Chapitre 1.
"A la fin d'un but, en commence un autre."
- Musique d'ambiance:
La cible n'était plus très loin. Celle-ci n'était rien d'autre qu'un rond de bois enlacés dans des racines à travers les fougères, à peine perceptible entres les milliers de hautes herbes dansantes. Dans les environs, il n'y avait que ça, des bois émerveillant ses habitants aux milles routes que seuls ceux qui aiment les forêts peuvent trouvés à travers les arbres et la verdure omniprésente parcouru de milliers de couleurs chatoyantes venant de ses fleurs et ses fruits éparpillés à travers le bois et les fourrés.
Elle sentait que la cible n'était plus très loin. Cependant, ce n'était qu'une impression, tandis que son esprit s'étendait par-delà ce que son regard balayait, traçant intérieurement un schéma de la distance qui la séparait de son objectif. Le temps qui passait lui semblait une éternité. Mais combien de temps c'était déroulé depuis que la corde enlacé autours des branches de l'arc de son mentor ne s'était doucement fait tirer par la poigne mal assurée de la Bosmer ?
Quelques instants, mais cet instant lui semblait avoir été ralentit comme si le monde avait commencés à tourner bien plus lentement, son souffle se bloqua. Après avoir rejeté quelques petites bouffés d'airs maladroitement en cherchant à se stabilité, l'un de ses yeux se ferma. Le flou autour du point qu'elle ciblait apparu en ne laissant clair que la cible à travers les feuillages dansants.
Quelques instants suivant, la flèche fut décochée, et perça les environs sylvestres sans s'égarer à travers les branches et les lianes. Cette fois, sa flèche ne sera pas déviée par une brindille, ou n'ira pas se planté contre une écorce, ou pire : se fracassé et gâchant une flèche contre de la roche. Non, cette fois, la flèche virevolta jusqu'à la cible. Du moins, c'est ce qui l'avait fait sourire, d'y croire. Se redressant brusquement dans un petit claquement de son équipement, un sourire voyageur passa sur ses lèvres, ce que son mentor trouvait rare, avant qu'il ne s'estompe quand la petite dégringolade de la hauteur vers la cible ne chassa ses illusions : la flèche était plantée au-dessus de la cible, contre le tronc d'arbre.
La mine dépitée visible sur le visage de la Bosmer traduisait toute sa déception, ce qui n'empêcha pas son mentor d’émettre un petit rire en voyant sa disciple tirer avec délicatesse la flèche de son trou improvisé pour ne pas laisser la pointe en cassant la tige pendant le mouvement. "Recommencer, je dois recommencer", traînèrent ses mots dans la tête de l'archère qui fit brusquement volte-face pour s'installé à nouveau en s'accroupissant dans la position donnée.
A travers les fourrés et les herbes folles, l'emplacement était particulièrement désagréable pour la visée, du moins pour une Bosmer qui n'en n'avait pas encore l'habitude. Priant Y'ffre que nulles de ses obstacles à travers la forêt n'encombre le chemin de sa flèche, elle expira en cessant de bandé la corde de son arc quand son mentor sifflota derrière elle, installé contre le bois d'un arbre lui servant d’appuis improvisé en le remerciant silencieusement d'avoir été présent pour s'y reposer, il fixait la Bosmer qui s'était retrouver en fronçant les sourcils.
- Je doutais que cela était dans les règles de cette épreuve, ce bruit agaçant que vous produisez pour me distraire, mentor ? Dit-elle en soufflant un peu, dégorgeant le sentiment râleur qui s'engouffrait dans ses propos en limitant le respect qu'elle essayait toute fois de conserver en s'adressant au Bosmer face à elle. Le mentor esquissa ce qui semblait être un petit rire, rendu sourd mais traduit par le remous de ses épaules tandis qu'il fermait les yeux en interrompant son sifflement titillant.
- Si vous pouviez cessez de rire bêtement, pourrais-je continuer de maintenir ma visée ? Son ton devenait plus cassant, mais celui-ci ne put empêche le Bosmer de continuer son petit jeu en se décrochant malgré lui de la place confortable qu'il s'était improvisé contre son arbre. Marchant quelques pas assurés et agile ne provoquant aucuns bruits à travers les brindilles et les autres objets de la nature susceptible de produire un craquement sous son pas. L'elfe des bois était pied-nue, ne supportant pas que trop de tissu ou autres ne l'éloigne de la nature, il avait souvent raillé sa disciple qui pourrait à son inverse, trop de vêtements qui l'enroulait comme pour la protéger du monde. Elle lui avait expliqué maintes fois qu'il s'agissait de son cocon de confort qui la défendait du monde qu'elle craignait : celui qu'elle devrait affronter inévitablement un jour, éloigné des bois du Val, loin de la protection d'Yffre et des sylves où les siens erraient avec aisance et plaisir.
Le mentor finalement vint s’asseoir à côté d'Eïffy, et lui soutira des mains son arc - l'arc appartenait au Bosmer qui venait de récupérer son bien, finissant l'emprunt à sa disciple qui vécut ça en râlant un peu, croyant la fin et surtout, l'échec de son entrainement. Elle regrettait désormais amèrement d'avoir été hautaine, mais la main dans un geste vif et étrangement gracieux de celui qui possédait désormais l'arme la rendit perplexe : Celui-ci venait de retirer une flèche du carquois de la jeune archère, et fit quelques pas en arrière, et décocha aussi rapidement qu'il venait d'encoché sa flèche. Celle-ci traversa avec une facilité presque insultante les broussailles avant de se logé dans la cible qui remuait légèrement, secoué dans le craquement du bois gigotant en laissant pendouillé le projectile en son centre.
- Tu arriveras à faire ça, cesse donc de mettre tout ça sur le dos de ce qui te gène. Comment crois-tu que ça se passera, loin des Sylves ? Que le vent ne te caressera par les cheveux en les remuants par-delà ton visage ? Que les bruits des craquements du bois ne dérangeront plus ton oreille ? Et que les êtres se tairont à ta demande, si ce n'est en logeant une flèche dans leurs gorges ? Eïffy semblait sur le point de répondre, mais son envie lui passa aussi vite qu'elle baissa son doigt qui se dressait vers son mentor, en préférant ne pas témoigner plus d'irrespect qu'elle ne l'avait déjà fait. La tête observant ses bottes, détaillant celle-ci comme elle ne l'avait jamais fait en chassant la réalité de son esprit divaguant dans la honte.
Amusé par l'état qu'avait provoqué son petit discourt, l'elfe retourna s'asseoir à côté de sa disciple toujours accroupie qui rouspétait silencieusement, profitant de son agacement pour s'en réjouir comme si il buvait ses grognements comme un nectar exquis, sa mesquinerie le rattrapant à nouveau malheureusement pour lui.
Cependant, il tendant doucement son arc à nouveau à Eïffy, le tenant avec délicatesse et en ne la laissant pas le saisir sans l'avoir contemplé avant, comme si ils partageaient une relique, ce qui était faux par rapport aux critères des races de ce monde, mais pour ses deux personnes isolés dans les bois du Val, dans ce coin de forêt proche de Boisfoyer. Il avait plus de valeur que des montagnes d'or. Et ce n'était que plus plausible pour des Bosmer, se détachant de la conception du marchandage commun, préférant le troc, aux pièces d'or.
- Recommence. Ton esprit ne tracasse pour un rien, oublie ce qui te frustre, ce qui te vexe autant, es-tu une Altmer ? A t'entendre râlé et ses grands airs, on dirait pourtant ! Eïffy... Fini-t-il dans un petit soupir, puis il tourna la tête vers la cible. Au-delà de ce genre d'entrainement, tu affronteras quelque chose de plus fort, de plus oppressant que les bruits les plus simples, et aussi tu sauras la signification de ce qui te gênera. Le râle de tes compagnons hurlant de peur ou de douleur, les fracas des épées et des boucliers, ce que l'Empire offre de plus laid à affronter, tu le vivras de tes oreilles, avec ta vision, et tu devras vivre avec. Nous sommes des Bosmer, tâche d'endurcir un peu ton cœur, et que notre férocité coule dans tes veines avant l'aube de ta prochaine bataille.
Il acheva son discourt, et en son sein, Eïffy ressentait comme l'harmonie d'une douce musique comme si un air traversait l'air, chanté par les arbres, reprit par la verdure, et lui laissa un goût étrange au fond de la gorge se mêlant à un nœud dans son estomac qui lui rendait l'esprit clair : La détermination, c'est cette conviction transmise par les mots de son compagnon qui lui avait remonté à l'instant le moral en lui donnant envie d'en découdre avec son épreuve. Tirant rapidement une flèche de son carquois, laissant à son sillon un petit bruit de frottement mélodieux, elle prit soin de fermer un de ses yeux en ajustant sa visée, bloquant sa respiration et la rendant plus douce, contrôlé son rythme pour stabiliser sa ligne de mire. La flèche décochée traça cette fois un trajectoire parfait et vint se logé un peu à côté du trou de son mentor, secouant brusquement la cible, plus que ne l'avait fait son maître, jugeant cela par une trop grande rigueur quand il s'agissait de reculé la corde. Mais il préféra sourire, ne pensant aucunement à un mal qui n'avait pas été fait. Si il avait était un Altmer, il aurait grondé et punit son élève pour avoir menacé de faire cédé la corde de son arme, mais ce n'était pas un Altmer, et son élève pour autant avait réussi son épreuve.
- Tu me retrouveras au nord de Boisfoyer demain dans la nuit, ce fut ta dernière leçon, désormais, tu ne me suivras plus en tant que disciple, mais alliée. Et à travers les forêts, nous partirons affronter l'Empire qui rôde au-delà des bosquets, rongeant à travers les lignes entres le Val-Boisé et Cyrodill. Dit-il avec détermination, en récupérant son arc, lui adressant une étreinte invisible heureux de retrouver ce qu'il nommait avec zèle comme un "ami".
Inclinant la tête avec un respect qui fit à nouveau ricané le Bosmer, Eïffy se retourna et prit la direction la renvoya à ce sanctuaire qu'était Boisfoyer pour elle, l'une de ses villes érigés de manière très modeste dans la nature - Sa race ne coupaient pas les arbres, et ne taillant dans la roche nulles demeures, ceux-ci s'offraient aux Bosmer comme un cadeau d'Y'ffre à la loyauté envers la nature que portait cette race. Elle pourrait libérer la tension provoqué par la dernière épreuve en profitant de l'eau fraîche ou des quelques délices sucrés apportés par la curiosité des voyageurs ayant errais sur les terres voisines, ou simples résultats de pillages des caravanes ennemies. Dans tous les cas, elle serait au repos, surement glandouillerait-elle à côté d'un arbre en jouant à observer les feuillages en s'imaginant des histoires à travers son esprit s’égarant à travers ses rêveries. Avant, elle devait faire quelque chose de bien plus important que le repos qui l'attendait au calme de la ville, et elle se retourna en appelant son mentor qui c'était retourné pour observer les environs, candide, comme si il recherchait une nouvelle attraction pour s'occuper.
En faisant une simple volte-face un peu ridicule, qu'il s'amusa à effectuer en affichant un grand sourire, il s'attendait à entendre encore le mot "Mentor" et préparait déjà ses moyens de renvoyer sa répartie remplie de taquinerie et de sagesse qu'il aimait essayer de créer à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Il faut dire qu'avant, c'était lui le disciple, et son mentor ne lui avait pas épargné ce qu'il s'amusait à renvoyé à Eïffy le long de son entrainement - Et elle pouvait s'estimer heureuse, nombreux des autres entraineurs étaient plus à l'image du peuple des Bosmer : Féroce, sanguins, agressif. Mais ce n'était pas de sa volonté de secoué cette elfe qui l'était déjà un peu trop dans sa tête à son goût. Pourquoi mettre toujours autant d'habit, et s'enrouler dans une telle cape en fourrure ? ça le dépassait !
- Merci. Et bonne journée à toi, Nedhelorn. Dit-elle en lâchant un petit sourire qui illuminait rarement son visage affichant toujours sa petite boue blasée. Comme si sur ses épaules reposait à jamais le poids de la fatigue, ce qui ne manqua pas de faire exploser de rire le mentor qui voyait partir en sautillant à travers les racines hautes des arbres sa disciple qui venait de lui renvoyer sa leçon de vie à la figure. Ce qu'il trouvait plaisant, au moins, il ne traînerait pas une Bosmer lui adressant des courbettes, encore et encore, dans un simple but de politesse.
Nedhelorn tourna finalement la tête, et s'installa à nouveau adossé à son arbre, refermant les yeux en se laissant aller à la rêverie dans un petit sourire. Il allait se reposer, il avait bien travaillé, mais il craignait ce que l'avenir réserverait à ses deux protagonistes de l'histoire qu'il souhaitait tracer à travers quêtes et aventures. Levant deux doigts, comme par un simple caprice, il passa la pointe de ceux-ci contre les marques encrées à vie du tatouage autours de ses yeux d'un noir ébène, le tatouage continuant sur ses joues, et retombait jusqu'à sa mâchoire comme une ligne tracée qui s'arrêtait avant l'arête du nez. Il traça ses lignes, une fois, deux fois. Et ouvrit à nouveau les yeux. Son serment battant dans son petit cœur fatigué par l'action de ses dernières affectations, il décida de lui-même partir à l'entrainement avant qu'ils ne soient face à l'Empire à nouveau.
Dernière édition par Eïffy Ventdechêne le Mar 25 Mar - 14:26, édité 1 fois