustesse qui dépasse tout ou presque. » Le chevalier Jedi à bord de la frégate pris un long moment de réflexion. « Vois si Daiba est toujours vivant et trouve un moyen de l’extraire. Et Dahey… » Il s’interrompit pour reprendre gravement « Il ne faut pas que les impériaux poursuivent leur expérience. Dans tous les cas cette créature doit être détruite. »
Bon les quelques droides encore sur pieds ne devait pas poser de problème ainsi que sortir Suyo Daiba. Mais tuer un térentatek c’était insensé, en tout cas pour lui, à moins que… Ce n’était pas ces sentinelles ou quelques chercheurs qui pouvaient maitriser une telle bête. Ils devaient bien avoir quelques tranquillisants efficaces quelque part. Une fois la créature assommée il ne lui resterait plus qu’à l’achever. Dahey se leva alors et consulta une dernière fois les caméras pour situer les droides avant de reprendre le couloir. Pour l’instant la voie était libre, d’après le plan qu’il avait vu, il y avait un labo près des cellules, avec de la chance c’est là que ce qu’il cherchait se trouverait. Le couloir se finissait en s’élargissant et trois pièces, le labo et les deux cellules lui faisaient face en arc de cercle. Les cellules étaient fermées par un champ de force. Le jedi longea discrètement le mur pour approcher de la salle ou été retenu l’archéologue. Il ne fallait pas alerter la bête. Il prit un temps pour s’assurer qu’il ne serait pas surpris puis d’un geste lent il appuya sur l’interrupteur et le champ de force se dissipa. L’instant d’après à genoux devant le corps inerte de Daiba il se rendit vite compte qu’il était arrivé trop tard et que le sullustéen était déjà mort. Dahey l’avait connu assez peu finalement, c’était un ami de son regretté maitre Assa Cai. Le code disait « Il n’y a pas de mort, il n’y a que la Force » mais une fois de plus le miraluka ressenti comme un énorme gâchis. Amère Dahey se releva, il était temps d’en finir, et maintenant sa mission première pouvait attendre. Aussi laissa-t-il le corps de l’archéologue à sa place et referma-t-il la cellule avant de fouiller le labo.
La pièce adjacente était plutôt petite, il n’y avait qu’une longue paillasse et deux casiers avec serrure. Il se dirigea directement vers ceux-ci. Sans perdre plus de temps il fit sauter le verrou électronique du premier avec son sabre. Comme il s’y attendait il y avait posé sur une étagère un pistolet à tranquillisant et un coffret réfrigéré. Il s’attendait moins à entendre la voix synthétique d’un droide l’interpeller.
« Ne bougez plus ! Déclinez votre identité ! »
Comment avait-il pu être si négligeant ? Ragea-t-il. Lentement il se retourna pour lui faire face près à le désactiver comme les autres.
La sentinelle voyant le sabre pendre à la ceinture de l’inconnu le mit directement en joue prêt à tirer. Décidé à ne pas s’attarder le jedi dégainant son arme anticipa les deux salves de blaster et les dévia avant de mettre le droide hors service. Comme pour les autres il le déplaça dans un coin et pris soin de fermer la porte cette fois avant de retourner au casier pour ce rendre compte que goutte à goutte, ce qui devait être le tranquillisant s’échappait du coffret percé par un des tirs de blaster. Dahey se dépêcha d’ouvrir la boite. Il ne restait que deux capsules et toutes deux avait été détruites. De la même manière que plus tôt il força le second casier, espérant y trouver d’autres doses, mais rien si ce n’était un sac poussiéreux. Le sac de l’explorateur sans nul doute. Il le ramena sur la paillasse pour examiner son contenu. Il avait l’air plutôt lourd. L’ouvrant bien grand il en sortit en premier un datapad d’un modèle compact, puis un lourd coffret en plastique. A l’intérieur il y avait deux charges explosives. Suffisantes pour faire sauter quelques rochers pas trop gros ou la tête d’une grosse bête si seulement elle était assez près. « C’est ça le plan B ? Lui faire gentiment avaler les explosifs ? » Murmura-t-il pour lui-même. Les mains appuyées sur la paillasse, Dahey pris un long moment de réflexion. La manœuvre allait être très périlleuse. Si le térentatek méritait vraiment sa réputation, il n’aurait pas besoin de l’appâter pour qu’il se jette sur lui, mais le jedi ne pourrait pas utiliser la Force, pas directement contre la bête. Il expira un grand coup, puis enfourna le datapad de Suyo Daiba dans une pochette de sa ceinture. Le sac vidé, lui, allait lui servir pour les explosifs. Il y découpa un carré de tissu dans lequel il emballa les deux charges activées et prit la commande à distance en main.
Il était prêt, faisant face au champ bleuté, il inspira lentement. Tout allait se précipiter maintenant. Sa main droite se leva à hauteur de son coude, dans la cellule un petit lot de pierres se souleva en même temps puis virent violement heurter le mur du fond alors que la main du jedi avança sèchement. Désormais la bête éveillée se jetait en direction des pierres. Profitant de la courte diversion le miraluka avait déjà désactivé le champ de force et pénétré la salle. Désormais il allait devoir faire preuve de beaucoup d’agilité et il regretta un instant de ne pas avoir celle d’Eanna ou Atlantia. Alerte le térentatek forçait déjà sur lui. S’il avait eu les quatre bras d’un besalik il aurait pu sortir son sabre pour tenter de tenir la créature à distance. Mais là il devait esquiver et malgré sa stature imposante la bête était très vive. A plusieurs reprise il senti le souffle des griffes près de sa tête. Il fallait à tout pris qu’il puise atteindre sa gueule sans y laisser un bras. S’il pouvait au moins passer derrière et s’agripper à la tête. Courant à droite et à gauche il tenta de détourner son attention à grand renfort de projections. Jusqu’au moment où il vit l’ouverture qu’il espérait. Il prit une grande impulsion pour se glisser dans le dos de la bête. Et d’une seconde il se retrouva à plat ventre sur la carapace qui protégeait la tête de la créature. Celle-ci dans un excès de rage se redressa vers l’arrière pour le déloger, mais de justesse Dahey agrippa une des défenses et maintenu fermement. La créature avait maintenant la gueule ouverte vers le haut et ses grognements emplissaient la salle. Chahuté le jedi affirma sa prise et dans un geste ample alla loger son paquet explosif bien au fond de la gorge du monstre. Au bord de l’étouffement le térentatek partit violemment la tête en avant. Secoué comme une poupée de chiffon le mirakula lâcha finalement prise et fut projeté, avec force son flan heurta un mur, et il hurla de douleur quand son coude gauche vint enfoncer ses côtes. Heureusement pour lui la bête était occupée à essayer d’avaler ou de recracher ce qui lui obstruait la gorge. Agitant la tête dans tous les sens, elle frappait rageusement le sol des poings. Dahey savait qu’il devait en finir, et soufflant entre deux grimaces, il se remit debout s’appuyant sur le mur. Veillant la créature, il glissa le long de la paroi vers la sortie. Ce n’est qu’à ce moment qu’il s’aperçut qu’il avait lâché le détonateur. Il le chercha du regard, et le retrouva près du fond à l’opposé du monstre qui, malgré la gêne, avait décidé d’en finir avec sa proie et revenait déjà vers lui. Le jedi fébrile, le bras gauche immobile contre sa poitrine qui le faisait souffrir, tendit la main droite vers l’objet à une petite dizaine de mètres qui après un frémissement traversa la pièce pour se loger dans son gant. Trouvant dans la Force un dernier souffle, il s’élança dans le couloir. Quand il appuya sur la commande le térentatek devait être déjà proche et la déflagration fut bien plus puissante qu’il ne s’y attendait.