The Elder Scrolls Online - Roleplay

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    L'arc et les marques.

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    Vendimus


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    L'arc et les marques. Empty L'arc et les marques.

    Message par Vendimus Ven 6 Déc - 15:07

    Eïffy "Ventdechêne":


    Chapitre 1.



    "A la fin d'un but, en commence un autre."



    Musique d'ambiance:

    La cible n'était plus très loin. Celle-ci n'était rien d'autre qu'un rond de bois enlacés dans des racines à travers les fougères, à peine perceptible entres les milliers de hautes herbes dansantes. Dans les environs, il n'y avait que ça, des bois émerveillant ses habitants aux milles routes que seuls ceux qui aiment les forêts peuvent trouvés à travers les arbres et la verdure omniprésente parcouru de milliers de couleurs chatoyantes venant de ses fleurs et ses fruits éparpillés à travers le bois et les fourrés.

    Elle sentait que la cible n'était plus très loin. Cependant, ce n'était qu'une impression, tandis que son esprit s'étendait par-delà ce que son regard balayait, traçant intérieurement un schéma de la distance qui la séparait de son objectif. Le temps qui passait lui semblait une éternité. Mais combien de temps c'était déroulé depuis que la corde enlacé autours des branches de l'arc de son mentor ne s'était doucement fait tirer par la poigne mal assurée de la Bosmer ?

    Quelques instants, mais cet instant lui semblait avoir été ralentit comme si le monde avait commencés à tourner bien plus lentement, son souffle se bloqua. Après avoir rejeté quelques petites bouffés d'airs maladroitement en cherchant à se stabilité, l'un de ses yeux se ferma. Le flou autour du point qu'elle ciblait apparu en ne laissant clair que la cible à travers les feuillages dansants.

    Quelques instants suivant, la flèche fut décochée, et perça les environs sylvestres sans s'égarer à travers les branches et les lianes. Cette fois, sa flèche ne sera pas déviée par une brindille, ou n'ira pas se planté contre une écorce, ou pire : se fracassé et gâchant une flèche contre de la roche. Non, cette fois, la flèche virevolta jusqu'à la cible. Du moins, c'est ce qui l'avait fait sourire, d'y croire. Se redressant brusquement dans un petit claquement de son équipement, un sourire voyageur passa sur ses lèvres, ce que son mentor trouvait rare, avant qu'il ne s'estompe quand la petite dégringolade de la hauteur vers la cible ne chassa ses illusions : la flèche était plantée au-dessus de la cible, contre le tronc d'arbre.

    La mine dépitée visible sur le visage de la Bosmer traduisait toute sa déception, ce qui n'empêcha pas son mentor d’émettre un petit rire en voyant sa disciple tirer avec délicatesse la flèche de son trou improvisé pour ne pas laisser la pointe en cassant la tige pendant le mouvement. "Recommencer, je dois recommencer", traînèrent ses mots dans la tête de l'archère qui fit brusquement volte-face pour s'installé à nouveau en s'accroupissant dans la position donnée.

    A travers les fourrés et les herbes folles, l'emplacement était particulièrement désagréable pour la visée, du moins pour une Bosmer qui n'en n'avait pas encore l'habitude. Priant Y'ffre que nulles de ses obstacles à travers la forêt n'encombre le chemin de sa flèche, elle expira en cessant de bandé la corde de son arc quand son mentor sifflota derrière elle, installé contre le bois d'un arbre lui servant d’appuis improvisé en le remerciant silencieusement d'avoir été présent pour s'y reposer, il fixait la Bosmer qui s'était retrouver en fronçant les sourcils.


    - Je doutais que cela était dans les règles de cette épreuve, ce bruit agaçant que vous produisez pour me distraire, mentor ? Dit-elle en soufflant un peu, dégorgeant le sentiment râleur qui s'engouffrait dans ses propos en limitant le respect qu'elle essayait toute fois de conserver en s'adressant au Bosmer face à elle. Le mentor esquissa ce qui semblait être un petit rire, rendu sourd mais traduit par le remous de ses épaules tandis qu'il fermait les yeux en interrompant son sifflement titillant.

    - Si vous pouviez cessez de rire bêtement, pourrais-je continuer de maintenir ma visée ? Son ton devenait plus cassant, mais celui-ci ne put empêche le Bosmer de continuer son petit jeu en se décrochant malgré lui de la place confortable qu'il s'était improvisé contre son arbre. Marchant quelques pas assurés et agile ne provoquant aucuns bruits à travers les brindilles et les autres objets de la nature susceptible de produire un craquement sous son pas. L'elfe des bois était pied-nue, ne supportant pas que trop de tissu ou autres ne l'éloigne de la nature, il avait souvent raillé sa disciple qui pourrait à son inverse, trop de vêtements qui l'enroulait comme pour la protéger du monde. Elle lui avait expliqué maintes fois qu'il s'agissait de son cocon de confort qui la défendait du monde qu'elle craignait : celui qu'elle devrait affronter inévitablement un jour, éloigné des bois du Val, loin de la protection d'Yffre et des sylves où les siens erraient avec aisance et plaisir.

    Le mentor finalement vint s’asseoir à côté d'Eïffy, et lui soutira des mains son arc - l'arc appartenait au Bosmer qui venait de récupérer son bien, finissant l'emprunt à sa disciple qui vécut ça en râlant un peu, croyant la fin et surtout, l'échec de son entrainement. Elle regrettait désormais amèrement d'avoir été hautaine, mais la main dans un geste vif et étrangement gracieux de celui qui possédait désormais l'arme la rendit perplexe : Celui-ci venait de retirer une flèche du carquois de la jeune archère, et fit quelques pas en arrière, et décocha aussi rapidement qu'il venait d'encoché sa flèche. Celle-ci traversa avec une facilité presque insultante les broussailles avant de se logé dans la cible qui remuait légèrement, secoué dans le craquement du bois gigotant en laissant pendouillé le projectile en son centre.


    - Tu arriveras à faire ça, cesse donc de mettre tout ça sur le dos de ce qui te gène. Comment crois-tu que ça se passera, loin des Sylves ? Que le vent ne te caressera par les cheveux en les remuants par-delà ton visage ? Que les bruits des craquements du bois ne dérangeront plus ton oreille ? Et que les êtres se tairont à ta demande, si ce n'est en logeant une flèche dans leurs gorges ? Eïffy semblait sur le point de répondre, mais son envie lui passa aussi vite qu'elle baissa son doigt qui se dressait vers son mentor, en préférant ne pas témoigner plus d'irrespect qu'elle ne l'avait déjà fait. La tête observant ses bottes, détaillant celle-ci comme elle ne l'avait jamais fait en chassant la réalité de son esprit divaguant dans la honte.

    Amusé par l'état qu'avait provoqué son petit discourt, l'elfe retourna s'asseoir à côté de sa disciple toujours accroupie qui rouspétait silencieusement, profitant de son agacement pour s'en réjouir comme si il buvait ses grognements comme un nectar exquis, sa mesquinerie le rattrapant à nouveau malheureusement pour lui.
    Cependant, il tendant doucement son arc à nouveau à Eïffy, le tenant avec délicatesse et en ne la laissant pas le saisir sans l'avoir contemplé avant, comme si ils partageaient une relique, ce qui était faux par rapport aux critères des races de ce monde, mais pour ses deux personnes isolés dans les bois du Val, dans ce coin de forêt proche de Boisfoyer. Il avait plus de valeur que des montagnes d'or. Et ce n'était que plus plausible pour des Bosmer, se détachant de la conception du marchandage commun, préférant le troc, aux pièces d'or.


    - Recommence. Ton esprit ne tracasse pour un rien, oublie ce qui te frustre, ce qui te vexe autant, es-tu une Altmer ? A t'entendre râlé et ses grands airs, on dirait pourtant ! Eïffy... Fini-t-il dans un petit soupir, puis il tourna la tête vers la cible. Au-delà de ce genre d'entrainement, tu affronteras quelque chose de plus fort, de plus oppressant que les bruits les plus simples, et aussi tu sauras la signification de ce qui te gênera. Le râle de tes compagnons hurlant de peur ou de douleur, les fracas des épées et des boucliers, ce que l'Empire offre de plus laid à affronter, tu le vivras de tes oreilles, avec ta vision, et tu devras vivre avec. Nous sommes des Bosmer, tâche d'endurcir un peu ton cœur, et que notre férocité coule dans tes veines avant l'aube de ta prochaine bataille.

    Il acheva son discourt, et en son sein, Eïffy ressentait comme l'harmonie d'une douce musique comme si un air traversait l'air, chanté par les arbres, reprit par la verdure, et lui laissa un goût étrange au fond de la gorge se mêlant à un nœud dans son estomac qui lui rendait l'esprit clair : La détermination, c'est cette conviction transmise par les mots de son compagnon qui lui avait remonté à l'instant le moral en lui donnant envie d'en découdre avec son épreuve. Tirant rapidement une flèche de son carquois, laissant à son sillon un petit bruit de frottement mélodieux, elle prit soin de fermer un de ses yeux en ajustant sa visée, bloquant sa respiration et la rendant plus douce, contrôlé son rythme pour stabiliser sa ligne de mire. La flèche décochée traça cette fois un trajectoire parfait et vint se logé un peu à côté du trou de son mentor, secouant brusquement la cible, plus que ne l'avait fait son maître, jugeant cela par une trop grande rigueur quand il s'agissait de reculé la corde. Mais il préféra sourire, ne pensant aucunement à un mal qui n'avait pas été fait. Si il avait était un Altmer, il aurait grondé et punit son élève pour avoir menacé de faire cédé la corde de son arme, mais ce n'était pas un Altmer, et son élève pour autant avait réussi son épreuve.

    - Tu me retrouveras au nord de Boisfoyer demain dans la nuit, ce fut ta dernière leçon, désormais, tu ne me suivras plus en tant que disciple, mais alliée. Et à travers les forêts, nous partirons affronter l'Empire qui rôde au-delà des bosquets, rongeant à travers les lignes entres le Val-Boisé et Cyrodill. Dit-il avec détermination, en récupérant son arc, lui adressant une étreinte invisible heureux de retrouver ce qu'il nommait avec zèle comme un "ami".

    Inclinant la tête avec un respect qui fit à nouveau ricané le Bosmer, Eïffy se retourna et prit la direction la renvoya à ce sanctuaire qu'était Boisfoyer pour elle, l'une de ses villes érigés de manière très modeste dans la nature - Sa race ne coupaient pas les arbres, et ne taillant dans la roche nulles demeures, ceux-ci s'offraient aux Bosmer comme un cadeau d'Y'ffre à la loyauté envers la nature que portait cette race. Elle pourrait libérer la tension provoqué par la dernière épreuve en profitant de l'eau fraîche ou des quelques délices sucrés apportés par la curiosité des voyageurs ayant errais sur les terres voisines, ou simples résultats de pillages des caravanes ennemies. Dans tous les cas, elle serait au repos, surement glandouillerait-elle à côté d'un arbre en jouant à observer les feuillages en s'imaginant des histoires à travers son esprit s’égarant à travers ses rêveries. Avant, elle devait faire quelque chose de bien plus important que le repos qui l'attendait au calme de la ville, et elle se retourna en appelant son mentor qui c'était retourné pour observer les environs, candide, comme si il recherchait une nouvelle attraction pour s'occuper.

    En faisant une simple volte-face un peu ridicule, qu'il s'amusa à effectuer en affichant un grand sourire, il s'attendait à entendre encore le mot "Mentor" et préparait déjà ses moyens de renvoyer sa répartie remplie de taquinerie et de sagesse qu'il aimait essayer de créer à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Il faut dire qu'avant, c'était lui le disciple, et son mentor ne lui avait pas épargné ce qu'il s'amusait à renvoyé à Eïffy le long de son entrainement - Et elle pouvait s'estimer heureuse, nombreux des autres entraineurs étaient plus à l'image du peuple des Bosmer : Féroce, sanguins, agressif. Mais ce n'était pas de sa volonté de secoué cette elfe qui l'était déjà un peu trop dans sa tête à son goût. Pourquoi mettre toujours autant d'habit, et s'enrouler dans une telle cape en fourrure ? ça le dépassait !


    - Merci. Et bonne journée à toi, Nedhelorn. Dit-elle en lâchant un petit sourire qui illuminait rarement son visage affichant toujours sa petite boue blasée. Comme si sur ses épaules reposait à jamais le poids de la fatigue, ce qui ne manqua pas de faire exploser de rire le mentor qui voyait partir en sautillant à travers les racines hautes des arbres sa disciple qui venait de lui renvoyer sa leçon de vie à la figure. Ce qu'il trouvait plaisant, au moins, il ne traînerait pas une Bosmer lui adressant des courbettes, encore et encore, dans un simple but de politesse.

    Nedhelorn tourna finalement la tête, et s'installa à nouveau adossé à son arbre, refermant les yeux en se laissant aller à la rêverie dans un petit sourire. Il allait se reposer, il avait bien travaillé, mais il craignait ce que l'avenir réserverait à ses deux protagonistes de l'histoire qu'il souhaitait tracer à travers quêtes et aventures. Levant deux doigts, comme par un simple caprice, il passa la pointe de ceux-ci contre les marques encrées à vie du tatouage autours de ses yeux d'un noir ébène, le tatouage continuant sur ses joues, et retombait jusqu'à sa mâchoire comme une ligne tracée qui s'arrêtait avant l'arête du nez. Il traça ses lignes, une fois, deux fois. Et ouvrit à nouveau les yeux. Son serment battant dans son petit cœur fatigué par l'action de ses dernières affectations, il décida de lui-même partir à l'entrainement avant qu'ils ne soient face à l'Empire à nouveau.


    Dernière édition par Eïffy Ventdechêne le Mar 25 Mar - 14:26, édité 1 fois
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    Message par Vendimus Sam 14 Déc - 16:14

    Chapitre 2.



    Ce qu’offrent les forêts.



    Musique d'ambiance:

    Le point de rendez-vous n’était pas difficile à trouver, une intersection naturelle entre deux routes tracés d’elles même à travers les bois. Il était tout de même difficile de s’y retrouver pour un être n’étant pas habitué à ses environs ou juste aux forêts comme les Bosmer, mais pour eux il s’agissait d’un endroit plus que désigné pour servir de croisé des chemins entres les différentes voies vers l’intérieur du Val-Boisé, ou alors vers la bordure du territoire elfique qui s’étendait au nord-est. C’était ce genre de chemin qui n’était pas facile à emprunter – pour ceux qui n’étaient pas habitués à partir, la curiosité de l’exploration de ses grandes terres si différentes l’unes des autres. Les neiges lointaines de Bordeciel, dont les explorateurs revenant de ses terres racontait et vantait la beauté des toundras, la blancheur merveilleuse du voile glacé déposé sur les montagnes et à même le sol, et de Lenclume à Morrowind, elle avait bu les histoires de ses rôdeurs errants à travers ce monde. Et tous devaient avoir commencés par-là, par une route si simple et pourtant guidant vers tellement d'histoire.

    Eïffy observait la route à travers les fourrés, son esprit divagant en s'imaginant tant de possibilités qui devenaient à chaque fois de plus en plus macabre, obscure, jusqu'à ce qu'un frisson passe à travers sa nuque jusqu'au bas du dos quand mentalement elle vit sa propre mort déchirante et sanglante quand une lame noire imaginaire viendrait lui fendre les entailles. Difficilement, elle chassa ses illusions qui la perturbaient en réfléchissant désormais à son propre état mental. Serait-elle folle ? Aurait-elle perdu finalement sa santé psychologique à force de passer son temps à vagué dans ses rêveries sur ce que le monde offrait ? Son courage n'était pas encore suffisamment puissant pour l'empêché de se ronger elle-même avec les suspicions de ce qu'elle vivrait : Elle n'était pas l'un de ses héros que l'on retrouve dans les ouvrages ou les histoires des bardes. Ce n'était qu'une Bosmer, avec sa tête sur les épaules enroulés de fourrure, et ses quelques habitudes, sa vie lui paraissait d'un coup bien monotone par rapport à ses extraordinaires aventures possibles loin de son petit confort entres les arbres et les mystères venant des quêtes des autres.

    Faisant les cents pas autours d'une pierre formant le rond de la croisée des chemins, elle ne cessa de se laisser emporter par le flot tumultueux de ses pensées, et petit à petit son regard dévia vers ses pieds foulant le sol en écartant la boue accumulée depuis les nombreux passages créant un cercle usé par le temps, et ce qui traversera l'esprit de la Bosmer, c'était que son pied enroulé dans le cuir de sa botte foulait un endroit qu'elle n'observait jadis que de loin, quand elle attendait encore la venue annoncé du retour d'un voyageur. Où quand elle attendait simplement son père, qui annoncerait fièrement la fin de son périple et raconterait ce qu'il avait pu vivre à Morrowind. Et ce ne fut jamais le cas, l'espoir ne vivait plus que dans une flammèche mourante dansante autours de ses bougies qui se sont éteinte, et cet ultime chaleur, désirs, ne vivait même pas en Eïffy, mais à l'intérieur de sa mère meurtrie par le chagrin, vivant encore à Boisfoyer, elle semblait une ombre errante au sourire faux qui passait son temps à vaguer entres les sanctuaires, priant Y'ffre de faire revenir ce Bosmer auprès de ses arbres, qu'il soit enlacé à nouveau à travers les sylves par les brindilles et les feuillages de ses belles terres. Mais rien ne lui fut apporté.

    Finalement, le bruit des pas soutira une nouvelle rêverie, un fantasme étrange contant une vie facile où Eïffy même était devenue "Empereur" en usant d'un don unique - et surtout imaginaire - jouant de flamme blanche chatoyante pour faire plié ses ennemis. Cela la fit sourire, la dernière fois il s'agissait de guerroyer avec des monstres venu des entrailles de la terre pour sauver Nirn tout entière. Et à chaque fois, elle sauvait le monde dans son rêve, peut-être n'était-elle pas si mauvaise au fond ? Elle ne répondit à cette même question qui se perdit dans les limbes de ses réflexions en même temps que toutes les autres quand la silhouette qu'elle avait pris pour l'un de ses marchands trainant son sac ou son petit chariot pour faire commerce et troc dans les autres refuges. Mais non, il s'agissait de Nedhelorn qui marchait avec une allure de saltimbanque flânant à ses occupations de glandouillage quotidienne. Sifflotant un air qu'il avait appris à Elsweyr auprès d'un Khajiit maigrichon qui rôdait dans ce qu'il pouvait trouver comme ruine abandonnés, même si il ne put lui épargné le tragique destin qui les avait séparé quand une lance d'un simple bandit lui avait perforé l'épaule en l'embrochant contre une rocher. Trois flèches, c'est ce qu'il obtint en ayant massacré l'innocent Dar'Imram, mais il acquit ces biens quand ils sont décochés respectivement dans sa poitrine, puis dans le crâne, le projectile entrant dans la cervelle de celui-ci pour s'y logé confortablement. L'ironie fit rire le Khajiit mourant, et il laissa son air porté par les vents et attirés par les oreilles du Bosmer attristé qui l'observait. Pourtant, l'air semblait enjouer et amical, et il n'était qu'une sinistre histoire parmi tant d'autres.

    Cependant, ce qui attira l'attention d'Eïffy, ce n'était pas ce petit air dont elle ne connaissait pas la source ou même le sens, mais c'était bien l'objet que tenait son ancien mentor alors qu'il en avait un autre enroulé autour des épaules. Un arc, il n'était pas bien entretenu, quelques entailles ici et là et même un bandage enroulé autour d'une branche - surement pour l'empêché de se fragilisé encore plus que cette antiquité ne l'était déjà en tirant la corde qui, était surement ce qui était de meilleur qualité dans ce schéma misérable qui formait l'arme trop usée pour être ne serais-ce qu'attirant à l'oeil d'un archer. D'un coup, le doute s'installa un peu, tandis que Nedhelorn s'approchait de plus en plus en accueillant la vue de sa discip-. Non, ce sont ami, désormais. Ce qui lui laissa un sourire bien plus jovial sur le visage et fier de ce qu'il trainait dans ses bras en allant à son encontre. Le doute grimpait, la rongeait déjà en laissant un goût amer au fond de la gorge tandis que son regard détaillait encore l'arme. Et comme si le temps revint à la normale, les quelques derniers pas s'achevèrent sur une courte pensée éphémère qui pouvait se traduire par "le voilà".

    Le Bosmer aux longs cheveux brun, une stature forgée mais encore svelte, le tissu couvrant son corps laissant voir nombreuse de ses cicatrices acquises à ses dépens, la plus visible était celle qui décrivait presque un cercle à son épaule, comme la la lame planté dans l'ancienne balafre avait été joueuse au point de se baladé à travers la chaire dans un rond. Simple coïncidence ? Eïffy pensait régulièrement à la torture. Si son mentor avait été victime de torture quelque part dans Tamriel, mais où, par qui et pourquoi ? Il n'avait jamais voulu répondre correctement, jouant du subterfuge banal du "Ma mémoire doit me jouer des tours !", mais elle n'en croyait jamais un mot. Rare sont ceux qui oublie les anciennes blessures, et ce sont souvent les plus chanceux, ce souvenir d'une blessure, c'est ce souvenir de sa cause. Et souvent, cela réanime la douleur de la plaie pourtant guérie - une douleur venant du cœur, complété par de sombres sentiments comme la vengeance, la jalousie. Mais  en remuant un peu la tête, tirant à nouveau sa conscience de sa bulle, pour enfin saluer comme il se devait Nedhelorn en inclinant un peu la tête, un poing se posa doucement contre l'emplacement de son poing, signe de respect, mais cela fit à nouveau ricaner l'elfe des bois qui leva un peu la tête, et se contenta d'incliner ensuite celle-ci avec un sourire, glissant un murmure pour guise de salutations.

    Tendant fièrement les mains dans lesquels siégeait ce piteux instrument de combat qu'elle ne daignait pas nommer "Arc", il essaya de se donner un air enjoué devant le cadeau, immobile, et attendant la réaction de sa camarade, son attitude lui donnait un air niais voir presque stupide, mais c'était une façons de vivre qu'il avait développé pour retrouver ce que l'on perd rapidement à force de subir et d'éprouvé, une joie de vivre qu'il transmettait à tous ses gestes, et dans son positionnement, essayant de mettre à l'aise son interlocutrice qui observait l'arc, passant une main dessus vaguement, sa mine trahissait son dégout, elle avait été habitué à manié l'arme magnifique qui servait de compagnon à son mentor, finement ouvragé, il était pourtant jeune pour un arc alors que son possesseur était âgé de trop d'aventures, et intérieurement, une pointe d'égoïsme lui fit pensé qu'elle devrait avoir l'arc qui lui correspondrait le mieux, et pas un arc aussi dégradé que celui qui lui tendait.


    - C'est aimable, mais je doute qu'un objet que vous aviez du sans doute utiliser lors de votre propre initiation soit encore d'usage, il devait être en un meilleur état à l'époque, mais maintenant..., Les mots d'Eïffy étaient rude, dans ses propos, elle avait cependant imaginé une répondre bien plus irrespectueuse, mais avait su refoulé celle-ci.

    - Ce n'est pas mon ancien arc... annonça vaguement Nedhelorn, dont la petite joie venait petit à petit de s'estomper aussi vite qu'elle était venue à s'affirmer quand il prit la pose pour lui tendre l'arme, ses sourcils fronçant légèrement, il dévisageait le sourire mesquin et rempli de sous-entendu vaniteux de la Bosmer avec un petit picotement dans la nuque due à l'énervement qu'il réprimait.

    - Une raison de plus, alors ! Merci, mais si il fallait choisir un arc, laissez-moi au moins le soin de choisir le mien. L'intonation de sa voix paraissait insultante, ce soupçon de vanité lui fallut de recevoir l'arc entres les bras dans un geste brusque du Bosmer qui passa à côté d'elle en grognant, se tortillant pour ne pas le faire tomber, bien que cela ne l'aurait en premier lieu pas choqué, elle se tourna en balbutiant un "Mais..." qui ne s'échappa que à peine de sa bouche, Nedhelorn lui rétorqua une phrase toute simple, qui lui fit resserre la poigne autres de l'arme doucement, inconsciemment.

    - Ce n'est pas mon ancien arc, c'est celui de ton père.

    Finalement, l'arc n'était peut-être pas si mauvais. Eïffy resta sans voix quelques instants, l'œuvre qu'elle détendait était l'ancien objet que détenait sont estimé défunt père alors qu'il se préparait à emprunter la même route quittant Boisfoyer sur laquelle elle marche en ce moment, la même arme, qui était surement aussi passé entre les mains de ses autres parents avant, et malgré l'âge, la signification et l'histoire encore inconnue de l'arme la rendait bien plus belle. Et la petite colère du mentor s'estompa alors qu'il avançait encore un peu, avant de se retourner pour regarder la Bosmer qui passait doucement sa main enroulée de cuir contre le bois des branches de son arme, s'imprégnant de sa forme et de ses marques, apprenant à connaitre son apparence par le touché, comme par la vue qui dévorait avidement l'image de l'arc comme si celui-ci ne lui échapperait plus jamais, son petit trésor précieux. Mais cet instant de folie troublé par la nouvelle s'arrêta quand l'appel de son mentor la ramena à la réalité, épaulant l'arme soigneusement, elle se sentait comme protéger.

    Ce sentiment était étrange, ils avançaient pourtant à travers les racines et les branches d'une route sylvestre les menant loin de chez elle, hors des protections d'Y'ffre, au-delà des affrontements du Val et vers peut-être un destin similaire à bien d'autres : La mort. Et pourtant, là où elle restait avec un poid sur le cœur qui descendait au bas de son corps en l'immobilisant presque à la fin de ses rêveries, là où la peur la tiraillait en s'imaginant à la place de ses héros des histoires et contes qu'elle dévorait par curiosité, finissant semi-allongée contre un arbre à observer les feuillages remués paisiblement par le vent doux pour apaisé sa crainte qui la rongeait. Là, il n'y avait rien de tout ça. La réalité était là, il ne s'agissait plus d'une illusion ou d'un fantasme éphémère, mais c'était bien ses bottes qui craquelait le sol lourdement en extirpant des mottes de boues à grand coup de pied inconscient lors de sa marche. Son habitude à trop faire de bruit en se déplaçant exaspérait Nedhelorn qui souffla un instant, amusé cette fois par l'habitude qu'elle n'arrivait pas à chasser quand dans sa tête il n'y avait aucun danger, mais sur le moment, il n'y avait nulle peur non plus. Comme si une nouvelle couche l'enroulait, l'enlaçait confortablement en lui offrant de quoi se battre, se défendre, et mieux encore. En offrant la mémoire de son père.

    Le flux de son imagination se stabilisa petit à petit, et sa concentration grimpait et se ressentait dans son attitude - ses pas étaient plus léger, abandonnant sa stature de Bosmer dans la lune et molle, pour être plus strict et souple dans ses gestes. Une autre personne venait d'apparaitre, ôtant de sa peau flasque une Eïffy fatiguée et observatrice, pour en faire naître une rôdeuse active et en mouvement. Elle ne connaissait pas encore sa mission, mais s'impatientait à le découvrir : Qu'est-ce qui pouvait bien les attendre au-delà de ce sentier dans les bois ? Elle se répétait la question, mais à chaque fois, la réponse était rigide, et macabre, "quoi que ce soit, nous les tuerons surement." car voilà l'essence qu'elle avait dégagé de ses entrainements depuis tout ce temps avec son mentor : Apprendre à viser, puis à décocher, à toucher, et à tuer. Son flair lors des pistages semblait mal habile, par manque d'expérience, ainsi que ses autres capacités de survie hors des bois. Et si Arkay le voulait bien, elle survivrait à sa première mission où qu'ils arrivent.

    Et la route s'acheva dans un bosquet où s'élevait doucement une odeur pestilentielle, c'était la première fois qu'Eïffy était agressée par la puanteur d'un macchabé proche, et se permit de tousser un peu devant le dégoût que cela lui inspirait. Les images de chaires grouillantes de vers apparu dans son esprit, et lui retourna l'estomac dans une envie de vomir proche, il fallut un revoir noir de son compagnon d'arme pour la dissuadé de le faire sur l'instant, Nedhelorn comprenait, mais il fallait être fort pour ce genre d'instant car l'ennemi ne pardonne pas l'innocence et le manque d'expérience. Cependant, il reprit rapidement le temps d'inspecté les lieux où une bataille avait dû avoir lieu.

    Une caravane, elle était ravagée et jonché de cadavres différents, quatre Bosmer avaient été atrocement mutilé, les chevaux abattu, et un nordique empalé contre un arbre par une lance, sa tête elle, était bien plus loin dans les feuillages. Le lieu empestait la mort et ses odeurs qui vont avec, celle de la chaire en décomposition et du sang, celui-ci semblait être encore frai et rougeoyant, éparpillés en nappe écarlate qui décorait la scène de rouge, que ce soit les herbes ou le bois ravagé de la caravane, tout en était aspergé - Et non parlons pas de l'état des cadavres sanguinolents. Le Bosmer tira immédiatement son arc, dans un geste beaucoup plus rapide que celui d'Eïffy qui n'était pas habitué à l'usage de la nouvelle arme qu'elle tenait désormais fermement, tirant doucement sur la corde, bien plus doucement d'habitude surement de peur que celle-ci ne lâche, et cela fit sourire très doucement Nedhelorn qui estima que c'était une bonne chose, elle perdrait sa mauvaise habitude de tendre trop la corde en croyant que celle-ci lâcherait en s'éclatant sur son visage - Car elle avait tout de même plus peur de se mangé la corde sectionné que de perdre son "arc-relique".

    Mais rien, après quelques minutes d'errances, il n'y avait rien de plus que le calme ambiant et le bruit des environs remuants doucement au gré du vent, eux ne faisant plus un bruit, leurs mouvements devenu calme, presque gracieux pour permettre à leurs regards de percés à travers les fourrés pour y rechercher quelques indices ou pire : la présence des responsables de ce carnage. Rien, il n'y avait rien d'autre que ce calme glauque et pesant autours de ses macchabés réduits en miettes, et Eïffy en profita pour soufflé un peu. Son esprit se remettait à divagué, à partir dans tous les sens des histoires possibles que son invention créait au fur et à mesure que la tension montait, l'on peut résumer son état de folie par la peur. Un tremblement grippa le long de son échine lors d'un instant, et ses yeux se fermer, inspirant grandement l'air saccadé par les reflux immondes des dépouilles, son envie de vomir avait du mal à partir, et elle n'arrivait pas à prendre l'habitude de ce genre de scène, et le pire, c'était quand même d'y rester. Rester dans ce genre d'endroit, non pas pour déplorer les morts, mais pour trouver la raison de ce massacre. Et peut-être qu'ils finiraient aussi comment ça. Non ! "N'y pense pas", cette phrase se répétait sans cesse dans sa tête jusqu'à ce qu'il put à nouveau ouvrir les yeux quand l'attente et le calme furent brisé par Nedhelorn qui lui dit de venir.

    Tendant le doigt, il désignait un endroit qu'Eïffy s'empressait d'observer, détaillant les signes indiqués par son compagnon d'arme, la peur disparue tout doucement tandis que la prise de son arme de resserrait à nouveau, devant elle, la nature avait été écarté et ravagée par des lames laissant sur son sillon des tâches écarlates à travers les broussailles, le passage avait été forcé en laissant les marques du combat et les preuves de la présence des agresseurs, au loin, quelques bruits se firent entendre : Un râle plaintif et une lame se plantant lourdement dans le bois, craquelant celui-ci, et gisant dans le tronc car l'on n'entendait pas le retour de l'agonie de l'arbre dont la lame serait sortie de la balafre, peut-être leurs adversaires avaient-ils fait un arrêt, mais quoi qu'il en soit, Nedhelorn désigna du doigt le sol, Eïffy baissa la tête, plissant un peu les yeux, et hoche doucement la tête.

    Ensembles, ils suivirent les traces de pas laissés par les responsables du massacre - ou alors les survivants. Dans tous les cas, deux Bosmer s’enfonçaient dans la verdure en prédateurs sylvestres.


    Dernière édition par Eïffy Ventdechêne le Mar 25 Mar - 14:20, édité 4 fois
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    Message par Vendimus Ven 24 Jan - 19:06

    Illustration chpt 3. "Eïffy et Nedhelorn":


    Chapitre 3.


    "Du sang sur les mains."


    Musique d'ambiance:


    C’était un sentiment étrange. Oui, très étrange. Le genre de choses qui nous rappelle parfois que nous ne sommes pas aussi forts qu'on ne le pense. Nedhelorn continuait son chemin rapidement, à une allure qui dépassait largement celle qu’il utilisait pour se mouvoir à travers les bois. Même lorsqu'il poursuivait sa proie de chasse, il n’allait pas aussi vite ! Ou alors, n’était-ce qu’une impression ? Finalement, petit à petit, Eïffy trouvait que c’était sa propre vitesse qui n’atteignait pas son allure habituelle. D’un coup, la Bosmer comprit brusquement tout en continuant à avancer. De peu, la révélation faillit lui faire se prendre un arbre, qu’elle esquiva de justesse en essayant de se remettre à courir aussi vite. Mais ses jambes lui faisaient défaut dans une hésitation, qu’elle justifia par une triste réalité : jamais ses pas ne l’avait porter jusqu’ici dans Val-Boisé. Jamais elle n’eut fait l’effort de voyager dans un sens qui aurait pu la diriger vers la frontière en direction de Cyrodill. Elle se sentait lâche, mais alors que son esprit lui ordonnait de sombrer dans cet état de stase, où elle glandouillait installé contre un arbre en pensant à milles et une chose, sa détermination lui empêchait de renié sa quête à cause d'un sentiment. Eïffy refoula cette désagréable impression doucement, en continuant à essayer de suivre son mentor, qui s’enfonçait de plus en plus en suivant les pas troubles.

    Des pas, accompagnés de coups de lames ayant frappé l’écorce et tranché les branches gênant le passage sur une route improvisée. Encore des races ne respectant pas l’ouvrage d’Y’ffre, des saltimbanques pour lesquels elle s’est entraîné depuis ce qui lui semble être une éternité auprès de son mentor. Pour la première fois, elle verrait le visage de ces monstres humanoïdes. Pour eux, elle est surement l’une de ces créatures sylvestres à la bouche gorgée du sang de cadavres frais. Pour elle, il s’agit de la même chose, dans son esprit voguant à diverses visions offertes par son imagination. Pour une fois, elle était particulièrement lucide : Eïffy ne voyait pas des monstres, mais des cibles à éliminer.

    Le bois et les feuilles passaient, rapidement, sans qu’elle ne puisse en profiter pour les apprendre, les reconnaître pour plus tard. Se mouvoir à leur côté, et non pas à travers l’habitat de la nature présente de ce côté du Val. Il ne s’agissait pas d’une balade, d’un entrainement, d’une chasse, mais d’une traque à des bandits, des pillards ayant fait couler le sang de Bosmer pour quelques gains, peut-être futiles. Toutes les caravanes ne sont pas remplies de trésors, et au sol il n’y avait rien de valeur, ou qui aurait pu transporter quelque chose de valeur. Avaient-ils massacré pour rien ? Surement. Eïffy était du genre à penser que les bandits apprécient les carnages sans bon sens, et cela lui fit se mordre la lèvre inférieur. L’envie de meurtre grimpait doucement, elle sentait son sang-froid devenir chaud. Elle avait déjà traqué et tué des bêtes… Mais elle considérait les autres races humanoïdes comme inférieur aux créatures de la forêt, sauf bien entendu les Altmers, et par respect, les Khajiits.

    Mais son conditionnement dans ces bois, sans connaitre ce monde si ce n’est par les livres, avait provoqué un rejet des êtres des autres contrées. La haine lui fit accélérer la cadence pour essayer de rattraper Nedhelorn au plus vite, mais en vain, du moins, jusqu’à ce que celui-ci s’arrête brusquement. Levant un bras sur lequel Eïffy vint se heurté bêtement à la fin de sa course, n’ayant su ralentir suffisamment pour s’arrêter net, son mentor la connaissait à force. Il savait bien qu’elle aurait pu sortir involontairement du fourré en se cassant la figure, sans avoir su gérer la fin brutale de la course.

    Et après avoir pu légèrement reprendre ses esprits, elle vit ce pourquoi son esprit avait divagué dans une envie de colère aveugle. Aveugle jusqu’à ce qu’elle ait sous les yeux les responsables de ce petit bain de sang. Sans le comprendre réellement, son regard s’adoucit, et elle perdit le goût du sang, l’envie de meurtre se dissipant à la vision des assassins qu’ils recherchaient. Ceux-ci ne ressemblaient en rien à ses visions d'êtres déformés par la cupidité, la luxure et la sournoiserie. Elle s’imaginait lire dans leurs regards de la perversion, des êtres encore plus rongés qu’elle. Tandis qu’elle rêve d’aventure, elle s’imaginait pouvoir croire juste en les voyants qu’eux rêvaient de chair nue, de plaie béante et de trésors immenses. Mais ce n’était pas le cas, non.

    Ils étaient six, deux étaient des orcs, les plus imposants qui restaient ensemble à discuter, les bras croisés et l’air brusque. Surement ceux qui inspiraient le plus de dégoût à Eïffy. Deux autres étaient visiblement des humains venant de Cyrodil – du moins, selon l’avis de Nedhelorn, sa disciple ne le sachant pas, et s’en foutant probablement. Ces humains habillés plus simplement que des quelques plaques d’armures des orcs, étaient enroulés dans des haillons rapiécés aux couleurs grisâtres, rendues marrons par la saleté et la boue.

    Elle plissa un peu des yeux, quand son regard s’arrêta sur le Bosmer blessé au sol, qui dormait paisiblement attaché contre un arbre. Ses blessures étaient… guéries ? Des bandages, des onguents, et le Bréton qui semblait s’en être occupé se reposait, à ses côté. Il y avait beaucoup de tristesse dans son regard, tandis qu’il passait sa main contre sa barbe, qu’il n’avait visiblement pas eu le temps de rasé depuis quelque temps maintenant. Il ne se mêlait pas à la dispute qui éclatait doucement entre les protagonistes du groupe, qui râlaient sur la direction à prendre. « Erreur stupide », « rentrer chez nous. »; les exclamations sur la trahison et l’envie de retrouver leurs foyers en vie se faisaient entendre. L'un des orc levait le bras en l’air, pour abattre une baffe qui aurait dû être magistrale, quand dans un sifflement résonnant en un petit écho, le geste fut arrêté.

    Une flèche perça l’air, dans l’espace qui séparait la gorge de l’être verdâtre et l’arc de Nedhelorn, dont le regard avait particulièrement changé. Tandis que celui d’Eïffy était devenu plus doux, celui du Bosmer venant d’abattre l’une de ses cibles, s’était transformé en gouffre gelé, perçant et meurtrier. Elle écarquilla les yeux, en voyant la panique du groupe rechercher d’où venait l’attaque, mais ne fit aucun geste brusque, ni un bruit, imitant le silence de son mentor, qui passait doucement sa main dans son dos pour récupérer une nouvelle flèche.

    Quelques instants après, l’un des humains levaient l’une de ses mains en traduisant un mouvement en arc à l’horizontale. Le geste fut suivi par une bourrasque de flammes, éparpillées par le sort utilisé, et venant brûler les feuillages et le bois. D’un coup, l’être devint pour Eïffy semblable à ses cauchemars. La silhouette dansante, dans les flammes qu’elle provoquait, poussant des râlements semblable à un rire rauque et soutenu. Ses effets dévastateur furent dissipés, quand une nouvelle flèche quitta le fourré pour se loger dans son bras. Il hurla désormais de douleur, l’être infernal n'étant plus qu’une bête apeurée, ne pouvant rien faire quand l’agilité du Bosmer fut prouvé dans toute sa grandeur. Nedhelorn avait bondi à l’instant d’après son tir, se sachant repéré par les deux autres, vu la trajectoire de la flèche hors du fourré. Sa lame courte dégainée vint se planté dans le bas-ventre du magicien.

    Une lame bien forgé, qu’il avait récupéré lors de l’un de ses voyages, sur la dépouille d’un nordique. Il était mort, non pas de sa main, mais à ses côtés. Il ne se battait pas avec un trésor de guerre, mais avec la mémoire d’un camarade. Celle-ci le lui rendit bien quand la lame traversa la chair en laissant une balafre, si profonde qu’une partie des organes vitaux de l’humain s’éparpillèrent au sol. Sa dépouille, dont le gémissement était devenue de vagues gargouillis incompréhensibles, suivit peu après.

    La mort brusque du magicien embrouilla l’esprit d’Eïffy, qui resta sans rien faire… bêtement. Observant le cadavre, dont le sang sortait à flots, en imprégnant de cette couleur écarlate le sol tout autour. La scène la fit déglutir, et son cerveau lui joua des tours, quand sa vision de la réalité devint une illusion. A la place de l’humain, c’était elle au sol, allongée contre la terre, dont le corps avait été mutilé de plus de coup qu’il n’aurait fallu pour la tuer. Torturée dans cette image, fausse mais rude, du défunt, elle se voyait victime de ce qu’elle pouvait infliger : une mort horrible. Bien que toujours aussi difficiles à sortir de son esprit, les cauchemars devenant involotnairement réels à sa vision, ses yeux dérivèrent en direction de Nedhelorn. Elle s’attendait à le voir dans le même état, mais il n’en n’était rien. Il était courageux, et se battait contre deux adversaires à la fois, envoutée par les mouvements tactiques d’une agilité qui les rendait poétique, l’éclat des lames s’entre choquantes parfois. La danse du combat la laissait bouche-bée.

    Le mentor se demandait pourquoi il se sentait si seul. Une solitude étrange, habituellement commune lors de ses voyages. Il sentait dans cette solitude une certaine frustration, qu’il expliquait simplement au fait que sa disciple l’observait encore dans ce buisson. Pourquoi ? Ne veut-elle pas s’occuper de nos adversaires avec moi ? De la peur ? Je ne lui offre plus la confiance qu’il devrait être nécessaire pour qu’elle lutte ? Est-ce de ma faute ? A chacune de ses esquives, de ses parades, une nouvelle question qui n’aurait jamais de réponse, à cause de la vitesse de ce combat. Il était en train d’affronter deux adversaires à la fois : un humain qu’il devait parer, un orc qu’il devait esquiver, la force et l’adresse mêlées en deux antagonistes doués. Il avait surement vu pire, mais lorsqu'il était plus jeune, plus dynamique, et avec un sens du devoir plus prononcé. A l’instant, il se battait sans même savoir pourquoi. L’habitude malsaine d’attaquer des cibles qu’il voyait comme méritantes à être envoyé à la tombe, pour le bien de Val-Boisé.

    Après quelques efforts, ses deux lames courtes finirent par trouver un chemin dans la garde de l’humain. La masse d’arme de celui-ci se fracassa, sans qu'il le veuille, contre un arbre. Plantant ainsi une partie d’une ornementation dans l’écorce, cela rendit plus difficile le fait de l’en retirer. Ce petit instant supplémentaire à lutter pour récupérer son arme lui fut fatal, quand les deux lames courtes se logèrent dans sa gorge en même temps. Dans un geste final, comme le dernier mouvement d’une danse, la tête de l’humain virevolta en l’air, suivie d’une trace du fluide écarlate la suivant dans son élan.

    Tout aura pu être bien plus charismatique, si la botte plaquée de l’orc derrière lui, n’avait pas rencontrer le bas du dos du mentor, le projetant plus loin contre une pierre, légèrement sonné. Il se dit vaguement que cet instant était peut-être la fin du voyage, dans la solitude d’un combat perdu à Val-Boisé. Une fin bien meilleur qu’il aurait espéré. Mais le coup final, qui aurait fracassé son crâne contre le rocher dans une bouillie indescriptible, n’arriva jamais. La hache de guerre de l’orc s’écroula au sol, en même temps qu’il émettait un râlement gutturale, quand une flèche se ficha dans son épaule, perçant celle-ci en incapacitant son bras porteur. Sa volte-face fut rapide. De son expérience, il serait prêt à retrouver d’où venait la flèche pour se rué vers un adversaire plus apte à le tué à distance que Nedhelorn, qui gisait contre la roche. Mais un sursaut l’arrêta net : il ne s’attendait pas à ça. Il pensait que seul, peut-être, un orc aurait agi ainsi, mais la sauvagerie de ce qu’il voyait, dans un être bien plus insignifiant, l’étonna l'espace d'un instant trop précieux, qu’il aurait du utilisé pour survivre.

    Eïffy, à l’instant où la flèche avait quitté l’arc, s’était ruée hors du fourré et avait bondit en l’air, tirant de la dépouille du premier orc mort étalé au sol une machette, qui pendait à sa ceinture. Son regard était celui d'une bête sauvage, qui était sur le point de perdre quelque chose. Froid et calculateur, il s'y ajoutait une haine qui traversait son visage et sa bouche ouverte, dans un rictus carnassier. La lame de la machette fendit l’air, jusqu’à ce qu’elle arrache la chair du visage de l’orc. S’enfonçant de plus en plus dans le crâne de celui-ci, au plein dans le nez, la lame alla jusqu’à ressortir par l’arrière du crâne, dans un élan mêlant morceaux de la tête et du cerveau.

    En soit, quelque chose de particulièrement sanglant, qui ne choqua pourtant pas plus que cela la Bosmer, rechutant sur ses pieds contre le sol imbibé. Son souffle était haletant, du non pas à son effort, mais plutôt à l’agitation, engendrée par le stress de l’action. Son esprit embrouillé essayait de comprendre entièrement la situation. Cependant, une seule idée la tourmentait intérieurement tandis que son regard se perdait dans le vide : "J'ai tué". Elle tremblait un peu, et Nedhelorn observant le tableau sinistre se permit un sourire : Il ne se sentait plus seul.
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    Message par Vendimus Jeu 6 Fév - 23:15

    Chapitre 4


    La valeur d’une vie.


    Musique d'ambiance:

    Les gouttes de pluies ruisselaient désormais le long des corps allongés au sol, sans un bruit. Uniquement le souffle des êtres encore en vie, et celle des gouttes chutant contre les arbres et le sol. La pluie vint rapidement, nettoyant les herbes devenues écarlates.

    Un seul survivant. Il ne restait qu’un seul survivant à ce carnage. Que ce soit le combat qu’avaient livré les bandits ou le combat des deux Bosmer face à ses maraudeurs. Le dernier caravanier était attaché à un arbre, tremblant légèrement bien que ses blessures avaient été totalement traitées. Ce qui était d’ailleurs plutôt étrange. Mais visiblement cela ne touchait absolument pas Nedhelorn qui se relevait doucement. Sa main glissant vers la manche de l’une de ses larmes courtes. Son regard devenu assassin regardait en détaillant le Bréton qui reculait un peu devant la pression soutenu par ce genre de combattant. Un Bosmer, un elfe sauvage des terres de Val-Boisé, dont il voyait déjà les dents massacrer la chair de sa carcasse une fois décapitée. Ce genre de pensée effrayante figea l’humain qui finit par se cogner le dos contre un arbre dans une incompréhension terrible. Il cherchait la raison qui l’avait mené à une situation aussi catastrophique. Surement sa volonté de découvrir des terres au-delà de Hauteroche. Cet endroit était bien différent de ce qu’il avait jadis vu sur ses terres ou même à Lenclume. Tout lui avait semblé féérique, et si l’on retirait les corps, la teinte écarlate, et la menace de mort, là où il était n’en faisait pas exception. Mais cela deviendrait aussi son tombeau.

    Nedhelorn fit craquer sa nuque, un rictus de douleur mêlé à la haine arpenta quelques instants son visage, l’illuminant d’un désir malsain. Quelques pas seulement, mais ceux-ci étaient long, difficile. Les douleurs provoquées par un pas les rendaient hésitant, mais il avançait tout de monde. De toute façon, il n’avait pas le choix. Son désir de logé l’acier de son arme dans le crâne de ce bréton pour le punir d’avoir fait couler le sang du Val était plus grand que celui de s’étaler au sol pour ne plus subir le mal qui le rongeait. Arrivé face à celui, il leva l’arme, mais n’eut plus envie d’un coup de l’abattre. Ce n’était pas de la pitié, et ce qu’il se passa étonna Nedhelorn comme le Bréton.

    Eïffy se tenait entres les deux. Un de ses yeux ne cessait de cligner, comme prise de convulsion. Haletante, elle se tenait en tremblant un peu devant son mentor. Son geste semblait avoir été pratiquement inconscient, vu son état de santé, et rendrait l’instant triste. Une elfe bordée du sang de ses victimes protégeant le dernier rescapé de ce qui aurait pu rester un carnage morbide dont seul les vainqueurs écriraient l’histoire. Mais elle n’était pas de cet avis. Le Bréton émit une petite moue en détaillant la situation, et l’espoir lui revint. Quelques instants de silence, laissant les combattants à l’appréciation de s’observer les uns les autres. Jusqu’au moment où Nedhelorn perdit patience, et rabaissa son arme sur le côté, en fronçant un peu les sourcils.


    - Écarte-toi de là. Tu sais que tu es dans ton tort. Son ton était sec, froid. Il aurait pu lui resserrer la gorge que cela aurait été identique.
    - Je refuse, mentor.
    - C’est de la folie ! N’a-t-on jamais vu de disciple plus sotte ?! Cet humain est un assassin, comme le sang qui coule encore sur sa tenue, et qui coulera encore tant qu’il vivra !
    - Alors pourquoi l'a t-il guéri ?

    Les bras d’Eïffy rechutèrent doucement, et son état d’agitation finissait par s’estomper au dépend d’une angoisse bien visible. Elle ne voulait absolument pas continuer ce genre d’affrontement, faire couler plus de sang était futile à son sens. Elle n’était pas animée par le désir de vengeance totalement, elle n’avait été capable que d’écraser la lame difforme de l’orc dans le crâne de son camarade que par instinct de protection. Celui de sauver la vie d’un compagnon. Mais elle ne voyait rien à sauver dans ce Bréton acculé jusqu’à un arbre prêt à pleurer pour sa survie. La pitié l’avait fait se mouvoir entre l’arme de son mentor quitte à ce qu’elle lui finisse dans le visage. Bien qu’elle savait au fond qu’il ne le ferait pas, sinon elle aurait surement fait autrement. Mais pour une Bosmer comme Eïffy, c’était déjà un geste considérable. Et faisant face à l’être qui avait fait d’elle une combattante potable, elle ne pouvait que ressentir quelques tremblements dans ses jambes.

    Nedhelorn fini par rengainer son arme, et pointé brusquement la Bosmer du doigt en fronçant les sourcils. Ses mots résonnèrent encore dans l’esprit de la Bosmer comme un avertissement sous peine d’une lame qui lui couperait la tête. Bien que la tournure de sa phrase n’était pas dans ce sens, et de toute façons, ce n’était pas le style de ce vieux Bosmer. Il commençait à avoir de l’âge, pas assez pour prendre parfois du recul, mais suffisamment pour acquérir de la consilience.


    - Tu es consciente du danger ? Que tu mises sur une appréciation non-fondée ? Il était peut-être déjà ainsi…
    - Oui. Fit-elle en le coupant sec. Je sais ce que je fais.
    - Vraiment ?
    - Non, mais cela ne m’empêche pas de croire que l’on peut au moins garder un peu de cœur pour laisser un survivant vivre.
    - Ce n’est pas les mots d’une Bosmer. Nedhelorn la détailla en premier lieu froidement, mais l’aspect protecteur et aimable qu’il gardait néanmoins lui fit remuer légèrement la tête, pour étouffer quelques excuses inaudibles. Désolé, je…
    - C’est le cas. Je sais.

    Ils n’eurent pas besoin de plus de mots. Les deux se comprenaient déjà parfaitement, et Nedhelorn savait que sa disciple n’avait pas été attendrie par la beauté d’un bréton de passage. Mais plutôt par une envie plus noble qu’un élan d’amour. La fatigue du meurtre. Lui-même l’avait jadis plusieurs fois vécu avant que cet genre d’acte ne deviennent commun. C’était surement alors lui qui était le plus en tort. En acquérant de la maturité, il en était devenu impitoyable, et c’était dans ce genre de maigre espoir qu’il y voyait plus de lumière qu’en trempant encore sa lame dans les entrailles de son ennemi. Cette fois si, il ne se laisserait pas emporter par le désir de l’assassinat, et il se retira doucement en faisant dos aux trois personnes. Un petit soupir trahissait sa propre fatigue qui s’efforçait désormais de remplacer son envie de meurtre. Elle se mêla d’ailleurs avec cruauté avec sa douleur physique.

    Il était venu le temps du repos. Nedhelorn errait dans les bois environnants tel un guetteur recherchant une proie invisible. Pour l’heure, il n’avait la volonté que de retrouver des survivants fuyards. Passant cependant un peu par curiosité et par volonté d’apaisé sa colère, ce qui avait réussi, il découvrit néanmoins les raisons de la présence de tels voleurs. De la raison pour laquelle ce genre de caravane avait été détruit, et deux cibles potentielles désormais. Le Bréton était un dénommé « Serge Fietyr », et loin d’être bandit, il n’était qu’un voyageur ayant trouvé une compagnie de mercenaire avide de contrat pour ses voyages loin de ses terres natales. Voyage compromit par l’apparition soudaine d’un convoi lui-même attaquer par des bandits. Finissant en semblant de bataille, les deux groupes furent avec des otages respectifs et une partie de l’or du convoi.

    Mais peut-on blâmé un innocent de ses erreurs ? Le Bosmer pensait que oui. Car le fait d’avoir eu la volonté de partir sans faire les efforts de savoir avec qui lui déplaisait fortement. Mais qui était-il pour juger de la folie des jeunes ? Rien qu’un vieux combattant qui en avait trop fait, trop vu même à son goût. Ce qui était toujours moins pessimiste que son ancienne discipline qui lui aurait surement dit qu’elle abandonnait si il lui avait raconté la moitié des erreurs qu’il avait vu. Cependant, ce qu’il ne savait pas, c’est que bien entendu Eïffy avait sombré dans ce genre de frayeur depuis qu’elle lisait des livres. Des livres racontant les exploits de voyageurs malchanceux, courageux, ou parfois, elle les jugeait juste stupide. Mais au final, ce n’était que des histoires, loin de la réalité abjecte de la guerre.

    Nedhelorn tilta quand il vit au loin trois personnes errer avec une elfe de bois attaché derrière elle. Un nordique, un khajiit, et un autre être encapuchonné qui portait des haillons noir. Ce qui faillit le faire défaillir, c’est que ses mercenaires avaient eu la bêtise de ne pas voir ce qu’il fallait voir. Le drapé sinistre que portait l’être n’était pas qu’une simple tenue de voyageur, malgré ses allures décharnées et poussiéreuse. Il ne prenait pas grand soin de sa tenue, mais l’occultiste qui marchait doucement en tirant les ficelles de la jeune femme n’avait surement pas des envies aussi nobles que de rentrer chez soi. Passant non-loin du fourré où il était embusqué, le Bosmer ne put pas être repérer par ce groupe même si ils étaient visiblement entrainés, il observa l’emblème sur la tenue de l’acolyte. Dans un murmure, il se dit à lui-même.


    « Le culte du ver. »


    Et dans un sursaut, il se redressa, et quitta les feuillages dès que le groupe se trouvait suffisamment loin à son goût. Poussant les branchages, il grogna un peu comme en se pressant un peu trop, il blessa la nature autant qu’elle le blessa en ouvrant une plaie le long de son avant-bras. Trop peu profonde pour s’inquiété de cela, mais suffisamment pour mériter d’être traité, il n’en avait cependant par encore l’objectif. Son but était plutôt de prévenir ses camarades du malheur qui pourrait s’abattre sous peu. Non, du malheur qu’ils allaient affronter ensemble.

    Ecartant les dernières branches, ils firent sursauté le Bréton et le Bosmer finalement détaché qui partageant quelques rations laissés par ses camarades défunts. Avec la plus grande tristesse, Serge avait même fait tomber son lard fumé qu’il détenait précieusement en main. Son habilité à être bourgeois lui permit de renié la nourriture au sol humblement. Ce que ne fit pas le Bosmer qui me dévora sous ses yeux d’un air moqueur qui allait vite s’estomper.


    - Suivez-moi. Nous devons y aller. Et prenez une arme avec vous.
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    Message par Vendimus Mer 26 Fév - 23:50

    Chapitre 5

    Les masques d’horreurs.

    musique d'ambiance:


    La fumée s’étendait vers le ciel. Bien étrange, pour un lieu à l’intérieur de Val-Boisé, que le feu s’élève vers les cieux. Mais cela était nécessaire dans l’urgence. Les corps fut alors brûlés et laissés aux flammes autours de pierres soigneusement installés pour que rien de la forêt ne soit attaqués par le feu. Nedhelorn n’avait pas le temps de dévorer les corps de ses victimes, et sa disciple. Il ne voulait pas spécialement y repenser, mais il savait qu’elle n’aurait pas touché la chair de ses proies. Malgré le dénigrement de l’une des règles du Pacte Vert, elle en était bien incapable. Ce qui valut un jour à la Bosmer un tabassage en règle. Le mentor se souvint de ce jour, et pendant qu’il avançait dans la broussaille, il s’en remémora l’instant.

    Non-loin de Boisfoyer, la ville pouvait être tranquille. Une paix relative, quand l’on connait la race des Bosmer. L’on y vivait avec sérénité dans le respect d’Y’ffre. Et bien que la journée ne semble pas différente des autres, la tournure en fut dramatique. Du moins, encore une fois, à la vue d’un être d’une autre race sûrement. Pour les habitants, il s’agissait d’un affront d’une jeune Bosmer. Une journée qui lui coûterait un peu de sang, et beaucoup de larmes. Mais sans qu’elle le sache, il laissera aussi une marque dans le cœur de ce mentor. Dont elle ignora l’existence depuis toujours.

    Un men de la race des Rougegarde était venu jusqu’à ses terres pour y connaitre la diversité et les possibilités de Tamriel. Vu par certains comme intrigant et gênant, il sut trouver le respect voir l’admiration de certains Bosmer. En effet, bien que d’une autre race, et potentiellement proie d’une chasse, il possédait ce que les elfes des bois étaient friand. Des histoires. Tant d’histoires venant de Lenclume à Hauteroche. Celles-ci avaient transporté dans des rêveries nombres de ses jeunes habitants. L’on voyait parfois des enfants suivre cette mode occasionnel. Ils couraient en riant, agitant leurs armes improvisés. Une branche gisante au bas d’un arbre, et autres objets les transformant dans leurs aventures imaginaires en guerriers. Pendant quelques jours, des batailles entres soi-disant Alik’r eurent lieux.

    Nedhelorn avait déjà pu discuter avec ce Rougegarde, dont il avait pu connaitre le nom. Olion, dit « L’étrange rêveur », surnom dont il faisait l’éloge dans l’une de ses innombrables histoires. Tous deux avaient pu partager l’agréable breuvage qu’est l’eau fraiche tranquillement installé dans un coin paisible. Non loin du village, ils observaient les environs remués aux envies des vents agitant les feuilles et les herbes. Lors de ses rares instants, le Bosmer se sentait bien. Non pas parce qu’il se trouvait aux côtés d’un être abreuvant son désirs de curiosité. Mais parce qu’il était aux côtés de ce qui pouvait ressembler à un ami. Olion lui avait fait part de sa volonté. De sa propre curiosité, sa propre quête. Il en était devenu un confident de passage. Aventurier qui reviendra avec tant d’autres choses à raconter. Jusqu’à ce jour.

    Un hurlement avait déchiré les tympans de quelques malheureux trop proche. L’affaire était bien maigre en soit, un simple vol. Il s’agissait d’un objet précieux venant d’Elsweyr qui avait été apporté jusqu’ici pour combler le cœur d’une femme. Un magnifique collier orné d’un bijou en croissant. Celui-ci avait été marque de convoitise de bien des habitants, et de nombreuses fois l’on lui avait proposé de lui troquer. Mais aucuns n’auraient pensés à le dérober. Et ce fut exact, puisque c’était un men qui avait fait ça. Au bord d’une rivière, le Rougegarde observait son précieux butin. Olion souriait de toutes ses dents, en passant ses mains contres la fabrication des artisans Khajiit. L’objet était d’une grande beauté.

    Personne ne sait comment cela c’était déroulé, si ce n’est les enfants qui refusèrent d’en parler. Mais Nedhelorn était arrivé trop tard. Celui-ci observait à travers les fourrés sans un bruit la scène qui le brusqua un peu. Olion était allongé par terre, le crâne fracassé sans même l’arme du meurtre à ses côtés. Le sang se mêlait à l’eau, dans un long silence, où les vivants faisaient autant de bruit que le défunt. L’un des enfants observait la jeune Bosmer à l’air effrayée qui subissait le jugement de ce petit groupe. Il l’inspectait de la tête aux pieds avec un semblant de haine dans le regard. Et au moment où Eïffy agita rapidement la tête, il pointa la dépouille du doigt.


    - Mange-le.
    - J… Je ne veux…
    - Tu le dois. C’est dans le Pacte, tu le renierais ? Crapule que tu es. Un air hautain se mêlait étrangement aux mots de l’enfant, peu singulier pour un Bosmer, trahissant l’aisance de sa famille à l’intérieur de Boisfoyer.
    - N-non ! Repris Eïffy, d’un ton plus sec, mêlant l’agitation à la peur.

    Et le poing du jeune Bosmer rencontra le visage de celle qui se révoltait contre lui. Une fois, deux fois. Puis ce fut le tour des autres. Tabassée au sol, dans une ruée de coup de poings et de pieds. Contrairement à l’éthique du combat, il n’y avait rien de sportif là-dedans. Nedhelorn observait cet acharnement, mais ne fit rien. Il ne voulait rien faire, son regard se perdait un peu sur la dépouille de cet ancien camarade. Il y avait toujours le collier d’Elsweyr dans sa main. Celui-ci était imprégné d’un peu de cette couleur écarlate qui s’invitait un peu partout autour de la tête du défunt. Pour Eïffy, comme pour Nedhelorn, cet instant semblait étonnamment long. Elle ne ressentait presque plus les coups, ceux-ci perdant de la conviction. Bien que la raison fût qu’elle s’habituait à la douleur à la mesure de ce lynchage improvisé, il y avait une autre cause. Dans l’esprit d’Eïffy, les choses se détraquaient, et ce fut l’une des premières fois qu’elle se perdait dans sa folie.

    Quelques minutes passèrent, et les enfants repartirent en emportant le collier. Pour eux, la quête était accomplie, et comme suivant l’influence de ce chef improvisé, ils étaient satisfaits. Pour eux, ce tabassage était une marque de reconnaissance envers Y’ffre. Pour eux, ils reviendront vainqueurs et honorés par des actes héroïques. La vérité se déforme aux dépends de la réalité. Ainsi, elle en était que plus alléchante pour ceux qui se jouaient d’elle. Ce fut l’une des premières leçons qu’Eïffy apprit à ses dépens. Mais autant que ce genre d’injustice, elle était de toute façon bien incapable de dévorer un cadavre. En se redressant un peu, elle vit la dépouille dont on lui avait demandé de prendre la chair, pour en faire un festin.

    Son estomac se resserrait un peu. Des images s’interposaient, où à la place, elle se voyait à la place du corps gisant au sol. Des images où c’était son visage cernés par la douleur qui ornait son visage. Dans son esprit, elle aurait pu être à sa place. La douleur arriva en même temps que la lucidité, et un grognement s’arracha de sa gorge pendant qu’elle s’attrapait le ventre. Le gargouillement de son estomac lynché par les coups, mêlés aux bleus naissants sur ses bras, faisait d’elle un triste portrait de souffrance. Mais plus que ses blessures, c’était son cœur qui était meurtrie. Et pour la première fois de sa vie, des larmes se glissaient le long de ses joues. Des gouttes, ruisselantes jusqu’au menton, suivit de ses lignes humides traversant son visage. Telles les marques aux yeux de Nedhelorn.

    Petit à petit, la Bosmer empilait les pierres après avoir déposé la dépouille à un endroit où les flammes n’atteindraient par les herbes. Elle faisait ça calmement, doucement. Parfois, elle prenait un moment pour s’arrêté, et relâché les pleurs qu’elle s’efforçait de contenir. Redevenant l’espace d’un instant, cette petite chose fragile qui se roulait en boule. Dans une solitude étrangement commune. A cet instant-là, Nedhelorn revoyait les orphelins de guerres qu’il avait pu apercevoir le long de ses voyages. Ceux qui avaient tout perdu à cause de conflits entre clans, entres familles. Un village mal défendu face à des brigands. La solitude dans un tableau dont la peinture est faite de peu de peur. De la tristesse, et dans ses touches froides, il y avait néanmoins quelque chose d’étrange à admirer. Car ses êtres n’étaient pas que victimes de ce monde. Ils en étaient des témoins, et des acteurs. Et devant les flammes qui s’élevaient en consumant le corps d’Olion, les larmes d’Eïffy avaient séchés, et son regard avait perdu de sa frayeur. Dans son regard, il y avait de la volonté. Celle de ne pas se laisser abattre, et de continuer à avancer.


    Le temps de la réflexion s’acheva, et le voyage venait d’être interrompu. Ils étaient trois, dans ce groupe qui était renforcé par la présence de ce Bréton encore désorienté. Serge, un nom qui avait d’ailleurs soutiré un ricanement à Eïffy, s’était munit de l’une des lames orcs de l’un de ses anciens guides tués. Il aurait pu essayer d’embrocher l’un des Bosmer dans le dos, et fuir rapidement. Mais s’il avait pu faire ça, il aurait pu achever le caravanier plutôt que de le sauver. Il voyait plus son salut dans ses deux compagnons que dans les mercenaires avides et sanguins qui étaient désormais transformés en cendres. Nedhelorn prit soin d’observer dans les environs, mais ce fut Eïffy qui observera en première ce qui se déroulait en avant. Et la première à en rester bouche-bée.

    Ils étaient deux. Deux silhouettes vacillantes qui coupaient le passage vers un bosquet intérieur. Celui-ci n’offrait qu’un passage à travers les fourrés. La pierre montante en créant une forteresse naturelle improvisée par les ronces et l’humidité. Le groupe que traquait Nedhelorn était rentré à l’intérieur, et à ce même moment, ses deux êtres avaient pris soin de s’installer devant l’entrée. La vision de la Bosmer qui les dévisageait lui jouait d’abord des tours, mais l’odeur écœurante de pourriture lui rendit sa lucidité. Les deux revenants se tenaient là, visage découverts, la peau mêlés aux places d’armures qu’ils portaient. Leurs visages étaient horriblement mutilés, des lambeaux de chairs moisies balancés par le vent doux. C’était la première fois qu’Eïffy voyait des revenants.

    C’était comme si ils portaient des masques. Des masques irréels et immondes. Des masques d’horreur inspirant la mort et les pires de ses cauchemars.

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    Message par Vendimus Dim 23 Mar - 1:29

    Chapitre 6.



    Crainte et chute.




    Musique d'ambiance:


    Des morts vivants. Ils n’étaient que deux, mais c’était suffisant pour imprégner l’air de leurs odeurs putrides. Comme confinant l’espace qu’ils occupaient en un lieu de putréfaction. De leurs pas, l’herbe semblait n’être rongée rien que par leur existence. Ses choses étaient bien différentes de ses créatures bien lointaines de la faune de Val-boisé. Elle avait déjà vu des harfeuses, et dû supporter leur aspect osseux étrange et cadavérique. A cette époque, elle pensait qu’elles étaient les monstruosités les plus proches de la vision d’un mort qui marche. Elle avait tort.

    Nedhelorn fut inquiet. Son regard tourna vers sa disciple, dont il était certain de trouver de la peur. Et il découvrit quelque chose d’étrange pour ce qu’il connaissait d’elle. Ce n’était pas l’horreur qui aurait dû lui torturer l’esprit comme il le faisait habituellement. Mais au-delà de cette même frayeur qui l’aurait rendue pâle, inexpressive. Il y avait autre chose. Elle détaillait ses deux êtres jadis vivant non pas en se demandant comment les fuir, mais visiblement, comment leurs faire face. Cet élan de courage, il ne pouvait pas l’expliquer. Et elle non plus.

    Sa lèvre inférieure vint se mordiller doucement. Tandis que ses diverses pensées se bousculèrent rapidement en un tas de suppositions diverses. « Que dois-je faire ? », ce n’était étrangement pas la question qui errait le plus dans ses pensées. Mais plutôt, « comment puis-je détruire cette chose ? ». La hargne montait dans son estomac. Elle sentait cette envie de pourfendre son adversaire, aussi étrange fusse-t-elle.  Quand la lame forgée par une main inconnue, avait fendu l’air pour fondre dans le crâne de l’orsimer, elle avait ressenti quelque chose. Comme un mépris envers elle-même. Elle ne mangerait pas son corps, et elle avait tué. Mais la vie de son mentor était plus importante que celle de ce bandit à ses yeux.

    Il n’était hélas, plus le moment de réfléchir. Dans un élan de zèle inexplicable, c’est Serge qui avait foncé en premier. Il remuait dans ses mains, l’arme de l’un de ses guides morts. De sa gorge se déployait un râlement rendu hésitant par la peur inspiré par les créatures. Mais l’action en restait présente. Il fonçait sur ses deux adversaires qui avaient désormais détecté sa présence. Bien que les revenants aient peut-être une manière différente de s’apercevoir de la présence d’un ennemi, n’importe quel adversaire l’aurait repéré. Cet attardé avant foncer droit devant en écartant les fourrés. Craquant quelques brindilles. Ce qui avait eu le don de donner une envie monstrueuse à Nedhelorn de lui tirer dans le dos pour le dévorer ensuite.

    Mais la place, la flèche traversa l’espace entres la corde et l’épaule du revenant. Il avait bien entendu visé la tête, mais son tir avait mal été ajusté par la présence du Bréton. Ironiquement, à défaut de mettre réellement à mal son adversaire, l’effet de recul avant empêché le hachoir rouillé de trouvé un chemin vers le crâne de Segre qui avait raté sa cible. Il réussit malgré le sérieux du combat à trébucher au sol. S’écraser au sol bêtement, c’était vraiment la dernière chose à faire face à des morts-vivants. L’un se retourna, sa mâchoire déformée s’ouvrit doucement d’une manière incohérente. Des os rendu pointu par les effets nécromantiques animant la créature. La chaire putride dégoulinante d’une saleté irréelle. Et vraisemblablement envieuse de dévorer l’Humain.

    Contrairement à ce qui aurait été prévisible, ce n’est pas Eïffy qui à bondit dessus. La Bosmer fut un instant qui aurait dû être fatal si elle avait été le seul renfort, figée par une de ses pensées propres à ses délires. Elle se voyait dévorée par les morts-vivants dans un funeste tableau bordé de sang et d’organes éparpillés autours d’une dépouille rongée par les mâchoires de ses créatures. Des êtres jadis vivant, portant des masques d’horreurs. Cela rendit la Bosmer incapable d’un quelconque mouvement. Mais elle n'était pas seule dans ses buissons.

    Nedhelorn bondit à travers les fourrés, poussant quelques branches en prenant soin dans l’urgence de ne pas faire de dégât involontaire à la flore. Qui avait plus de valeur que la vie d’un jeune crétin agité. Oubliant l’utilisation de son arc, il passa rapidement à côté du premier mort-vivant qui dégringola en arrière en ayant loupé de tranché le Bosmer en deux. Et avant que la bouche n’approche le Bréton dont le pantalon s’était recouvert de son urine, une lame lui traversa la gorge. Un jus étrange, mélange de pourriture et de sang devenu noir, s’écrasant sur les vêtements de l’humain. Il faut croire que sa pisse ne sera pas ce qu’il portera de pire sur sa tenue. Jusqu’à ce qu’un instant suivant, ce fut la tête du revenant qui finit sur la tenue du bréton. Lâchant un hurlement qu’aurait eue du mal à imité même Eïffy dont la voix était plutôt aigue.

    Un frisson parcourra rapidement le Mentor qui se retourna. Il en restait un, et celui-ci avait peut-être eu une pointe de vitesse surhumaine. Avec des créatures telles, l’on peut s’attendre à tous. Ce n’est déjà pas logique qu’un mort-vivant revienne à la vie. On peut s’attendre à tout alors, concernant un affrontement face à ses créatures. Prudence était de rigueur. Mais cette fois, il pu se relâché doucement quand il finit de se retourner. En effet, le revenant avait été étonnamment rapide. Et il aurait surement été trop lent pour parer l’attaque à venir. Cela aurait été le cas, si une flèche ne lui perçait par le crâne, une autre le torse, et une autre la jambe. Comme un acharnement. Eïffy haletait un peu derrière.

    La dépouille fini de s’effondrer après les derniers spasmes, la magie animant la créature se dissipant doucement. Eïffy tenait son arc en tremblant un peu. L’espace d’un instant, elle s’était abandonnée à un état qu’elle ne comprenait pas. Elle avait abandonné la logique, la pensée. Poussée par l’unique conviction d’abattre son ennemi, faisant d’elle un objet de meurtre le temps qu’elle arrive à chasser ses sentiments de son esprit. C’était la première fois qu’elle avait été dans un pareil état. Même face à cet orsimer empalé quelques heures plus tôt, elle n’était pas ainsi. Face à l’orsimer, elle avait calculé le coup en repensant à une mort rapide pour protéger Nedhelorn. Là, elle n’avait qu’une volonté de détruire son adversaire. Et son Mentor aurait pu être tué avant, sa survie ne rentrait pas dans la préoccupation de son geste. Et cette pensée l’effraya. Peut-être n’était-elle pas aussi juste qu’elle le pensait.

    Finalement, le Bosmer émit un long soupir de soulagement. Et pas seulement, un petit sourire se dessina sur son visage. Eïffy, sa discipline, venait de lui sauver la vie. Pour l’être qui lui avait appris à tirer à l’arc, appris les bases de la survie et les manières de rester en vie. C’était un signe de réussite. Il s’approcha un peu de sa disciple. Nedhelorn la connaissait suffisamment pour ne pas s’inquiété de son état qui aurait pu faire croire à une crise nerveuse. Elle s’en remettrait rapidement, c’est ce qu’elle faisait déjà en ce moment. Sa respiration revenait à la normale.

    A l’intérieur, les idées redevenaient petit à petit claires. Il le fallait, elle se forçait. Faire partir la peur, mais à chaque fois revenait des images morbides. L’idée que des revenants pouvaient sortir de nulle part pour lui bondir dessus.  Une autre idée la voyant dévorée d’un coup, un morceau de cou, de bras, de ventre en moins d’un coup. Il lui fallut sortir de cette vague illusoire qui la rongeait petit à petit. Et c’est quand elle entendit son nom qu’elle se réveilla.


    - Eïffy, tu m’entends ?
    - O..Oui…
    - Ce n’est pas le moment de trainer, on continue. Affirma Nedhelorn avec autorité, en tirant un peu sa disciple par l’avant-bras. Une petite moue se dessinait sur son visage. La direction qu’il empruntait était celle du bréton qui commençait enfin à se relevé. Qu’il en profite, il aurait bientôt le poing du Bosmer dans le nez qui se casserait surement sous sa poigne. Il avait voulu faire des bêtises, il en payerait le prix. Et ce sera celui d’un os brisé. Quitte à ce que ce soit le pif.

    Arrivant pratiquement devant le Bréton, qui se retourna vers le Bosmer avec un sourire embarrassé, il lui tira une moue, tirant toujours Eïffy par l’avant-bras. D’un coup, il perdit l’envie de lui briser l’espèce de pomme de terre qui trônait au milieu de son visage couvert de griffure à cause de la chute. Peut-être qu’une simple gifle suffira. Il aurait préféré que ce soit une simple gifle pour lui remettre les idées en place. Mais sa punition pour son erreur fut toute autre. Une gerbe de sang imprégna Eïffy et Nedhelorn, provenant des entrailles empalés par la lame d’une lance ressortant de l’autre côté de sa poitrine.

    La lance qui embrocha Segre fut retirée brusquement, laissant le bréton s’écrouler d'un coup au sol. S'étalant contre l'herbe pourrie engendré par les maléfices qui avaient créer ses pantins de chaires qu'ils venaient d'abattre. M’ombre d’un personnage obscure se dessinait derrière lui, tenant la lance d'une main puissante.

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    Message par Vendimus Mar 25 Mar - 14:32

    Chapitre 7.

    Un repos sous un grand chêne.


    musique d'ambiance:


    Alors tout ça avait été si éphémère ? Sauver une vie, discuter avec une personne, découvrir la raison de sa présence et ses rêves, connaitre quelqu’un de nouveau. Une personne sympathique, un brin agitée, mais agréable. Il aurait dû être sauvé par Nedhelorn, de mort-vivant ne l’avait pas dévoré, alors pourquoi fallait-il que le malheur s’abatte deux fois, jusqu’à la fatalité ? Serge baignait dans son sang, étalé par terre après un coup mortel venant de derrière lui. Un assassinat froid, direct. Et venant d’une entité encore caché par l’ombre des ruines que gardaient les revenants.

    Perdre un compagnon d’arme, s’était la première fois qu’Eïffy voyait un camarade, ou du moins une connaissance, périr sous ses yeux. C’était difficile à avalé, alors qu’elle ne l’avait rencontré qu’il y à quelques heures seulement, il venait déjà de succomber dans cette aventure. Un nœud se faisait sentir dans son ventre, symbole de la frustration que pouvait engendrer la mort de ce bréton qu’elle aurait pu sûrement mieux connaitre aux fils des temps qui passent. Et à la place, elle connaitrait sa chute, le point final d’une histoire qu’elle ne pourra apprendre, ses mots, ses anecdotes, s’évanouissant en même temps que le flot sanguin quittait ses veines pour se déverser dans l’herbe autours de la dépouille gisante au sol.

    Et malgré ses erreurs, Nedhelorn en était touché aussi. Bien qu’il aurait pu l’abattre lui-même pour une erreur qu’il aurait pu effectuer à l’avenir, il n’en était pas au point de souhaiter qu’il soit tué si brusquement. Des compagnons d’armes, il en avait perdu jadis, un nombre qu’il n’avait pas cœur à rechercher. Et ce n’était ni le premier, mais il souhaitait que ce soit le dernier. En tournant doucement la tête vers sa disciple figée par la scène, il se dit qu’effectivement, il voudrait vraiment que ce soit le dernier, plutôt que d’assumer la perte d’un être plus cher qu’un inconnu rencontré après un carnage. N’écoutant que son courage, le Bosmer était conscient qu’il devait agir désormais. Rester dans l’inaction face à quelqu’un qui s’entourait de dépouille revenante et qui venait d’abattre un camarade était une idée stupide. Ou brillante s’il désirait se suicider. Ce qui n’était pas le cas. Dégainant sa longue lame qui était fermement accroché à l’horizontal au niveau de son bassin, il n’écouta que son courage pour charger l’être qui se tapissait dans l’ombre.

    Eïffy quant à elle ne pouvait pas faire grand-chose. La peur grimpante rendait ses mouvements brefs et inutiles. Elle essayait d’attraper une flèche, et arrivait à la laisser retourner dans son carquois. Ses doigts ne répondaient qu’à peine, et ses jambes plus encore. Un désir qu’elle n’aurait pas imaginé vint se répondre au fond d’elle. Elle n’avait pas la volonté de protéger son mentor contre les bandits. Elle n’avait pas l’envie de massacrer ses morts-vivants comme dans une transe meurtrière. La seule chose qu’il lui faisait envie sur le moment, c’était de fruit à toute jambe loin de cette scène sinistre. Serge était mort, et son mentor pouvait l’être d’un instant à l’autre. Mais elle ne trouvait pas la soif de protéger cet être cher alors que l’on venait d’être tué. Elle désirait surtout rentrer à Boisfoyer. Etre téléporté dans un lit douillet et fermer les yeux pour profiter du repos et du sommeil réparateur. Mais tout cela était impossible, ce n’était pas un cauchemar où elle pouvait se réveillé après une grosse frayeur. C’était la réalité. L’une de ses histoires sinistres qu’elle avait jadis lues sur des parchemins.

    L’être quitta les ombres dans lesquels il était confortablement installé. Reculant doucement sa lance d’apparat ornée de quelques jointures stylisées, la lame d’acier sur laquelle coulaient encore les fluides vitaux du bréton décédé, lui donnait un air mortuaire. Le personnage semblait être fait pour inspirer la mort. C’était très certainement le but de sa tunique que pouvait désormais voir Nedhelorn seulement pour le moment, Eïffy étant dans un état l’empêchant de discerner correctement ce qui l’entourait. Une tunique noire à bordures dorées. Quelques ornementations lui donnant une allure noble. Le visage de celui qui portait un tel habit était caché sous une capuche couvrant son visage. Mais l’on voyait sa mâchoire entourée par une barbe épaisse et tressée. L’hypothèse immédiatement pour le mentor était que s’agissait d’un nordique. Le stéréotype de la barbe agissant comme un déclic immédiat. Mais de toute façons, qui qu’il soit, sa forte carrure imposante étant la marque d’un combattant robuste qui ne devait pas être sous-estimé.

    Epaulant sa longue lance, le sombre guerrier émit un bruit semblable à un raclement nasal. Reniflant brusquement comme pour remettre ses idées en place, il se mit en position de jet. Le Bosmer eu un déclic instantanément en constant que l’immense combattant risquait de lui balancé de toutes ses forces brutes une lance dans la figure. Si le coup portait, c’était la fin, il serait embroché et agoniserait au sol. En contrepartie, il essayait de trouver une manière de toucher son adversaire d’un coup mortel réciproquement, mais il remarqua l’étonnante posture de son ennemi. Sa garde était parfaite, et malgré son effort de visualisation en évitant de sous-estimé un ennemi aux allures aussi dangereuses, il imaginait ses attaques échoués les unes après les autres.

    Mais pour le moment, il lui fallait au moins ne pas se prendre de plein fouet l’attaque de son adversaire. Pour une telle arme de jet, il était plus facile de prévoir sa trajectoire, contrairement à un arc ou une arbalète lourde. Esquissant un petit sourire, le Bosmer se mit à passer d’un côté à l’autre rapidement en continuant à avancer. L’adrenaline d’affronter un adversaire puissant montait, et le goût du combat en le voyant comme un sport le motivait à s’y mettre à fond. Mais un peu trop tard, il constata que pas une seule fois, le guerrier avait ajusté sa visée pour le suivre dans sa démarche. Et ce n’est que trop tard, qu’il eue enfin l’idée de s’arrêté, pour observer la ligne de joue de la lance. La direction était celle de sa disciple.

    Nedhelorn se retourna brutalement en hurlant. La panique se lisait dans son regard, et il se maudissait pour son idiotie. Si il avait été moins absorbé par le fait qu’il pourrait livrer un combat intéressant, captivant, il en avait oublié que son ennemi n’était surement pas un enfant de cœur. Même pour un nordique, sa priorité était d’abattre ceux qui auraient pu voir un tel endroit. Et autant le mentor lui fonçait bêtement dessus pour se battre, autant l’autre Bosmer pouvait très bien partir chercher des renforts. Mais le temps que l’écho du hurlement porte vers Eïffy, la lance venait d’être projeté avec une force colossale. C’était déjà la fin, dans l’esprit de Nedhelorn, il se dit qu’il avait échoué. Toutes ses années passées pour que l’erreur vienne de sa part, tous ses entrainements, tous ses temps de repos tranquillement installés à ne rien faire qu’à discuter paisiblement en rigolant. La lance était sur le point d’abattre celle qu’il considérait comme sa propre fille.

    Mais il la sous-estimait surtout. Comme un parent croyait toujours son enfant trop faible pour se débrouiller, ayant toujours besoin des bras puissant et porteur d’un adulte pour agir à sa place. Et peut-être que ce n’était pas plus mal. Car si Eïffy était aussi molle, peut-être aurait-elle été tuée, par tel ne fut pas son destin. Voyant que le projectile lui était destiné, une part de la pensée d’Eïffy était restée attentive au déroulement du combat. Celle-ci prit le dessus quand un danger de mort arrivait, comme dans un réflexe de survie. La lance que l’on lui envoyait n’était pas d’une vitesse hallucinante, comme le tir d’une flèche. Mais les dégâts seraient bien plus importants, ce qui suffit à l’esprit de la Bosmer pour créer une réaction de défense spontanée. Elle bondit par terre, sur le côté. Ce qui aurait été inutile si le projectile avait été une pierre d’un trébuchet, ou une jarre à huile d’une catapulte. Elle aurait pourtant fait la même chose, mais cette fois ci, ce n’était qu’une lance qui vint se planté par terre en suivant l’endroit où elle était jadis. Mais la menace de mort était l’acte de trop.

    Eïffy tourna la tête vers la lance. Son regard devint fou. Et elle se voyait presque clairement empalée au sol en gisant. Comme Serge l’était de son côté, et eue même quelques secondes pour s’auto-convaincre qu’elle n’était pas un esprit qui voyait sa dépouille étalée au sol. Mais l’illusion quitta sa perception de la réalité petit à petit, et elle se redressa instantanément. Etrangement, elle n’eue pas conscience d’avoir fait ce geste. Elle n’avait d’ailleurs plus conscience de grand-chose. Autour d’elle, tout était flou, comme si l’environnement dansait en se moquant d’elle. Le sentiment de peur lui dévorait les entrailles, remplaçant la frustration par une frayeur lacérant. Après avoir perdu un compagnon, elle avait presque perdue la vie, et ses gestes devinrent un instant illogique. Puis Nedhelorn devint pâle. Ecarquillant les yeux.

    Il n’avait rien reçu, pas de blessures, mais la vision de l’action qui se déroula le rempli d’une honte et d’une tristesse qui avait du mal à gérer. Sa disciple s’était enfuie. D’un coup, comme dans une frénésie hystérique, elle avait tourné les talons pour partir le plus loin possible. Oubliant que derrière, il restait encore ce qu’elle considérait comme un père. Etait-ce vraiment d’ailleurs le cas ? Nedhelorn vint se remettre en question, lui et tout l’amour qu’il avait offert à cette Bosmer pour en faire une rôdeuse compétente, et vivante. Elle venait de l’abandonner, ce qui fit ricaner le colosse derrière lui. Un rire sourd, résonnant en échos dans une gorge rauque. Le nordique quitta sa capuche, confirmant son identité ethnique pour observer de près son adversaire. Tout en dégainant l’épée qu’il portait en ceinture, lui faisant face.


    - Voilà où s’arrête la fidélité dans votre misérable race. Bosmer, vous me faites pitié.
    - Je ne te permets pas de m’adresser la parole, répondit Nedhelorn, dans un ton sec et cassant.
    - Alors je me le permets, et je vais même m’octroyer le fait de te trancher la tête.

    Il n’attendit pas une réponse, et fondit sur le mentor qui s’était lui-même retourné pour le charger. Qui avait commencé à avancer vers l’autre ? Impossible de le dire. Dès que le mot « tête » avait quitté la bouche du nordique, il avait foncé l’un sur l’autre. Et le résultat fut à l’égal de cette synchronisation de charge. Du moins, pas dans la gravité des blessures. Car Nedhelorn venait juste de gagné une grande balafre le long de son ventre. Son agilité lui avait permis de décalé son torse juste au dernier moment pour transformé un embrochement sommaire en blessure simple. La lame du Bosmer avait fendu l’air, et trouver la gorge du guerrier aux allures sinistres.

    Sous sa tunique, il portait une armure d’un acier noircit pour faire croire à de l’ébonite. Un leurre, qui n’aura jamais servi au nordique qui ne s’attendait pas à ce qu’il trouve une faille dans sa défense. Tourner la tête, il aurait dû tourner la tête. Mais toute la logique sur le choc psychologique d’une perte et d’une fuite avait été vaincue par la forte morale de Nedhelorn. Avant que sa vie ne le quitte, le nordique conclu qu’il devait avoir une vie bordée de nombreuses expériences pas évidente à gérer pour rester concentré malgré ça. Puis Nedhelorn remua d’un coup brusque sa lame, et la tête du nordique virevolta en l’air.

    Abandonnant l’idée de rencontrer dans la tanière qui aurait pu être immense. Le Bosmer lâcha sa lame dont sa poigne n’était plus suffisante pour maintenir le long de son bras. Ses forces le quittaient, il offrait à ses muscles le reste d’énergie qui lui restait pour marcher jusqu’à ce grand arbre qui trônait dans une clairière.

    Autours de celui-ci, il n’y avait qu’une étendue d’herbes, avant que l’on ne retourne dans la forêt, ce qui ressemblait à une sépulture sous la forme d’un grand chêne. Conscient qu’il ne pourrait pas soigner sa blessure si facilement, Nedhelorn ferma doucement les yeux, revoyant dans son esprit, tous ses instants de bonheur passés avec celle qu’il considérait comme sa fille. Un sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’il savourait ses images qui revenaient à son esprit. Autour de lui, des êtres agitaient les fourrés comme en s’approchant de ce chêne perdu au milieu d’une clairière. Si c’était sa fin, il voulait au moins revoir ce qui était source de son bonheur depuis ses dernières longues années.

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    Message par Vendimus Mer 26 Mar - 0:48

    Chapitre 8.

    Souffle le vent du chêne.

    musique d'ambiance:



    C’était un jour particulièrement paisible. Le soleil éclairait les environs en laissant sa lumière passer à travers les feuillages. Tout en devenait étrangement éblouissant. La clarté de l’eau absorbant ses reflets de lumières, la couleur des fleurs mise en valeur par le rayonnement. Oui, c’était un jour particulièrement paisible, où tout l’inspirait à une douce poésie lui donnant envie de s’essayer à quelques vers. Dans sa tête, cela semblait sonner avec un certain charisme. Mais quand il s’essayait à les répétés à l’oral, tout sonnait de travers. Et ça l’amusait. Il rigolait de pouvoir chantonner des airs sans raisons, la tranquillité le rendait plus niais que d’habitude. Nedhelorn se sentait souvent bien quand il profitait de la sérénité à Val-Boisé. Pour un jour qui semblait calme, il allait prendre une décision qui l’étonnait toujours.

    Sur sa route, il y avait un long fleuve s’écoulant vers la mer par l’ouest. Suivre ce fleuve en partant de Boisfoyer était une de ses activités préférés. Sachant que au bout d’une route tranquille, se trouverait les flots qu’il pourrait contempler à son tour en posant son fessier sur un quelconque coin confortable. Mais ces jours-là, une personne se trouvait à côté du lac. En tenant dans sa main, une branche d’un arbre qui avait dû chuter, comme l’on se servirait d’une baguette. Elle jouait avec les eaux, comme si tremper le bout de son bâton pouvait être amusant. C’était néanmoins une manière de se distraire pour un enfant de son jeune âge. Esquissant un sourire le plus stupide qu’il pouvait, Nedhelorn prit la liberté de venir s’assoir à côté d’Eïffy, jadis quand elle était encore une gamine, qui s’amusait comme elle le pouvait.

    Observant son petit manège, la jeune Bosmer ne réagit pas en premier lieu. Considérant la présence de son futur mentor comme celle d’un voyageur curieux qui partirait bientôt. C’était une réaction peu censée, s’il avait s’agit d’un voleur, nulle doute que la pauvre aurait été dépouillée ou pire. C’est l’un des traits de caractères sur lequel Nedhelorn travailla d’ailleurs. Garder un œil en alerte, et ne pas être aussi tête-en-l’air. Et pourtant quand elle serait adulte, les rêveries ne cesseraient de la harcelé à son grand malheurs. Mais plutôt que de partir, au final, il resta aux côtés de la jeune fille qu’il connaissait sans que ce soit réciproque. Sans qu’elle ne comprenne pourquoi, l’inconnu lui offrit un morceau de saucisson. Hésitante en premier lieu, elle mit un temps sans émettre un mot avant d’accepter le présent qui lui était dédié. Croquant dans le morceau de nourriture gras, elle en tira une sorte d’apaisement alors que la tristesse resserrait son estomac.

    C’est ce qu’il avait vu, en croisant vaguement son regard. Une grande peine qui s’affirmait dans ses mouvements lents et désintéressés. Au final, peut-être qu’elle ne faisait pas simplement que se distraire avec son bout de bois qui jouait avec l’eau. Mais la fille de l’un de ses meilleurs amis semblait être abattue. D’un malheur pire encore que ce regard perdu qu’il avait trouvé le jour de se lynchage après la mort d’Olion. Ce menteur de Rougegarde, dont il avait tout de même apprécié la compagnie, et n’aura pas souhaité la mort pour un simple vol. Qu’est-ce qui pouvait bien ronger ainsi, une si jeune personne ? A défaut de lui offrir un peu de réconfort dans un morceau de charcuterie, Nedhelorn haussa les épaules et prit la parole.


    - Qu’est-ce que tu fais là, toute seule, à jouer avec l’eau ?
    - J’attends quelqu’un. Lui répondit la Bosmer avec une petite voix.
    - Qui ça donc ?
    - Mon papa. Affirma Eïffy, avec une intonation différente, en parlant un peu moins fort, surement victime d’une émotion mal contrôlée.
    - Thurindil était un bon ami à moi. Il est fort, il reviendra vite. Ne t’en fait pas. Fit Nedhelorn, savourant le regard étonné de la jeune Bosmer qui le regardait désormais. Son visage tirait une petite moue déconfite, et en entendant le nom de son père, l’inquiétude lui revint, une première larme perlant sur sa joue.
    - Tu connais mon papa ?
    - Oui.

    Il n’eue pas besoin, ni l’envie de dire quelque chose de plus long pour la réconforté. C’était un sentiment étrange, comme si il avait dû remord. La première fois qu’il l’avait vu ainsi, il était resté à l’écart, isolé dans l’ombre des arbres en observant le drame que devait assumer ce jeune être. Et malgré qu’elle soit la progéniture d’un de ses meilleurs amis, il sentit autres choses. Peut-être que même si ça n’avait pas été le cas, il aurait été là pour elle. C’est ce qu’il se disait, et c’est ce qu’il voulait penser. Une part d’ombre en lui-même reniait parfois ses croyances les plus naïves, mais il avait su la chasser depuis longtemps. Une vie rude et pleine de tourment et de choix difficile avait dû abattre le côté le plus pessimiste de Nedhelorn. Et il avait fini par devenir ce Bosmer compliqué qui respectait l’engagement d’Y’ffre à croire à l’importance du présent.

    Le grand Bosmer finit par prend la petite. Un être si minuscule, pensa t’il. Et pourtant, c’est comme si détenait bien plus contre lui. Des rêves, une volonté, un destin. En plus de cela, c’était la vie d’un de ses camarades disparut il y à quelques jours. Essayant un sourire qui se voulait rassurant plutôt que de son air stupide. Il se redressa en portant la jeune Bosmer qui ne comprenait pas beaucoup ce qu’il se passait. Elle eue même un coup de stress en voulant s’enfuir, ce qui fit rigoler Nedhelorn qui se tourna en la portant en sac à patate en direction de la mer.


    - Il reviendra, ton père. Je te le jure, en attendant. Tu viens avec moi ! Je ne te laisserais pas rester toute seule à pleurer sur ton sort !
    - … Aurais-je le droit à du saucisson, alors ?
    - Bien entendu ! s’esclaffa Nedhelorn. Et ensembles ils prirent la route pour aller contempler les flots.

    Depuis ce jour, ce Bosmer ayant passé tellement de temps à souffrir, à subir et à se battre, sans jamais de récompenses réelles, venait de trouver quelque chose de plus précieux que des trésors. Il avait avec lui une enfant qu’il considérerait aux fils des années comme sa fille. Revenant doucement à la réalité, il apprécia ce moment à savourer ses souvenirs en souriant d’un air apaisé. Revoir les raisons pour laquelle il avait pu vivre heureux, et surtout, vivre sans être seul. Et dans tout ça, il n’avait jamais eue de regrets quant à ses choix. On lui avait jadis reproché de laisser son père revenir un jour pour reprendre en main la relation avec ses enfants. On l’avait accusé de profiter de sa femme en son absence. On lui avait collé des étiquettes sans justification car il passait du bon temps avec une famille qui n’était pas la sienne. Mais au fond de lui, il ne regrettait rien. Il n’avait jamais séduit Aredhel. Et il savait parfaitement que si Thurindil revenait un jour, il ne lui en voudrait pas d’avoir été là. Car c’est la seule chose qu’il avait fait. Avoir été là pour ses gens, et offrir autant de bonheur qu’ils lui en offraient en retour.

    Désormais, il était assis sous se vieux chêne. Celui-ci même dans une clairière perdue, ses mains tenant un garrot contre la balafre qu’il avait à son bas-ventre. Allait-il en survivre ? Il l’ignorait. Et ce n’était certainement pas tous les adversaires qui encerclaient la clairière. Un bruit contre le tronc le fit sursauter. Il y avait désormais quelque chose dans l’arbre. Il tournait doucement la tête, et voyait ses nombreux adversaires qui trainaient la patte dans sa direction. Tous étaient habillés de haillons noir, il n’y avait pas la même bordure dorée que ce nordique, et la qualité était bien différente. Non pas des tuniques, mais de simples habits décharnés et à peine recousu. Surement un caprice esthétique du nécromancien qui les contrôlait. Car effectivement, il s’agissait uniquement de morts-vivants. Des créatures immondes aux crocs déformés par la magie les animant. Tous se dirigeaient vers Nedhelorn laissant doucement le sang quitté sa plaie, tout comme il abandonnait l’espoir de s’en sortir.

    Un premier revenant s’approcha un peu trop près, sa main griffue fut tendue vers Nedhelorn, surement dans l’objectif de lui déchirer la gorge d’un geste brusque. Le Bosmer déglutit, et ferma les yeux. Attendant que l’on le fauche d’un coup sec. Quelques secondes passèrent, et il n’entendit pendant ce laps de temps rien de plus que le bruit significatif du déformement de l’air produit par le passage d’une flèche. Finalement, n’ayant plus rien à perdre, il décida d’ouvrir les yeux. Pour constater que le revenant était en train de s’écroulé après avoir reçu une flèche qui éparpilla une bonne partie de son crâne par terre. Comment ? Qui ? D’après la direction de la flèche, elle avait été décochée d’une position certaine : Juste au-dessus de lui. Mais il avait surtout reconnu le style de flèche utilisée. Levant doucement la tête, il écarquilla les yeux.

    Le bruit de toute à l’heure n’était pas un ennemi qui avait pris la peine d’escalader les branches pour l’attaquer des hauteurs. Il s’agissait simplement d’Eïffy qui était perché au-dessus de lui. Installée sur une branche, elle ne prit pas la peine de regarder l’état de son mentor. Et c’était compréhensible, à peine un adversaire abattu, que trois autres étaient déjà une menace. Il y en avait vingt, ce qui était à peu près le nombre de flèche dans son carquois. Elle n’avait donc qu’une marge d’erreur que de quatre coups ratés. Après, un engagement au corps à corps s’avérerait compliqué. Et alors, le déchainement débuta. Changeant régulièrement de branches, elle parcourait le chêne avec une agilité certaine pour trouver des emplacements aptes à abattre les revenants qui s’approchaient le plus de son mentor étalé par terre.

    Dans son esprit, tout était embrouillé. Elle était comme en phase avec son instinct qui la guidait vers les manières les plus efficaces d’abattre ses cibles. Il fallait qu’elle réussisse, comme jamais auparavant. C’était bien plus important que de réussir un exercice de tir. Bien plus important que de trouver un moyen de glandouiller toute une journée sans se faire prendre. Cette fois, elle avait la vie de son mentor entre ses mains. Et elle comptait bien la protéger cette fois, et lors de bien d’autres histoires qu’ils parcourraient ensembles à l’avenir. La pensée optimiste dérailla un instant quand elle rata son premier tir, arrachant une oreille d’un des revenants. Cela aurait pu être efficace si elle avait en face d’elle des adversaires vivants. Mais là, cela n’avait même pas suffit à le ralentir, et elle prit sur elle le temps de lui envoyer une flèche dans la tête. Ce qui permit aux revenants de se rapprocher un peu plus.

    Le combat passa, et l’engagement dura quelques minutes. Pendant quelques minutes, Eïffy s’épuisa à affronter un adversaire en surnombre. Et à le vaincre. S’ils avaient été autres choses que des pantins revenants, sûrement aurait-elle échouée. Mais elle avait pu décocher une par une ses flèches dans la tête de ses ennemis. Seulement deux n’avaient pas trouvé le crâne de sa cible. Après avoir pris un moment pour reprendre son souffle, elle se laissa tomber non sans souffrir de la chute. Haletante, elle se fichait pas mal d’une douleur quelconque s’imprégnant dans ses tibias. Elle devait voir l’état de son mentor, et le guérir. Elle avait sûrement de quoi traiter une blessure grave, pour en faire une cicatrice qui aurait besoin d’un long repos. Se trainant doucement vers son mentor, de l’autre côté du grand chêne, elle ouvrit un peu plus les yeux, et à son désespoir, se mêla une petite larme.

    Nedhelorn était étalé contre le grand chêne. Une lame l’y empalait, dans une nouvelle blessure mortelle. Du sang perlait abondamment contre ses lèvres froides. Il tourna doucement la tête, et observa sa disciple dont les larmes perlaient de plus en plus en même temps qu’arrivait le hoquet envahissant alors qu’elle se retenait de fondre en pleurs hystérique. Et malgré la douleur, sentant que la vie le quittait, il passa sa main ensanglanté contre la joue d’Eïffy en accompagnant son geste par un grand et doux sourire. Malgré la vie qu’il le quittait, il semblait radieux. Elle ne pouvait pas comprendre. Comment périr en souriant à la mort, comme en se riant d’elle ? Avait-il vécu suffisamment heureux pour partir en se sentait bien au sein de lui-même ? Eïffy n’eue pas le temps d’y réfléchir plus, quand Nedhelorn s’exprima d’une petite voix rendu légèrement rauque par son état déplorable.


    - Tu as été resplendissante. Comme le vent à travers les feuilles de ce vieux chêne. Repoussant les ténèbres qui s’en approchent. Tu fus le Vent du Chêne, Eïffy. Garde en le souvenir, et prend mon arc et mon carquois. Qu’ils t’accompagnent autant que mes mots, et qu’Y’ffre te protège. Conclu Nedhelorn Sa tirade avait été longue, et étouffante. Sans arrêt marqué de courts arrêts le temps de reprendre un souffle inexistant du fait que l'on ’e ses poumons était perforé.

    Pendant toute la réplique, Eïffy n’eue de cesse que de s’excuser. Des petits « pardons » éparpillés dans ses sanglots, en écoutant néanmoins son mentor lui dire ses derniers mots. Lui adressant ses dernières paroles. Elle vivrait à l’avenir avec ça sur les épaules. Mais la tristesse de l’instant rendait la compréhension impossible. Tout ce qu’elle voyait, c’est qu’une nouvelle fois, elle allait perdre son « père ». Et au bout de quelques instants, qu’ils lui parurent trop court, Nedhelorn laissant sa tête chuté contre l’épaule d’Eïffy qui le soutenait. Son visage semblait si serein. Adoucit par le fait d’avoir pu s’éteindre auprès d’un être cher. Et sans pouvoir plus se retenir, Eïffy éclata dans un long sanglot qui dura le temps qu’elle put se permettre de se relâché.

    Un peu plus loin, un vieillard approchait dans une tunique d’ébène aux bordures d’or. Se tenant à un bâton stylisé avec un crâne aux gravures diverses. Comprenant la nature de cet être, il fallait être stupide pour ne pas constater qu’il s’agissait du nécromancien que le nordique avait voulu protéger. Un membre du culte du ver, que Nedhelorn voulut traquer. Et de cet instinct, il venait de perdre la vie. Eïffy attrapa la carquois de son mentor, et son arc. Etrangement, il n’y avait que cinq flèches à l’intérieur. Elle en tira une, en constatant la nature étrange de la pointe. Mais son esprit embrumé par le chagrin, et désireux de vengeance, ne pouvait pas raisonner clairement. Et elle ne put pas constaté qu’elle venait de récupérer cinq flèches en ébonite daedrique qui appartenait à son mentor. L’une d’entre elle était à la corde, visant l’être encore éloigné.

    Eïffy glissa un dernier regard à Nedhelorn installé contre le chêne, la dépouille ayant un air étonnamment paisible, lui adressant des remerciements pour tout. Des remerciements même pour avoir existé. Puis elle tourna la tête. Le chagrin reviendrait rapidement. Et dans son regard, s’écoulait un désir de meurtre, une haine assoiffée.

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    Message par Vendimus Mer 26 Mar - 17:30

    Chapitre 9.

    Le fardeau des erreurs.


    musique d'ambiance:


    Le vieillard observait la scène avec une attention désintéressée. Il n’était pas l’un de ses grands méchants terribles capables de lancer un punch line digne des adversaires des contes de fées. Tout ce qu’il retenait, c’était que son assaut avait au moins porté ses fruits. Ne sachant pas qu’une autre Bosmer viendrait au secours de celui qui agonisait, l’un des morts-vivants s’était faufilé et avait eu le temps d’abattre sa lame dans la poitrine de Nedhelorn avant qu’il ne reçoive une flèche dans la tête. C’était au moins ça de fait, bien que dans son état, il n’aurait pas été très combattif. Mieux vaut prendre ses préposions face aux combattants de Val-Boisé. Souvent, ils peuvent réserver des surprises ennuyeuses. Comme une lame cachée, ou encore la force suffisante pour tirer à l’arc. Mais ainsi, il lui serait au moins capable de faire le mort parfaitement. Cela ne lui offrait aucune satisfaction. Il se foutait bien que ses laquais soient tués. Mais la mort du nordique était gênante. Qui aurait pu remplacer son guerrier autonome que son ami lui avait confié ? Et sa mission risquait d’être un échec si d’autres renforts arrivaient de plus en plus. Il manquerait de cadavre pour constituer une défense capable de soutenir un assaut de protecteurs des forêts. La faune et la flore lui causant déjà suffisant de dégât comme ça.

    Eïffy continuait d’observer le vieillard qui s’approchait doucement en se tenant à son bâton avec une poigne solide. L’humidité dans son regard rendait sa vision trouble. Comment toucher un adversaire qu’elle apercevait à peine à travers ce rideau de larmes qu’elle essayait tant bien que mal de chasser. Mais la mort de son mentor avait été trop brusque, et sa défaite lui coûta un prix qu’elle n’était pas prête à payer. Le responsable était en face d’elle. S’approchant de lui en plus. Surement pour achever le travail en l’abattant à son tour. Pendant quelques secondes, elle réfléchit même à l’idée de se laisser faire. De rendre les armes, pour rejoindre son mentor comme une punition à son échec. Que son erreur soit purgée par sa propre mort. Mais rapidement, cette idée quitta son esprit dans une insulte intérieur. Comment pouvait-elle imaginer se sacrifier ? Nedhelorn lui aurait surement déjà mit un coup sur le crâne pour avoir dit une chose aussi stupide. Elle continuait alors de garder le nécromant en joue. Celui s’y s’arrêta brutalement.

    Il avait l’air d’une ethnie venant de Hauteroche. Un bréton qui avait voyagé jusqu’à ses terres pour des desseins inconnus. Mais visiblement malsain. Quels complots pouvaient être responsables de sa présence ? Etait-ce digne de la mort de son compagnon d’arme ? Le résultat était dans tous les cas la perte de deux êtres qui lui était lié. Eïffy n’avait déjà que peu de personnes dans son entourage. Et son monde s’effondrait doucement en l’espace d’un instant. Et le responsable était devant elle. Se dressant sur un bâton sinistre à l’allure d’un crâne. Le bréton remua doucement la tête, et passa une main derrière son dos. Sous la pression, Eïffy fit un mouvement, tendant un peu plus la corde de son arc. Voyant la menace, le vieux bréton remua la tête, et prit la parole d’une voix rauque. Elle était caverneuse, comme si un revenant lui-même s’exprimait à travers sa gorge pratiquement asséché. Et ses mots sonnaient comme des coups de poignards dans le dos.


    - Ne veux-tu point te rendre, femelle ?
    - Quelle question stupide… Rétorqua Eïffy avec haine.
    - Ce n’est pas une question. C’est un ordre. Ta flèche ne m’atteindra pas. Affirma le nécromancien. Qui semblait sûr de lui-même. Il hoche un peu la tête, un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Trahissant son air neutre pour un air plus sournois.

    Le bouclier s’activa. Une sorte de protection enchantée s’enroulait autours de lui. Celle-ci semblait être faite d’une magie noire qui fit froid dans le dos de la Bosmer. Comme si autours de lui, un flot d’âme rendue noire l’encerclait. Ce n’était qu’un effet illusoire, mais l’on pouvait croire que c’était le cas. Et cet aspect morbide irréel portait ses fruits. Son but était d’effrayer un ennemi suffisamment pour l’immobiliser. Comment croire en sa victoire face à un déchainement inspirant la mort elle-même ? La réponse cependant pour Eïffy était rendue moins logique que le bréton ne l’aurait voulu. Elle venait de goûter à l’amertume de la défaite. La fatalité l’avait déjà frappé. Et pire encore qu’avoir échoué à la protection d’un être cher. Elle avait trahie sa confiance en l’abandonnant. Ses idées ne se bousculaient pas, pour une fois. Elle n’était pas dans un flot de rêverie, même devant ce bouclier magique effrayant. Tout était net. Elle désirait une vengeance.

    Quelques pas supplémentaires, et le magicien s’approcha à nouveau. Il était désormais certains de s’en sortir facilement. Il n’avait déjà pas de doute sur sa victoire, depuis la mort du Bosmer qui semblait plus compétent. Désormais, il pensait même que son adversaire n’aurait pas le courage de décoché sa flèche. Ajoutant à son allure sinistre, il émit un rire toujours aussi gras. Se mêlant à une quinte de toux à cause de son état de santé pathétique. Et de son âge avancé. Comme un vieux personnage à l’article de la mort, qui pourtant, en était plus satisfait qu’apeuré. Il tendit la main vers la Bosmer, son but était de l’attraper à la gorge. La serrer, encore et encore, jusqu’à ce que la suffocation ne l’achève. C’était son projet. Qui fut à son grand malheur avorté. Son exécution, mais aussi toutes les machinations qu’il avait prévu jadis.

    La flèche perça la bouche de magie avec une aisance étonnante. Sa vue et sa perception lui faisait défaut, et il ne pouvait pas remarquer le matériel dans laquelle elle était faites. La pointe Daedrique se ficha pas mal des magies plus ou moins faibles entourait le magicien. Il avait déjà pas mal usé de sa magie pour réanimer la horde de revenant. Mais il pensait que ça suffirait pour parer une attaque quelconque. Hélas pour lui, ce n’était pas un simple tir. La flèche renforcé par la pointe enchanté traversa simplement la magie, et se logea dans le crâne du nécromancien avec une force qui permit au projectif de passer à travers la tête du vieillard, éparpillant son contenu sur l’herbe en arrière. Encore une fois, Eïffy n’avait pas écouté les conseils de son défunt mentor. Bandant bien trop la corde, usée par les temps, celle-ci avait lâché. Ce tir fut le dernier. Mais il lui permit d’abattre son dernière adversaire.

    Le nécromancien eue à peine le temps d’avoir des remords. Sa conscience s’échappa sans qu’il n’eue le plaisir de maudire son assassin en son nom. Pourquoi ? Comment ? C’était les dernières réflexions qui traversa son esprit avec qu’elle ne cesse de pouvoir y penser. Il s’écrasa en arrière, la magie s’évaporant dans les airs comme un rideau de pluie inversé. Se dissipant en quelques scintillements poétiques. Tout cela aurait pu être beau, sans que ce ne soit mêlé à la gerbe de sang de la blessure. Le contexte n’était pas vraiment à la mélancolie. Eïffy haletait, la douleur intérieure la dévorant. Elle se rongeait elle-même sous la pression. Portant l’arc devenu inutile de son mentor, elle se retourna finalement. En son sein, elle savait qu’elle n’aurait pas pu se défendre si cette flèche n’avait pas pourfendu son adversaire. C’est alors qu’elle s’écroulant sur les genoux. Juste devant son mentor, son visage était tourné vers le sol. Observant le vide, elle n’arrivait néanmoins plus à pleurer.

    Depuis lors, elle avait réfléchit. Longtemps, le temps passa, et elle pensait à l’avenir. Elle ne pouvait pas savouré un tel présent. Elle reniait ce sinistre passé. Eïffy, une Bosmer incapable ne pouvant même pas satisfaire correctement le Pacte vert. Celle qui n’avait pu dévorer la chaire des dépouilles mortes. Celle qui ne pouvait pas faire preuve du même courage que les autres. Tabassages, solitudes. Quelques fois, elle avait souhaité périr sous les coups d’un de ses groupes de jeunes Bosmer pensant honoré Y’ffre en lynchant l’une de celle qui ne respectait pas entièrement le Pacte vert, car ses crocs n’arrivait pas à dévorer la chaire d’un cadavre. Pourtant, elle en avait déjà mangé sans le savoir. Sans que l’on ne lui ait jamais dis. Cuisiné et dans son plat. Ce n’était plus un problème. Mais une fois que la Trameuse (Spinner) eue fait son affaire. Elle et quelques autres de sa race furent condamnés à la différence. Le passé, le présent. Rien ne lui donnait envie. Alors l’avenir, peut-être que lui, pouvait désormais changer.

    Se relevant doucement, elle laissa l’arc de Nedhelorn contre sa dépouille, en gardant le carquois. Encore une fois, elle prit un petit moment pour laisser brûler les corps de son mentor et celui de Serge dans un endroit approprié. Dans un coin, et sans cérémonie, les dépouilles des adversaires brûlaient aussi. Les terres avaient été brisées de verdures suites aux magies néoromantiques sur plusieurs endroits. Ce qui fut parfait pour trouver un endroit où ne pas laisser des dépouilles abandonner au sol. Les flammes montantes attireraient bientôt les passants. Et plutôt que de s’expliquer, Eïffy déguerpie vers le nord. Elle ne voulait pas encore devoir s’expliquer. Elle ne désirait pas être passablement tabassée pour ne pas les avoir dévorés. Derrière elle, elle abandonnait sa mère et son frère. Qu’ils restent en sécurité à Boisfoyer. Peut-être un jour, aurait-elle le courage d’y retourner. De s’excuser de les avoir privés de Nedhelorn, à cause de sa faiblesse, et de sa lâcheté.

    Sa direction était désormais Cyrodill. Son mentor lui avait parlé d’affronter l’Empire. Mais ce qu’elle souhaitait plutôt, c’était le découvrir. Connaitre cet empire, le comprendre. Désormais, sa vision du monde n’en devenait que plus froide. Elle perdait le goût aux rêves utopistes. Etait-ce ses gens aux belles idées qui auraient pu sauver son mentor ? Les théoriques de paix et de rassemblement ne pouvaient qu’échoués face à cette corruption. Eïffy croyait déjà que ce monde ne pouvait trouver de calme qu’à l’effort du sang et du fer. Prenant la route, sans se retourner, elle quitta Val-boisé. Avec elle, le fardeau de cette histoire qui s’acheva sur une triste fin.

    L’observant dans l’ombre d’un arbre, le regard d’un être se laissa trainer sur les pas de la Bosmer qui fuyait ce carnage. En se redressant doucement, il attendit le moment opportun, jugeant que personne ne pourrait l’interrompre. Il y eue bien un protecteur qui patrouillait de ce côté, mais ce ne fut pas un problème pour cet encapuchonné. Lui, n’eue pas de scrupule à laisser le cadavre d’un Bosmer déformé par la magie qui avait réduit son corps en bouillie sanguinolente. Passant sa main à travers les flammes dévorant le corps du vieillard. Il récupéra un livre qui ne craignait nullement le feu. Un grand sourire se dessina sur le visage de l’Altmer encapuchonné, qui redressa la tête, et murmura pour lui-même.


    « Merci, et à bientôt. »
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    Message par Vendimus Mer 26 Mar - 18:06

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